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À La Une - Turquie

L'armée turque bombarde des positions du PKK

Le processus de paix est menacé.

 

Un kurde turc observe la ville syrienne Kobané, le 11 octobre 2014. REUTERS/Umit Bektas

La Turquie a bombardé lundi soir des positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un premier accroc armé sérieux aux pourparlers de paix lancés il y a deux ans et déjà sérieusement menacés par la guerre qui fait rage en Syrie voisine.

Quelques jours après les violentes émeutes prokurdes qui ont secoué le pays, des chasseurs F-16 de l'armée de l'air ont frappé plusieurs cibles du PKK qui, selon les forces de sécurité, ont attaqué à plusieurs reprises ces trois derniers trois jours un poste de police dans le village de Daglica (sud-est).

Dans la région voisine de Tunceli, des hélicoptères d'attaque turcs ont également ouvert le feu lundi contre d'autres unités du PKK après des affrontements entre rebelles et armée signalé autour de Geyiksuyu, selon les médias turcs.

 


 

Ces graves incidents, les premiers de cette ampleur depuis le cessez-le-feu unilatéral décrété par le PKK en mars 2003, illustrent les lourdes menaces qui pèsent sur le fragile processus de paix engagé entre Ankara et le PKK il y a deux ans. Cette brusque montée des tensions trouve son origine en Syrie, où l'offensive des jihadistes du groupe État islamique (EI) menace la ville kurde de Kobané (Aïn el-Arab).

En colère contre le refus du gouvernement islamo-conservateur d'Ankara de voler militairement au secours de Kobané , des milliers de jeunes kurdes sont descendus dans les rues de tout le pays la semaine dernière, provoquant des émeutes qui ont fait au moins 34 morts et des centaines de blessés.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a haussé le ton en condamnant l'action de "voyous" à la solde d'une "organisation terroriste", en l'occurrence le PKK, et dénoncé une tentative de "sabotage" des pourparlers qu'il a promis, lui, de sauver. Son principal interlocuteur, le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan, a de son côté averti que la chute de Kobané signifierait de facto la mort de toute discussion et pressé Ankara de présenter avant ce mercredi un calendrier pour les relancer.

 

(Lire aussi: Les raids américains contre l'EI : des frappes pour la galerie ?)


"Montrer ses muscles"
Toutefois, pour Nihat Ali Ozcan, analyste au centre de recherches Tepav d'Ankara interrogé par l'AFP, "le PKK et le gouvernement montrent leurs muscles. Le processus de paix va peut-être tomber à l'eau un jour mais ce jour n'est pas arrivé".

Après plusieurs échecs, Ankara a repris à l'automne 2012 des négociations directes avec M. Öcalan pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984. Le PKK a décrété un cessez-le-feu en mars suivant puis commencé à retirer ses forces vers leurs bases du mont Kandil, dans le nord du territoire irakien. Mais ce mouvement a été interrompu il y a un an, les Kurdes jugeant que le régime d'Ankara n'avait pas tenu ses promesses de réformes en faveur de leur communauté, qui compte 15 millions de personnes, 20% de la population.

 

(Lire aussi: Stratégie contre l'État islamique : les dix contradictions)


Les discussions depuis étaient largement paralysées, malgré les promesses réitérées par M. Erdogan, après son élection à la présidence en août, de parvenir à une solution. L'offensive jihadiste en Irak puis en Syrie a fait dérailler ce scénario.


Si elle a accueillie dans l'urgence sur son sol quelque 200.000 réfugiés kurdes, la Turquie s'est inquiétée des risques d'un renforcement des forces kurdes, en première ligne contre l'EI. Elle refuse ainsi de les laisser transiter par sa frontière pour rejoindre le front de Kobané, alimentant la suspicion et la rancœur des Kurdes.
Malgré ces tensions, Ankara a promis de tout faire pour sauver les pourparlers de paix. "Ce processus n'est pas lié à Kobané ni à aucun événements qui se déroule hors de nos frontières", a assuré mardi le Premier ministre, Ahmet Davutoglu. "Il est très important pour nous", a-t-il répété devant les députés du parti au pouvoir, "s'il vous plaît ne le sabotez pas".

 

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commentaires (6)

CONTRE LES KURDES... DE CONCERT AVEC LES AUTRES !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 34, le 15 octobre 2014

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Commentaires (6)

  • CONTRE LES KURDES... DE CONCERT AVEC LES AUTRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 34, le 15 octobre 2014

  • Les daechis égorgent des innocents, sous leur regard, à quelques mètres de leurs frontières et eux, il font quoi? Ils frappes les Kurdes de turquie du PKK qui pourraient venir en soutien à leurs frères Kurdes de Syrie. On ne peut etre plus claire!! Y a un siècle c'était les Arméniens et maintenant, les Kurdes.. Ils leur faut tjours quelqu'un à trucider pour se sentir puissants. Mais ça va s'arreter un jour, non? Ils n'ont vraiment pas volé leur amitié avec les criminels israélites d'israel. Où sont donc les bons turques, merde!

    Ali Farhat

    16 h 10, le 14 octobre 2014

  • C'est clair la haine de la Turquie contre le PKK , elle préfère être et bien soutenir l' EI.

    Sabbagha Antoine

    15 h 42, le 14 octobre 2014

  • VOILA LE VRAI VISAGE DE CET ERDOGAN... C'EST POUR CELA QUE LA TURQUIE NE VEUT PAS SE BATTRE CONTRE L'EI, APRES TOUT ERDOGAN EST UN ISLAMISTE PAS MODERE LUI-MEME. IL PREFERE TUER LES KURDES... ENCORE

    Atallah Mansour Simone

    14 h 49, le 14 octobre 2014

  • Ils sont pas contents que le kurdes resistent a leur protégé de daech , creature de leur maître Israel usurpateur , ca les enerve , mais les enerve ......

    FRIK-A-FRAK

    14 h 47, le 14 octobre 2014

  • La Turquie va payer cher son attitude passive face a ce qui se passe avec les Kurdes. En bombardant sa propre population, Erdogan ne peut plus critiquer Bashar Asaad puisqu'il fait la meme chose que lui.....

    IMB a SPO

    14 h 45, le 14 octobre 2014

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