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Liban - Salon du livre arabe

Salam : Sous l’effet de la politique politicienne, l’espace d’inculture grandit

« Cette manifestation consacre Beyrouth comme tribune de la liberté d'expression dans un environnement où rampent aujourd'hui des hommes obscurs et d'obscurité », assure le Premier ministre.

Le Premier ministre Tammam Salam inaugurant le Salon du livre arabe avec, à ses cotés, l’un de ses prédécesseurs, Fouad Siniora. Photo Ani

Le Premier ministre Tammam Salam a inauguré hier le 58e Salon du livre arabe. Comme son prédécesseur francophone, ce Salon se tient au Biel. Son ouverture s'est faite sous le signe de l'hommage rendu à deux grandes figures libanaises qui viennent de s'éteindre à quelques jours d'intervalle, celle de Sabah et celle, hier, du grand poète Saïd Akl.
Le discours d'inauguration a donné l'occasion au Premier ministre de raconter un souvenir d'enfance. C'est ainsi qu'il a raconté que son père, Saëb Salam, l'a enfermé un jour dans sa chambre avec trois ouvrages, Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway, Notre-Dame de Paris (traduit sous le titre Le Bossu de Notre-Dame) et Les Misérables de Victor Hugo, avec interdiction d'en sortir avant de les avoir lus et résumés.
Il faut espérer qu'on a confié au jeune Tammam Salam des versions abrégées des romans fleuves d'Hugo. Toujours est-il que M. Salam a affirmé que cette contrainte a porté ses fruits et qu'il consacre désormais à la lecture le moindre moment de loisir que son action politique lui laisse.
« C'est un grand honneur pour moi, a dit le Premier ministre, que l'inauguration de ce salon ; que ces noces culturelles annuelles que nous célébrons pour et avec le livre dans notre capitale qui, malgré tout, reste capable d'héberger une célébration de cette importance pour nous et pour tous les intellectuels libanais et arabes. »
« Je salue tous ceux qui continuent à publier des livres et à défendre le droit de l'homme à la lecture et au savoir, a poursuivi M. Salam. Ils consacrent ainsi Beyrouth dans sa vocation de capitale culturelle du monde arabe, d'espace d'innovation et d'échange des idées, de tribune pour la liberté d'expression dans un environnement où rampent aujourd'hui des hommes obscurs et d'obscurité, des oppresseurs qui cherchent à imposer des croyances et des coutumes que réprouvent et repoussent aussi bien la raison que la religion. »
« La politique est à la source de toutes les ignorances », a encore affirmé M. Salam, citant son père et s'en expliquant en affirmant que cette occupation est si absorbante que, « petit à petit, elle élargit l'espace inculte de l'esprit ».
« De nos jours, a-t-il dit sous les applaudissements des présents, l'ignorance grandit et la politique, au sens noble du terme, se perd ou presque dans la forêt du sectarisme et des étroits calculs. De nos jours, nous ne voyons plus la responsabilité nationale que sous l'angle des intérêts particuliers, aveugles aux véritables souffrances de la population qui s'attend de notre part à une action susceptible de lui assurer le présent et l'avenir de ses enfants. »

Le Premier ministre Tammam Salam a inauguré hier le 58e Salon du livre arabe. Comme son prédécesseur francophone, ce Salon se tient au Biel. Son ouverture s'est faite sous le signe de l'hommage rendu à deux grandes figures libanaises qui viennent de s'éteindre à quelques jours d'intervalle, celle de Sabah et celle, hier, du grand poète Saïd Akl.Le discours d'inauguration a donné...

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