Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a déclaré hier que « rien ne présage d'un effondrement du gouvernement, ni d'une explosion sécuritaire, en dépit des répercussions ponctuelles et limitées de la crise syrienne au Liban ». « Nous sommes capables de maîtriser le brasier syrien, qu'aucune partie locale n'a intérêt à attiser. Nous sommes tous conscients du danger de l'étape actuelle », a-t-il expliqué.
Il n'a toutefois pas manqué de dénoncer « une situation rendue anormale par la présence d'une autre armée non officielle ».
Rebondissant sur la mise en garde lancée par le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, il a lancé « un cri d'avertissement pour rétablir l'équilibre et consolider les constantes qui doivent nous permettre de traverser paisiblement cette période délicate ». « Nous faisons de notre mieux pour consolider ce plan à Tripoli. Pour ce qui est de la Békaa, je ne peux pas dire que la mise en œuvre du plan sécuritaire a commencé, vu le nombre de rapts qui y sont enregistrés », a-t-il affirmé. Interrogé sur la coopération douteuse du Hezbollah avec les autorités, le ministre Rifi a relevé que « beaucoup de bonne volonté a été exprimée, dont nous attendons toutefois une concrétisation. Le Hezbollah n'est pas un saint ».
Interrogé sur le ras-le-bol sunnite à Tripoli, l'ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure a insisté sur l'idée, réitérée par le 14 Mars à ce propos : « Notre pari porte uniquement sur l'État et les institutions. » Soulignant que « la situation dans la capitale du Nord a été réglée en toute sagesse », il a rejeté les propos sur « l'existence d'un iqlim ou d'un émirat islamique à Tripoli. Ces propos ne sont prononcés qu'à des fins d'intimidation ».
S'agissant enfin de la réforme qu'il préconise au niveau du tribunal militaire, il a jugé « inacceptable le jugement de civils devant une juridiction militaire » et dénoncé la subordination de cette juridiction au ministère de la Justice. Il a critiqué enfin l'examen sélectif des dossiers par les juges, « certains dossiers progressant rapidement et d'autres à une lenteur extrême ».
Le ministre s'est rendu par ailleurs au siège du Conseil d'État, rappelant aux citoyens l'existence « d'un organe d'élite qui veille sur leurs intérêts ».
Liban
Rifi : Le Hezbollah n’est pas un saint, mais nous attendons les preuves de sa bonne volonté
OLJ / le 23 octobre 2014 à 00h48
commentaires (6)
IL N'EST PAS SAINT... MAIS IL COMMANDE UN TRAIN... QUI COURT TOUT DROIT VERS LE GRAND RAVIN...
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 21, le 24 octobre 2014