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Liban - Santé publique

Hygiène alimentaire : les produits laitiers dans le collimateur du ministère de l’Économie

Alain Hakim a ordonné la fermeture de six usines de produits laitiers jusqu'à ce qu'elles règlent leur situation.

Le ministre de l’Économie Alain Hakim a ordonné hier le retrait du marché de six marques de labné, ainsi que la fermeture des usines qui la fabriquent, jusqu’à ce qu’elles règlent leur situation. Photo Danielle Khayat

La campagne entamée il y a quelques semaines par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, contre les infractions à la sécurité sanitaire des aliments fait un effet boule-de-neige. Hier, c'était au tour du ministre de l'Économie, Alain Hakim, de dévoiler le nom de six usines de produits laitiers, dont la labné « ne répond pas aux standards libanais » sur le plan bactériologique et chimique. M. Hakim explique dans ce cadre que la labné de six des treize usines ayant fait l'objet d'inspection, renferment des taux de natamycine et d'acide citrique largement supérieurs aux taux maximaux autorisés. Idem pour les taux bactériologiques.
M. Hakim, qui a souligné que ces inspections s'inscrivent dans le cadre du travail routinier de son ministère, a publié une décision ordonnant le retrait des produits en question du marché libanais « aux frais des industriels et non des commerçants ». Il a de même exigé « la fermeture de ces entreprises en rendant leurs noms publics, comme l'exige la loi », d'autant que les responsables de ces usines « ont ignoré nos avertissements et n'ont pas régularisé leur situation ».
Les usines concernées sont : Laqlouq, Kaissar, Massabki, Centre Jdita, Chtaura Dairy Products et Hawa Dairy.

Vers une loi unifiée
Sur le plan légal en outre, la campagne a permis de ressortir du tiroir du Parlement le projet de loi sur l'hygiène alimentaire, proposé à la base par le ministre Bassel Fleyhane (décédé dans l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, NDLR) où il moisit depuis plus de dix ans. Hier les commissions parlementaires mixtes se sont réunies pour étudier deux projets de loi présentés par le président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et le député Ahmad Karamé. Au terme de la réunion, il a été décidé de créer une sous-commission chargée d'établir une loi unifiée en la matière. Elle doit remettre la mouture unifiée du texte dans un délai de deux semaines, une prochaine réunion ayant été fixée au 8 décembre. La sous-commission est composée des députés Atef Majdalani, Yassine Jaber, Bilal Farhat, Toni Abou Khater, Élie Marouni, Assem Araji, Walid Khoury et Alaëddine Terro.
« Nous avons réussi à faire du dossier de l'hygiène alimentaire une priorité », a déclaré M. Bou Faour, à l'issue de la réunion. Soulignant que « le dialogue était positif », il a expliqué que les discussions ont porté sur les moyens de renforcer cette campagne sur le plan institutionnel, pour qu'elle ne soit pas une simple campagne saisonnière, mais pour qu'elle se poursuive.
« J'espère que le dossier ne sera pas politisé, a ajouté M. Bou Faour. Cette campagne est nationale et les législations doivent être nationales. » Affirmant que la campagne qu'il a entamée se poursuivra, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de « passer à une étape supérieure », celle de la justice. « Nous ne pouvons plus être tolérants avec quiconque entrave les règles de l'hygiène alimentaire », a-t-il insisté. Nous avons besoin de recourir à la justice. Il a noté dans ce cadre qu'il s'était entretenu la veille avec le ministre de la Justice, Achraf Rifi, et le procureur général près la Cour de cassation qui ont promis de suivre le dossier. « L'une des propositions serait la création d'un parquet pour l'hygiène alimentaire », a avancé M. Bou Faour. Et de conclure : « Tous les ministères sont jaloux de leurs prérogatives, mais j'ai rappelé aux ministères concernés que l'hygiène alimentaire passe avant tout. Il m'importe qu'il y ait une instance indépendante qui suive régulièrement le dossier. Les ministères doivent poursuivre leurs efforts afin qu'une telle instance voit le jour. »
Se prononçant au nom des commissions parlementaires mixtes, M. Majdalani a « salué le courage du ministre Waël Bou Faour, qui a réussi à restaurer le prestige de l'État ».

La campagne entamée il y a quelques semaines par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, contre les infractions à la sécurité sanitaire des aliments fait un effet boule-de-neige. Hier, c'était au tour du ministre de l'Économie, Alain Hakim, de dévoiler le nom de six usines de produits laitiers, dont la labné « ne répond pas aux standards libanais » sur le plan bactériologique et...

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