Militaires enlevés : al-Nosra a remis trois propositions à l’émissaire qatari

Le Front al-Nosra a affirmé avoir remis à l'émissaire qatari trois propositions pour la libération des soldats libanais détenus par les jihadistes depuis août.
La première proposition consiste à libérer à chaque fois un soldat contre l'élargissement de dix islamistes détenus dans les prisons libanaises ;
la deuxième serait d'échanger chaque soldat contre sept détenus dans les prisons libanaises et 30 détenues en Syrie ; la troisième proposition consiste à libérer chaque militaire contre cinq détenus au Liban et 50 prisonnières en Syrie.
Dans un message diffusé samedi soir sur Twitter, le groupuscule radical a indiqué que l'émissaire qatari « a donné son accord de principe » concernant la libération d'islamistes des prisons libanaises contre celle des militaires. Le Front al-Nosra précise par ailleurs avoir remis au médiateur une liste des noms des détenus islamistes concernés par ces propositions.
Selon la chaîne de télévision al-Jadeed, le groupe islamiste s'est toutefois abstenu de donner les noms des détenues en Syrie par peur pour leur sécurité au cas où les négociations échoueraient. Des sources proches d'al-Nosra citées par ailleurs par la LBCI ont affirmé que la liste des demandes présentées par le Front ne diffère pas de celle de l'EI.
Selon la NTV, qui cite une source non identifiée, « tout ce qui importe véritablement aux ravisseurs, c'est de s'assurer qu'ils pourront s'approvisionner en nourriture et sécuriser un passage pour les éléments armés et leurs familles (hors du jurd), une requête que les autorités libanaises ont acceptée, brisant ainsi le blocus imposé par l'armée ».
Pour la chaîne al-Manar, proche du Hezbollah, le fait de lier le dossier des otages aux prisonniers détenus au Liban et ceux qui sont détenus en Syrie « va compliquer la libération des militaires ».
Une trentaine de soldats et agents des Forces de sécurité intérieure sont retenus en otage par les jihadistes d'al-Nosra et de l'EI (ex-Daech) depuis les combats meurtriers avec la troupe en août à Ersal, dans la Békaa. Trois ont déjà été tués, dont deux par décapitation.
Jusqu'à présent, la médiation – impliquant l'influent Qatar – avait échoué et le cauchemar s'éternise pour les familles des soldats qui, depuis trois mois, bloquent brièvement des routes à travers le Liban en signe de protestation.
Il y a une semaine, alors que des affrontements faisaient rage à Tripoli et à Bhannine entre l'armée et des combattants liés aux jihadistes, al-Nosra avait menacé à trois reprises d'exécuter le soldat Ali Bazzal pour faire pression sur le gouvernement, avant de se rétracter.
Les jihadistes ont diffusé récemment une vidéo particulièrement dégradante montrant les otages, désormais barbus, accroupis, en train de sangloter, d'insulter l'armée et le Hezbollah, et d'implorer leurs parents de faire pression sur le gouvernement.