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Santé - Pandémie

Le sida n’est plus mortel, il est parfaitement contrôlable

À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée hier, les spécialistes mettent l'accent sur l'importance des relations protégées, affirmant que si la maladie est désormais maîtrisée, la vigilance doit rester de mise.

Sur la plage de Puri Beach, en Inde, l’artiste Sudarsan Pattnaik a dessiné sur le sable le ruban rouge, symbole de lutte contre le sida. Asit Kumar/AFP

Plus de trente ans après l'apparition, en 1981, des premiers cas identifiés de sida dans le monde, la maladie n'est plus de nos jours mortelle, mais contrôlable, même si un traitement curatif n'a pas encore vu le jour. Tel est le message que les spécialistes au Liban tiennent à véhiculer à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, fixée au 1er décembre.
«En prenant le traitement antirétroviral suffisamment tôt, les personnes vivant avec le VIH sont dans un état de guérison fonctionnelle, c'est-à-dire que bien que le virus soit toujours présent dans le sang, ces personnes ont une espérance et une qualité de vie similaires à celles de n'importe quel autre individu séronégatif du même âge», explique le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses et président de la Société libanaise du sida. Ce traitement antirétroviral doit être pris à vie, «comme c'est le cas dans n'importe quelle autre maladie chronique», précise-t-il, soulignant que si le traitement est entamé assez tôt, il est possible de «diminuer les risques cardiaques et cardio-vasculaires liés au sida». L'adhésion au traitement est également importante pour éviter toute résistance du virus.
Si la maladie est contrôlable, cela ne veut pas pour autant dire qu'on peut s'aventurer dans des relations non protégées. Malheureusement, c'est toujours le cas au Liban, où 68,3% des cas de VIH et de sida enregistrés jusqu'en novembre 2014 sont transmis par mode sexuel, selon le Programme national de lutte contre le sida (PNLS). La majorité des cas est enregistrée parmi les personnes âgées entre 15 et 29 ans (26,1% des cas) et entre 30 et 49 ans (68,3%). Selon le PNLS, également, les hommes sont plus touchés que les femmes: 91,7% contre 8,3%.
«Or il est désormais possible de prévenir d'une manière efficace la transmission du VIH d'une personne porteuse du virus à son partenaire séronégatif, insiste le Dr Mokhbat. Le traitement antirétroviral précoce des personnes vivant avec le VIH permet de faire baisser la charge virale dans le sang. La quantité des virus produite dans leurs sécrétions génitales devient ainsi quasi nulle. Ce qui diminue considérablement le risque de contagion.»
Deux modes de prévention médicalisée sont possibles: le traitement pré-exposition et celui post-exposition au virus. Dans le premier cas, le partenaire séronégatif peut prendre, avant la relation sexuelle, un médicament susceptible de prévenir la transmission du virus. Dans le deuxième cas, un médicament est donné à la personne séronégative dans les quelques heures qui suivent une relation sexuelle à risque. «Utilisés seuls, ces modes de prévention sont efficaces jusqu'à 60%, indique le Dr Mokhbat. Si, par contre, on combine plusieurs actions de prévention, c'est-à-dire qu'on traite le partenaire infecté et qu'on administre un traitement préventif au partenaire non infecté, en plus de l'utilisation du préservatif, la protection peut frôler les 100%. Cette triple combinaison est actuellement le meilleur moyen de prévenir le VIH, surtout dans les relations discordantes. En ce qui concerne la circoncision, elle prévient jusqu'à 50% le risque de transmission du virus.»

Des lois coercitives
La vigilance est toutefois de mise. Le traitement médical pré-contact doit être pris sous contrôle médical. «Le risque que pose ce traitement, c'est qu'il soit pris par un individu séropositif, met en garde le Dr Mokhbat. Ce dernier va ainsi s'exposer à un médicament insuffisant pour le traiter et qui, de surcroît, va rendre le virus résistant. C'est la raison pour laquelle la distribution et l'administration d'un tel médicament doivent être faites par des spécialistes qui ont la compréhension et l'expérience nécessaires dans ce domaine. Ce n'est pas un médicament qu'on achète en pharmacie ou que le copain donne. C'est un médicament qui doit être utilisé et distribué sur avis médical.»
Et le Dr Mokhbat de conclure: «Malheureusement, les régions du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Asie centrale restent celles où une augmentation des cas de sida est observée, au moment où les nouvelles infections sont en train de baisser dans les autres régions du monde. Cela est principalement dû à l'application de lois coercitives. Au lieu de promulguer des lois qui protègent les individus, les gouvernements de ces pays les sanctionnent. De ce fait, un individu qui s'est exposé au risque évite de se faire dépister. Le taux des personnes qui sont traitées dans ces régions est également faible.»

Plus de trente ans après l'apparition, en 1981, des premiers cas identifiés de sida dans le monde, la maladie n'est plus de nos jours mortelle, mais contrôlable, même si un traitement curatif n'a pas encore vu le jour. Tel est le message que les spécialistes au Liban tiennent à véhiculer à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, fixée au 1er décembre.«En prenant le...

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