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Culture - Rencontre

Gérard Avédissian et Roula Hamadé : propos croisés...

Il est d'une sérénité imperturbable. Elle est tout feu, tout flamme. Gérard Avédissian et Roula Hamadé forment le tandem idéal metteur en scène/comédienne du « Retour de Sitt Lamia »... Sur les planches du Théâtre Gemmayzé*, à partir de ce soir.

Gérard Avédissian et Roula Hamadé, une complicité évidente !

En guise de retour, c'est aussi un peu celui d'Avédissian vers sa passion première : le théâtre. Bien sûr, il avait conçu et mis en scène, il y a trois ans, la comédie musicale Sabah au Festival de Beiteddine, mais cet ex-publicitaire s'était aussi beaucoup adonné ces dernières années à la peinture, un autre de ses talents. Le revoilà donc qui endosse ses habits d'auteur-metteur en scène avec Le Retour de Sitt Lamia.


«C'est un monodrame d'une femme seule que j'avais écrit il y a plus de 10 ans pour Roula Hamadé. Et dont le sujet est vaguement inspiré d'une pièce anglaise de Willy Russel, Shirley Valentine. J'ai pris le thème de la femme confrontée à la crise du milieu de vie dont les enfants ont quitté le nid familial et qui, devenue transparente aux yeux de son mari, se met à parler au mur de sa cuisine, et je l'ai adapté à la situation libanaise. Donc attention, je n'ai pas traduit des dialogues», précise-t-il. Sa Sitt Lamia a ainsi été forcée de quitter le Liban en guerre pour le Canada. Et elle n'y a plus jamais remis les pieds à cause de la phobie de l'avion de son mari. Du coup lorsque, par un concours de circonstances, elle y revient 20 ans plus tard, elle cherche à y rattraper ses rêves de jeune fille, se questionne sur ce qu'elle aurait pu devenir s'il n'y avait pas eu le mariage et l'exil, et finit par se retrouver véritablement pour devenir cette femme nouvelle qui va maîtriser sa vie.


Une histoire de quête de soi au final. Un sujet profond qui reste quand même traité sous le registre de la comédie. Car, on le sait, c'est sur le mode de la légèreté que l'on parle le mieux des sujets graves. « Voilà pourquoi je tenais tant à Roula Hamadé, affirme le metteur en scène. Je voulais une actrice polyvalente qui sache jouer la comédie sérieusement. » Sauf qu'en 2002, lorsqu'il lui propose le rôle, Roula Hamadé refuse net. «Deux ans plus tôt, après ma dernière pièce El-Takht avec Joe Kodeih, je m'étais juré de ne plus remonter sur les planches, découragée par le manque d'intérêt du public libanais d'alors pour le théâtre», dit-elle. «Depuis, les choses ont changé, reconnaît-elle. Grâce, notamment, au dynamisme des jeunes qui refont à nouveau vibrer les planches.»


De son côté, Avédissian, convaincu «qu'elle y reviendrait un jour», laisse dormir le projet. Entre-temps, la comédienne part au Canada, se marie, devient mère, s'y installe quelques années, retourne au Liban, joue dans des feuilletons télévisés et dans des pièces avec Lina Khoury (Occupant, une production de la LAU) et Antoine Achkar (Lettre d'amour, de Fernando Arrabal) avant de relancer, elle-même, il y a quelques mois, le metteur en scène. Quelques modifications – «la pièce était initialement en deux actes, je l'ai réduite à un seul d'une heure et quart», signale son auteur – et un mois et demi de répétitions quotidiennes plus tard, voilà Roula prête à entrer, l'espace des quelques semaines de représentations à venir, dans la peau de Sitt Lamia. Et à relever le défi d'un long solo de scène joué sur le mode multi-émotionnel.


Une performance marathonienne à laquelle s'est attelée, avec enthousiasme, cette sportive qui court d'ailleurs régulièrement au profit de plusieurs causes! «Cette pièce me tenait à cœur en tant que femme et en tant que comédienne. Je savais que je la jouerai un jour, dit-elle simplement. Et puis, je voulais aussi travailler avec Gérard dont j'avais beaucoup entendu parler de la formidable direction d'acteurs. Je peux témoigner aujourd'hui que c'est une expérience superbement enrichissante.»
De son personnage, la comédienne se sent proche, «comme ne manqueront pas de l'être toutes les femmes, dit-elle. Et cela non seulement à cause de la crise du milieu de vie, mais de ce que la pièce exprime de la solitude inhérente à l'être humain, de cette routine quotidienne dans laquelle chacun d'entre nous se noie, qui nous éloigne de l'essentiel et finit par saper les relations conjugales, familiales, amicales...»

*Collège des frères du Sacré-Cœur (21h). Billets en vente au guichet du théâtre ou à la librairie Antoine.

En guise de retour, c'est aussi un peu celui d'Avédissian vers sa passion première : le théâtre. Bien sûr, il avait conçu et mis en scène, il y a trois ans, la comédie musicale Sabah au Festival de Beiteddine, mais cet ex-publicitaire s'était aussi beaucoup adonné ces dernières années à la peinture, un autre de ses talents. Le revoilà donc qui endosse ses habits d'auteur-metteur en...

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