Raï met en garde une fois de plus contre une nouvelle Constituante

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a publiquement mis en garde hier contre « toute atteinte à la Constitution, au pacte national et à la formule libanaise, par le biais de la réclamation d'une nouvelle Assemblée constituante ou d'une répartition des sièges parlementaires en trois tiers ».
Il l'a fait publiquement et officiellement, hier, dans l'homélie qu'il a prononcée au cours de la messe dominicale qu'il a célébrée dans la paroisse Saint-Charbel de l'ordre libanais maronite (OLM), à Punchbull (Sydney). Une cérémonie à l'issue de laquelle il a inauguré une statue monumentale de saint Charbel, œuvre du sculpteur Nayef Alwan, et félicité la Fondation maronite dans le monde pour « l'excellent travail qu'elle effectue en Australie ».

Les députés « coupeurs de têtes »
De toute évidence, sur le plan politique, le patriarche ignore volontairement, dans ses déclarations publiques, toute allusion à la prorogation du mandat de la Chambre et au vote prévu à cet effet, mercredi. Toutefois, au cours du déjeuner en son honneur qui a suivi la messe, le patriarche a de nouveau considéré que « la décapitation de l'État par la non-élection d'un président est le comble de la décadence ».
Samedi, il avait comparé les députés qui s'abstenaient d'élire un président de commettre « un crime daéchiste », en décapitant les institutions. Il l'avait fait en présence des représentants des communautés chrétiennes et musulmanes à Sydney, au cours d'un dîner donné par le Rassemblement chrétien
australo-libanais, ajoutant qu'il est « inadmissible pour un homme de se considérer plus grand que sa patrie, insistant sur le fait qu'il ne représentait "les couleurs d'aucun camp politique", sachant que la seule couleur qu'il incarne est "la couleur du Liban" ».
Par ailleurs, remarquablement secondé par la Fondation maronite dans le monde, dont une délégation présidée par Rose Choueiri l'accompagne, le patriarche a encouragé les Australiens d'ascendance libanaise à préserver leur nationalité libanaise et à posséder au Liban « ne serait-ce qu'une petite parcelle de terrain ».
Au cours d'une visite au bureau de la fondation à Sydney, le patriarche avait appris que près de 15 000 Australiens ont déjà enregistré leur mariage et la naissance de leurs enfants au Liban, grâce aux services de facilitation de la fondation présidée par Michel Eddé.