Le Liban n'accueillera plus de nouveaux réfugiés syriens

Le gouvernement libanais a décidé jeudi lors de sa réunion au Grand Sérail de fermer les frontières du Liban aux nouveaux réfugiés syriens. "Le Liban n’accueillera plus de nouveaux réfugiés sauf pour des cas humains exceptionnels", a annoncé le ministre de l'Information Ramzi Joreige, à l'issue du Conseil. Le gouvernement a, en conséquence, demandé à l'Agence de l'ONU chargée des réfugiés (HCR) de suspendre l'enregistrement de nouveaux réfugiés sans l'aval du ministère libanais des Affaires sociales.

Lundi, le Premier ministre Tammam Salam avait présidé une réunion de la commission ministérielle en charge du dossier des réfugiés, en présence des ministres des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de l'Intérieur et des Municipalités, Nouhad el-Machnouk, des Affaires sociales, Rachid Derbas, et du Travail, Sejaan Azzi. Au terme de la réunion, M. Derbas avait indiqué que la commission avait préparé la réunion ministérielle d'aujourd'hui "afin de décider d'une politique claire et de tenter d'arrêter ou de réduire le flux de réfugiés". Le ministre avait alors souligné qu'il il y a une différence entre la fermeture des frontières et l'arrêt du flux de réfugiés.

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Le HCR avait déjà fait part de restrictions à la frontière syro-libanaise. "Ce que nous avons compris, c'est que désormais l'entrée au Liban n'est plus permise, comme c'était le cas auparavant, aux personnes voulant obtenir le statut de réfugiés", avait déclaré samedi la représentante au Liban du HCR, Ninette Kelley.

Tous les réfugiés syriens n'entrent cependant pas au Liban via les points de passage officiels, et un certain nombre d'entre eux traversent à d'autres endroits de la poreuse frontière qui sépare les deux pays.

Le Liban accueille plus de 1,1 million de Syriens. Plusieurs politiciens libanais ont souligné l'impossibilité pour le pays de supporter cette charge et appelé à la fermeture des frontières après différents incidents. Début août, des combats entre armée et jihadistes, dont certains venus de Syrie, à Ersal (Békaa), avaient fait des dizaines de morts.

(Repère : Réfugiés syriens au Liban : un état des lieux en infographies)

Sur un autre plan, le gouvernement a renouvelé de six mois et sous les mêmes conditions les contrats des deux opérateurs de téléphonie mobile Alfa et Touch. Le cabinet a enfin autorisé une avance du Trésor d'indemniser les habitants de Denniyé et du Akkar, au Liban-nord, ainsi que ceux du Hermel, dans la Békaa, victimes de pluies diluviennes qui avaient fait des dégâts la semaine dernière.

Pour mémoire
Des trombes d'eau s'abattent sur le Liban, le Nord particulièrement sinistré