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Liban - Catastrophe

Normes de sécurité : l’énorme incendie de Byblos rouvre un gros débat

Le sinistre a rouvert le débat sur les normes de sécurité devant être adoptées dans les stations-service et les conditions d'édification de ces dernières, le tiers d'entre elles étant construit sans permis.

Des familles ont littéralement perdu leurs appartements, hier.

La région de Jbeil a échappé hier à une véritable catastrophe humaine, lorsqu'un immense incendie s'est déclaré dans la station d'essence Tabet, le feu se propageant jusqu'aux immeubles avoisinants et consumant littéralement en quelques minutes quatre étages d'un immeuble résidentiel. L'incendie, dont les causes restent floues, a été déclenché lors du déchargement d'un camion-citerne de mazout, certains affirmant qu'un court-circuit électrique serait à l'origine du sinistre qui se serait déclenché lorsqu'un ouvrier a utilisé le four à micro-ondes. La station, le camion-citerne qui vidait sa cargaison et une Jeep Cherokee garée au bord de la route ont rapidement pris feu et ont été entièrement brûlés, avant que les pompiers de la Défense civile, accourus sur les lieux, ne puissent contenir l'incendie quelque temps plus tard. Le conducteur du camion-citerne, Farès Youssef Aoun, a été grièvement brûlé et transporté à l'hôpital Jeitaoui, à Achrafieh. Aucune autre victime n'a heureusement été enregistrée, mais des familles vivant dans un immeuble avoisinant ont perdu la quasi-totalité de leurs possessions.

Pendant que les agents des forces de sécurité, la Croix-Rouge et le caïmacan de Jbeil Najwa Soueidan se rendaient sur les lieux pour inspecter les dégâts, l'incident a rouvert hier le débat sur les normes de sécurité devant être adoptées dans les stations-service et les conditions d'édification de ces dernières dans les quartiers résidentiels, qui laissent souvent à désirer. « Nous l'avons échappé belle, a confié le président du conseil municipal de Jbeil, Ziad Hawat, à L'Orient-Le Jour. Les dégâts matériels sont vraiment immenses et la station en question était entourée d'immeubles résidentiels. Nous avons eu vraiment peur. Ces stations érigées parmi les habitations sont de véritables bombes qui pourraient exploser à n'importe quel moment. Il faut en être conscient et fermer toutes les stations édifiées sans le moindre permis. »

Des normes de sécurité bafouées
En effet, parmi plus de 3 000 stations-service opérant au Liban, quelque 1 100 ont été construites sans autorisation et sont, de ce fait, illégales. Selon la loi, un tel permis devrait être octroyé par le ministère de l'Énergie avec l'approbation des ministères de la Santé et de l'Intérieur, de la municipalité, de la direction de l'urbanisme et du mohafez de la région concernée, quitte à ce que le Centre de recherches industrielles s'assure plus tard des standards de sécurité adoptés. « Ce n'est malheureusement pas le cas sur le terrain, a déploré la directrice générale du pétrole au sein du ministère de l'Énergie, Aurore Féghali. La situation des stations-service est loin d'être exemplaire. Beaucoup de ces stations sans permis ont été construites durant la guerre et certaines même plus récemment, et nous ne sommes pas vraiment capables de les en empêcher. Nous avons tenté d'obliger les distributeurs de carburant de ne pas approvisionner les stations sans permis, mais cela n'a pas fonctionné et les violations se poursuivent. C'est avec grande difficulté que nous avons pu empêcher depuis le début du mois d'octobre la surcharge des citernes de carburant et de mazout souvent atteignant les 30 pour cent. Aujourd'hui, le tiers des stations travaille sans permis et les deux autres tiers refusent souvent de ce fait de renouveler le leur alors que la loi stipule que le permis doit être renouvelé tous les trente ans. »

