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Le pire est-il à venir ?

Clamer que c'est hallucinant, c'est peu dire, affirmer que c'est incompréhensible et franchement ubuesque, c'est rester bien en deçà de la réalité. Du sud au nord, d'est en ouest, les gens meurent, sont assassinés, sont enlevés, sont réduits à la fonction humiliante de monnaie d'échange, et pourtant personne ne semble en mesure d'en tirer les conclusions, personne ne se décide à remettre en question d'anciennes certitudes, des convictions balayées par les malheurs du temps.
Les dénonciations, bien sûr, sont nombreuses, les promesses sont véhémentes et répétitives et les conciliabules et autres « concertations urgentes » sont médiatisés à outrance, mais cela s'arrête là. L'insécurité se déplace de région en région, les accrochages sanglants et embuscades meurtrières font une pause dans la Békaa pour mieux reprendre au Nord, les militaires continuent d'être agressés, d'être pris pour cibles par les disjonctés du jihadisme, les parents des victimes, eux, sont toujours menés en bateau, subissent mensonge sur mensonge et l'opinion publique n'y voit toujours que du feu...
En toile de fond, le spectacle est immuable : une présidence aux abonnés absents, un Parlement en hibernation prolongée et un gouvernement pieds et poings liés dont la seule ambition est de préserver le surplace dans lequel il s'est confortablement installé dès sa naissance avant de s'y complaire au fil des mois...
Réveillez-vous, bon Dieu ! Sortez une fois pour toutes de vos tours d'ivoire, de l'autisme prémédité qui vous a éloignés des réalités brûlantes et d'une vox populi qui n'a pour vous que mépris et détestation. En d'autres temps, en d'autres lieux, c'est la révolte qui aurait grondé, ce sont les citoyens qui auraient pris toute l'affaire en main, seraient descendus dans la rue pour exiger le départ des incapables, pour réclamer des comptes à tous ceux qui ont conduit le pays à l'état de déliquescence actuel.
Aux armes citoyens ? Ne délirons pas ! Les armes sont déjà brandies par les « fous de Dieu », sont monopolisées par le parti d'inspiration divine et les partisans, assujettis aux uns, embrigadés par les autres, n'ont d'autre choix que d'avaler des couleuvres et de faire semblant de croire aux balivernes servies à longueur de journée.
Mais les autres, ceux qui n'ont d'allégeance ni à un parti ni à une milice, ceux dont les droits sont chaque jour bafoués, comment expliquer leur passivité, leur silence assourdissant ? Est-ce en raison des déceptions accumulées depuis un certain 14 mars 2005, est-ce à cause de l'éparpillement, des retournements, des trahisons de tous ceux qui étaient supposés mener le mouvement à bon port ?
À quoi servent les tweets et autres messages virulents étalés sur les réseaux sociaux ? À ouvrir la voie à un défoulement collectif, à exprimer une colère virtuelle qui ne peut que tomber dans l'oreille de sourds ? C'est dans la rue que les choses auraient pu être tranchées, rétablies dans le parcours normal de tout État de droit, celui du questionnement et de la reddition des comptes. Mais la citoyenneté est prise en otage, la lassitude est générale et c'est quasiment le sauve-qui-peut qui impose sa loi...
L'heure est grave et les incidents tragiques des derniers jours n'augurent rien de bon alors que l'armée se retrouve seule dans l'arène, engagée dans une véritable bataille du destin, à l'écoute désespérée d'une classe politique engluée dans ses contradictions.
Réveillez-vous, disais-je en début d'article, à l'adresse de tous ceux qui nous gouvernent ou qui ont excellé dans l'art du lavage des cerveaux. Un appel puéril dans un vaste désert ! Y a-t-il encore un responsable ou un leader politique capable d'ouvrir grand ses oreilles, de réveiller sa conscience et de faire acte de contrition ? Difficile de le croire alors que la parole est aux armes et à des chefs de clan et de parti qui n'ont d'autre ambition que d'en découdre...
Quant au leadership chrétien, inutile de revenir là-dessus : il y a longtemps qu'il a démissionné de ses responsabilités nationales et de son rôle fondateur. Un grand gâchis !

Clamer que c'est hallucinant, c'est peu dire, affirmer que c'est incompréhensible et franchement ubuesque, c'est rester bien en deçà de la réalité. Du sud au nord, d'est en ouest, les gens meurent, sont assassinés, sont enlevés, sont réduits à la fonction humiliante de monnaie d'échange, et pourtant personne ne semble en mesure d'en tirer les conclusions, personne ne se décide à...

commentaires (10)

IL COURT... ET NE NOUS LACHE PAS !

