Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé hier avoir acquis la conviction selon laquelle « il existe une tentative de torpiller l'ensemble du système libanais derrière le blocage de la présidentielle ». « Ces tentatives de changement du système ont commencé en 2007 et 2008, lorsque le camp adverse est descendu dans la rue pour bloquer les routes, et cela s'est terminé par le 7-Mai. (...) Nous ne leur permettrons pas de changer le système », a-t-il souligné.
Dans sa conférence coutumière à Maarab suivant la nouvelle séance électorale ratée, place de l'Étoile, pour élire un président de la République, M. Geagea a comparé entre le blocage présidentiel et « ce à quoi se livrent certains groupes armés à Tripoli ».
« Cela nous pousse à nous accrocher encore plus à ce système politique, afin de ne pas effectuer un saut dans l'inconnu qui aurait des conséquences désastreuses pour le peuple libanais en général et les chrétiens en particulier », a indiqué le leader FL, estimant qu' « il n'y aurait aucune renaissance pour le pays sans application de la Constitution et des lois ».
Samir Geagea a rejeté la tendance à mettre tous les acteurs politiques dans le même sac, rappelant qu'un des camps était en train de participer aux séances électorales. « Dans les faits, ceux qui bloquent les séances sont les blocs du Hezbollah et du général Aoun », a-t-il dit, estimant que les tentatives de faire diversion ou de masquer cette réalité n'aboutiraient à rien.
« Je pensais que le blocage était dû à de simples ambitions personnelles. Est-il possible, cependant, que de telles ambitions puissent priver un pays de président durant plusieurs mois ? » a poursuivi M. Geagea, soulignant qu'élire un président était « mieux que de plonger dans le vide ». « Jusqu'à présent, il existe encore une possibilité de s'entendre avec le général Michel Aoun sur le nouveau président, qui, partant, serait fort, comme le souhaitent certains – qui refusent pourtant ces appels à l'entente », a-t-il ajouté. « Pour trouver une solution à la problématique de la présidence qui paralyse le pays, il faut faire pression sur le Hezbollah et Aoun, qui bloquent les élections et paralysent le système », a noté le leader FL.
Quelle alternative à la prorogation ?
Évoquant par ailleurs la question de la prorogation du mandat de la Chambre, Samir Geagea s'est élevé contre ceux qui s'opposent à cette prorogation et reprochent au cabinet de n'avoir pas rempli son devoir en matière de préparation des législatives, alors même qu'ils se trouvent eux-mêmes au sein du gouvernement. Et d'affirmer : « À ceux qui crient " non à la prorogation", quelle est l'alternative que vous proposez? Pourquoi n'avez-vous pas préparé les législatives, puisque vous êtes contre la prorogation? En fait, ce camp ne veut ni la prorogation, ni les législatives, ni la présidentielle. Partant, n'avons-nous pas le droit de penser qu'il souhaite entraîner le pays dans le vide pour torpiller le système et lui substituer un autre ? Pourquoi ceux qui sont à la recherche d'un nouveau système ne l'admettent-ils pas ? Pour nous, ce système représente le seul point d'appui pour le pays, à l'ombre de ce qui se produit dans la région. Le Liban est resté tenace grâce à son système, et en dépit de ses quelques tares. Ces parties ont-elles le droit de pousser le pays vers la chute de ce système avant d'assurer une alternative, dans un tel climat de tumulte régional ? »
« Si nous vous accompagnons dans ce processus de torpillage, nous arriverons, le 19 novembre, à la Chambre sans élections législatives et sans prorogation. Le gouvernement tombera, et le Liban ne sera plus une nation, mais une parcelle de territoire sans État, peuplé de groupes humains coexistant ensemble. Est-ce cela que vous souhaitez? », a-t-il ajouté à l'adresse du camp adverse.
La plus grande défaite du Hezb...
Concernant les affrontements entre l'armée et les jihadistes à Tripoli, Samir Geagea a estimé qu'ils avaient « mis en relief certaines vérités que le camp adverse tente d'étouffer », comme « la capacité de la troupe à protéger les Libanais lorsqu'elle bénéficie d'une couverture et d'une décision politiques ». « L'armée est la force militaire la plus importante sur le territoire libanais, même s'ils tentent de montrer le contraire depuis plus de dix ans. L'armée peut défendre les frontières et le peuple », a-t-il souligné. Selon lui, les événements de Tripoli ont également « fait échec à tous les appels à l'autosécurité », dans la mesure où l'armée a prouvé qu'elle était capable de remplir intégralement sa mission à ce niveau, et ont prouvé que « les sunnites au Liban ne constituent pas un environnement favorable au terrorisme, au takfirisme ou à l'extrémisme; ils sont modérés et il faut les maintenir ainsi, dans la mesure où certains, par leur comportement, sont en train de les pousser à l'extrémisme ».
Après avoir rendu hommage aux positions de son allié, Saad Hariri, Samir Geagea s'est adressé au Hezbollah : « Vous subirez votre plus grande défaite si le courant du Futur faiblit. Si vous êtes sincères dans ce que vous affirmez concernant la nécessité de faire échec à la discorde sectaire et de préserver le Liban et la concorde nationale, retirez-vous immédiatement de Syrie. Sinon, comment réconforter les sunnites du Liban, alors qu'ils voient vos groupes armés se battre en Syrie ? » « (...) Le Hezbollah doit désormais jouer son rôle national et se retirer de Syrie dans un premier temps, puis choisir l'option de l'État au lieu de ce qu'il appelle l'option de la résistance, et qui lui permet d'accaparer la décision », a-t-il ajouté.
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commentaires (6)
n'oublions pas aussi que tu as aider ce fameux general on se rapelle tous a 2ley3at ce qu'il t'a demander de faire !!
Bery tus
01 h 08, le 31 octobre 2014