Si une nouvelle loi a été élaborée en 2010 pour régir le secteur sans toutefois être approuvée jusque-là par le Parlement, Aurore Féghali affirme qu'il vaut mieux commencer par tenter d'appliquer la loi de 1994. « C'est une tâche difficile. Je viens de prendre en charge ce poste de directeur général du pétrole après 12 ans de vacance, et le département manque vraiment de personnel, a-t-elle ajouté. Nous avons besoin du soutien des responsables politiques, des médias et d'autres organismes pour avancer. Une réforme légale est même nécessaire pour diriger ce secteur, les textes de loi régissant la construction de stations-service et d'habitations étant en contradiction. En effet, la loi empêche, en théorie du moins, l'édification d'une station près des immeubles résidentiels mais l'inverse est possible. » « Il faut fermer toute station qui met en danger les citoyens. Par ailleurs, ce n'est pas l'affaire des permis qui nous tracasse maintenant, mais surtout les normes de sécurité souvent bafouées dans les petites stations-service qui n'appartiennent pas à de grandes compagnies capables financièrement de respecter ces standards et de former leur personnel de façon à éviter les désastres », a-t-elle ajouté.
Et de poursuivre : « Les réservoirs de mazout sont censés être souterrains pour éviter les grands incendies et ce n'est pas souvent le cas. Les stations doivent rappeler aux conducteurs et aux ouvriers qu'il est interdit de fumer et que tout objet inflammable doit être éloigné d'une distance d'au moins 20 mètres du carburant, sans oublier que les conducteurs doivent éteindre leur moteur à leur arrivée à la station ». « Nous espérons vraiment que l'incident de Jbeil donnera l'alerte pour réformer le secteur et sensibiliser la société. Il s'agit d'une responsabilité commune et d'une véritable menace collective pour tous les citoyens », a-t-elle conclu, à qui veut bien l'entendre.

La région de Jbeil a échappé hier à une véritable catastrophe humaine, lorsqu'un immense incendie s'est déclaré dans la station d'essence Tabet, le feu se propageant jusqu'aux immeubles avoisinants et consumant littéralement en quelques minutes quatre étages d'un immeuble résidentiel. L'incendie, dont les causes restent floues, a été déclenché lors du déchargement d'un...

commentaires (4)

Qu'attendez vous messieurs les ministres pour fermer ces poudriières dangereuses ? Vous êtes tous RESPONSABLES en d'autres termes tous des criminels !

ABOUROUSSE AMINE

14 h 17, le 25 octobre 2014

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Commentaires (4)

  • Qu'attendez vous messieurs les ministres pour fermer ces poudriières dangereuses ? Vous êtes tous RESPONSABLES en d'autres termes tous des criminels !

    ABOUROUSSE AMINE

    14 h 17, le 25 octobre 2014

  • Saleté de mercantilisme libanais(h) !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 11, le 25 octobre 2014

  • IL FAUT PLUTÔT NOUS DIRE CE QUI EST CONSTRUIT AVEC PERMIS... À COMMENCER PAR LES VILLAS SUR LES SOMMETS DES MONTAGNES ACCAPARÉES... SUIVENT LES STATIONS BALNÉAIRES QUI ONT ACCAPARÉ ET RAVAGÉ TOUT LE LITTORAL... LES IMMEUBLES AVEC PERMIS POUR LA MOITIÉ DE LEURS ÉTAGES... CEUX PLUS NOMBREUX SANS PERMIS DU TOUT... ETC... ETC... ETC... ET LES TERRAINS ET FORÊTS ACCAPARÉS PAR LES MILICES... 3ALA 3AYNAK YIA TAJER ! QUAND AUX ARMES ELLES SONT TOUTES LÉGALEMENT ILLÉGALES ! NOUS SOMMES AU PAYS ANARCHIQUEMENT DES MERVEILLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 44, le 25 octobre 2014

  • Pendant le remplissage de la citerne de la station , le chauffeur a sans doute allumé tranquillement une clope....! j'ai déjà vu ce spectacle aussi surréaliste que criminel à Beyrouth....!

    M.V.

    09 h 21, le 25 octobre 2014

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