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 51, le 30 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • IL COURT... ET NE NOUS LACHE PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 51, le 30 octobre 2014

  • CORRECTION ! MERCI : "L'atermoiement a pour but de racheter la (distanciation) bidon antirévolutionnaire, vu son indécente hâte de jadis à ne pas prendre partie."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 36, le 29 octobre 2014

  • MALHEUREUSEMENT... IL POINTE À L'HORIZON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 15, le 28 octobre 2014

  • "ce sont les citoyens qui auraient pris toute l'affaire en main, seraient descendus dans la rue pour exiger le départ des incapables, pour réclamer des comptes à tous ceux qui ont conduit le pays à l'état de déliquescence actuel", et après? Au delà de la critique, il est indispensable d'avoir un projet. Avoir un projet ce n'est pas uniquement des paroles ou des écrits, c'est également la définition avec des moyens humains, matériels et financiers d'un plan politique qui puisse permettre à ce pays d'avancer. Le souci au Liban c'est que les personnes au pouvoir, qui ne seront pas remplacées par n'importe quel citoyen (armé ou non), manquent terriblement de moyens pour pouvoir avancer

    Olivier Georges

    13 h 15, le 27 octobre 2014

  • "Le leadership chrétien" est égaré, perdu, détourné de son vrai rôle. Tout cela par son égoisme et son nombrilisme monstres. Rien qu'à voir la vacance mortelle à la présidence, dont il est le premier responsable, on le perçoit bien clairement.

    Halim Abou Chacra

    12 h 56, le 27 octobre 2014

  • c'est pourtant si simple le people doit se diriger vers les maisons et burreaux de tous les deputes qui boudent le parlement et les forcer a aller au parlement voter par la force s'il le faut c'est un devoir de voter pas un caprice et de toute facon se renouveller devrait etre sans encaisser une solde non merite Avec un President on aurait au moins l'illusion d'etre un pays reel

    LA VERITE

    12 h 35, le 27 octobre 2014

  • Y a-t-il encore un responsable ou un leader politique capable d'ouvrir grand ses oreilles. Mais non il faut qu'il lise votre article M. Aoun. Il faut leur remettre en mains propres le journal et mettre l'article en fluo. Enfin si jamais il sait encore lire..........

    Georges Zehil Daniele

    07 h 28, le 27 octobre 2014

  • Il faut se rendre à l'évidence, même si le sujet est considéré un peu comme tabou: le "Grand Liban" de 1920 est l'une des plus grandes farces de l'Histoire...

    Georges MELKI

    07 h 17, le 27 octobre 2014

  • TRÈS BON ARTICLE, MONSIEUR NAGIB AOUN. LE PAYS S'EST TRANSFORMÉ EN PATURAGES "MINÉS" Où S'EXHIBENT LES PANURGES ABRUTIS QUI CONDUISENT CHACUN SON CHEPTEL DE MOUTONS, PLUS ABRUTIS QUE LUI, ET QUI SUIVENT EN BÊLANT, ET BROUTENT... AU LIEU D'HERBE SAINE QU'ON AURAIT COMPRIS... LES ABSURDITÉS MALSAINES QU'ILS LEUR SERVENT... ET DONNENT DE LA TÊTE BASSE DANS LES AGISSEMENTS DANGEREUX Où ILS LES CONDUISENT ET POUSSENT. __ QUAND AUX TROIS DERNIÈRES LIGNES DE VOTRE ARTICLE : LES MARONITES, PUISQUE EN FAIT D'EUX IL S'AGIT, ÉTANT DES CHRÉTIENS LES PLUS DIVISÉS ET LES PLUS ABRUTIS... SE DYNAMITENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 04, le 27 octobre 2014

  • Les Sains Libanais sont en pleine difficulté. Toute tentative de renverser le noirci, quand le djihadiste frappe aux portes, est désespérée. Ils doivent remplir leur devoir pour la liberté, mais ne doivent pas se laisser entraîner par des souvenirs éculés, comme ils s’étaient par le père aSSadique laissés duper. Ils n'ont à recommencer le passé mais l'avenir édifier. Qu’ils profitent de cette phase pour procéder à leur réorganisation ; cela les dotera d'1 vigueur et d’1 force pour la régénération du Mont-Libanais. De leur sagesse renouvelée, dépend le sort de la liberté. Les Sains d'ici ont pris peu de mesures pour vaincre la répugnance de leur ministère à soutenir la Révolution. L'atermoiement a pour but de racheter la dissociation bidon antirévolutionnaire, vu son indécente hâte de jadis à ne pas prendre partie. Ces Sains réclament de même de la partie Saine de la marotte actuelle, que, nettement elle s'oppose au démembrement du Grand-Liban que les Malsains en 8 sont assez impudents pour le réclamer à grands cris. Ce sont les mêmes qui avaient porté aux nues ce fakkihiste et ce bääSSyriaNique tels la providence du croissant fertile, et encouragé avec frénésie les crimes de ces négriers. Comme alors, ils besognent encore pour eux. Si les Sains oublient leur devoir Sain, cette "guerre" tripolitaine ne sera que l'annonciatrice de conflits encore plus terribles qui conduiront à de new défaites de ces Sains, battus encore par ces "seigneurs" d’1 zoulfikâr fakkihisto-bääSSàrien !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 04, le 27 octobre 2014

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