Rechercher
Rechercher

Culture - Écrivains entre deux cultures

Marius Popescu, poète, romancier, bûcheron et conducteur de bus...

Auréolé de prix, publié chez José Corti, poète roumain et romancier suisse en une langue française apprise sur le tas, Marius Daniel Popescu est à Beyrouth dans le cadre des rencontres organisées par la Maison internationale des écrivains à Beyrouth.

Marius Daniel Popescu, « un amoureux du monde et des gens ». Photo Michel Sayeh

Que l'on se rassure. Aucun lien avec la mythique comédienne de théâtre Elvire Popesco sauf cet accent marqué où roulent les « r » comme des torrents caillouteux. « En Roumanie, Popescu, dit-il, est un nom commun et banal... C'est un peu le Dupond français. »
Cheveux sel et poivre drus en franges rebelles sur le front, silhouette fine dans un tee-shirt d'été, les yeux vifs, la cinquantaine agile, la cigarette aux doigts jamais éteinte, Popescu est ébloui et conquis par le ciel et l'agitation de la capitale libanaise. C'est l'enthousiasme et l'euphorie totale.
Il a vécu sous le régime retors de Ceaucescu et en garde un souvenir amer. « De combat et d'horizon plombé par une grande crise économique et une langue de bois », confie-t-il. De la résistance culturelle pratiquée en ce temps-là surgissent les brimades et le redoutable nom de la « Securitate », cousin germain et germanique de la Stasi en période communiste...

Q - Comment êtes-vous venu à l'écriture ?
R - C'était à 13 ans. J'avais une sensibilité à fleur de peau et un goût accentué pour la musique. Je voulais surtout écrire les paroles des chansons. Si j'aime toujours beaucoup la musique, je n'ai par contre aucun talent pour jouer d'un instrument ! Me sont restés alors les mots et leur cortège de notes. À 17 ans, je publie mon premier recueil, en langue roumaine. Trois autres suivront. Tout est poésie pour moi. Poésie libre, sans rime, dans un style descriptif qualifié par les gens du métier de « sacralisation du banal ».

Pourquoi avoir quitté votre pays natal ?
Par amour. Je suis tombé amoureux d'une Suissesse. Et je ne connaissais pas un mot de français en pays vaudois. En « bûcheronnant », j'ai appris les mots techniques. Sans grammaire ni syntaxe rigoureuse, mon cœur et ma plume s'ouvraient à la langue car je n'ai aucun a priori. C'est en racontant ma vie à des amis que l'idée du roman est née (il en écrira deux : La Symphonie du loup (le prestigieux prix Robert Walser en 2008) et Les Couleurs de l'hirondelle). J'y ai coulé aussi tout mon lyrisme poétique. C'était une suite et une continuation naturelles de mon inspiration. Pour les critiques, j'ai une écriture spéciale. Certains m'ont affilié à Claude Simon. Tout cela avec les histoires d'une vie, car je reste avant tout un amoureux du monde et des gens. Je suis quelqu'un dont le but est de vivre. Un fonceur qui respecte tout le monde...

Connaissez-vous d'autres écrivains suisses ?
Oui, bien sûr. Jacques Chessex, étonnant provocateur et « leader » littéraire, avec qui j'ai bu du vin. Plusieurs fois ! J'ai même arrêté le bus que je conduisais pour le saluer...

C'est votre premier voyage au Liban ?
Oui. Et j'adore Beyrouth. C'est un échantillon du monde et cela va de l'architecture aux gens, en passant par tous les menus détails. Je comprends même les conflits. J'ai tout aimé ici !

Un dernier souhait ?
Revenir au plus tôt. Avec ma fille. Pour lui montrer Beyrouth.

Que l'on se rassure. Aucun lien avec la mythique comédienne de théâtre Elvire Popesco sauf cet accent marqué où roulent les « r » comme des torrents caillouteux. « En Roumanie, Popescu, dit-il, est un nom commun et banal... C'est un peu le Dupond français. »Cheveux sel et poivre drus en franges rebelles sur le front, silhouette fine dans un tee-shirt d'été, les yeux vifs, la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut