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Liban - Sécurité

Chassé-croisé de rapts et de libérations à travers la Békaa

Deux otages de la famille Hojeiri ont été libérés, un autre a été kidnappé, la route de Saadnayel rouverte à la circulation.

Entre les otages qu'on libère et ceux qu'on kidnappe, la Békaa a vécu hier au rythme d'un chassé-croisé sinistre mettant à rude épreuve les nerfs des villageois. Le rapt hier à Rayack d'un nouveau membre de la famille Hojeiri – le cinquième en l'espace de deux semaines – a poussé le mufti de Baalbeck à tirer la sonnette d'alarme. Le dignitaire sunnite a critiqué au passage les forces de l'ordre qui, a-t-il dit, « ne remplissent pas leur rôle comme il se doit ».
« Elles voient circuler devant elles les voitures aux vitres teintées, savent parfaitement qui se trouve à l'intérieur et ne font rien », a-t-il dit.
Ahmad Khaled Hojeiri a été kidnappé alors qu'il revenait de Baalbeck. Il se trouvait avec sa sœur à bord de son véhicule sur l'autoroute reliant Rayack à Baalbeck quand une voiture noire de type Cherokee qui le suivait depuis un moment l'a intercepté devant le magasin Nassar. Des éléments armés qui se trouvaient à bord l'ont alors forcé à descendre et l'ont amené vers une destination inconnue.
Entre-temps les médiations politiques se sont poursuivies hier, avec des interventions à haut niveau, notamment de la part du président du Parlement, Nabih Berry, du chef de cabinet de Saad Hariri, Nader Hariri, et du député du courant du Futur, Assem Araji. Ces médiations devaient porter leurs fruits puisque tard dans la soirée, Khaled Hojeiri, kidnappé il y a trois jours, et Walid Hojeiri, il y a une semaine, ont été libérés et remis aux services de renseignements de l'armée dans la Békaa. M. Araji a indiqué que les autres otages seraient libérés aujourd'hui.
Cette nouvelle a quelque peu détendu l'atmosphère et l'on devait apprendre que la route de Saadnayel, bloquée auparavant à la circulation dans les deux sens, a été rouverte au trafic par les parents de deux otages. Ces derniers en veulent à la famille Hamiyeh, dont l'un des fils, un soldat de l'armée, avait été décapité par l'État islamique dans le jurd de Ersal. Selon la famille Hojeiri, les Hamiyeh chercheraient ainsi à échanger le corps de leur fils contre un Hojeiri.
Une accusation que les Hamiyeh ont catégoriquement démentie. « Nous avions déclaré depuis le début que seules deux personnes sont responsables de la mort de notre fils et personne d'autre », a déclaré le père du soldat décapité en allusion au cheikh Moustapha Hojeiri et au président de la municipalité de Ersal, Ali Hojeiri, à qui il fait assumer le poids de la mort de son fils.
De son côté, le président de la municipalité de Saadnayel, Khalil Hchaïmé, a déclaré : « Nous n'avons aucune relation avec les organisations qui ont pris en otage les soldats », entendre l'État islamique et le Front al-Nosra. M. Hchaïmé a cependant laissé entendre que l'appel reçu par la famille Hojeiri prouve que les ravisseurs « sont de la famille Hamiyeh ».

Des contacts, pas de médiation
Par ailleurs, aucune nouvelle information n'a circulé sur l'affaire des militaires qui se trouvent aux mains des jihadistes de l'EI et d'al-Nosra.
Des sources médiatiques ont toutefois indiqué « qu'il n'y a pas de médiation en cours entre les ravisseurs et l'État, mais seulement des contacts ». Ces sources ont précisé que la revendication principale des deux organisations islamistes est « la cessation des arrestations arbitraires des réfugiés syriens ».
De son côté, le président de la commission des ulémas, le cheikh Malek Jdeidé, a indiqué que le mandat d'arrêt lancé à l'adresse du cheikh Moustapha Hojeiri, une figure sunnite religieuse qui était intervenue auprès d'al-Nosra pour libérer une partie des militaires otages, risque d'avoir un impact négatif sur l'affaire et de conduire à une escalade dans les prises de position.
Il convient de noter enfin que le coordinateur spécial de l'Onu au Liban, Derek Plumbly, qui s'était rendu dans la Békaa pour une tournée auprès des réfugiés syriens en compagnie de la représentante du HCR, Ninette Kelley, a rappelé que le poids des réfugiés est « énorme pour les Libanais et pour les déplacés ».
Au plan judiciaire, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a engagé hier des poursuites à l'encontre du prévenu Ibrahim Behlock et de cinq autres Syriens qui sont en fuite. Ils sont accusés d'appartenir à un groupe armé dans le but de commettre des actes terroristes. Behlock est accusé d'avoir agressé l'armée à l'un de ses barrages à Ersal et d'avoir blessé plusieurs soldats. Le dossier a été transféré au premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida.

Entre les otages qu'on libère et ceux qu'on kidnappe, la Békaa a vécu hier au rythme d'un chassé-croisé sinistre mettant à rude épreuve les nerfs des villageois. Le rapt hier à Rayack d'un nouveau membre de la famille Hojeiri – le cinquième en l'espace de deux semaines – a poussé le mufti de Baalbeck à tirer la sonnette d'alarme. Le dignitaire sunnite a critiqué au passage les...

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Un certain Hassan Nasrallah, pas plus tard que quelques jours derniers affirmait que le Hezbollah contrôlait la Bekaa et que cette milice a la capacité de combattre les djihadistes et autres fous qui pullulent dans cette région !!! Pure divagation politique c'est parler pour ne rien dire , c'est grave pour un grand leader confessionnel !!! Vivement que l'armée libanaise se structure et se dote des armements qui lui permettront d'expédier le Hezbollah au sud Liban, face à l'armée israélienne Attention : la guérilla (surtout urbaine) c'est autre chose que celle pratiquée en Syrie, par 30.000 pasdarians et 5.000 mercenaires libanais. Toutes les armées du monde sont maintenant bien entrainées à ce genre de combat.

FAKHOURI

18 h 32, le 22 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Un certain Hassan Nasrallah, pas plus tard que quelques jours derniers affirmait que le Hezbollah contrôlait la Bekaa et que cette milice a la capacité de combattre les djihadistes et autres fous qui pullulent dans cette région !!! Pure divagation politique c'est parler pour ne rien dire , c'est grave pour un grand leader confessionnel !!! Vivement que l'armée libanaise se structure et se dote des armements qui lui permettront d'expédier le Hezbollah au sud Liban, face à l'armée israélienne Attention : la guérilla (surtout urbaine) c'est autre chose que celle pratiquée en Syrie, par 30.000 pasdarians et 5.000 mercenaires libanais. Toutes les armées du monde sont maintenant bien entrainées à ce genre de combat.

    FAKHOURI

    18 h 32, le 22 octobre 2014

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