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À La Une - Syrie-Turquie

Les jihadistes auraient pris le QG des forces kurdes à Kobané

L'émissaire spécial de l'Onu appelle la Turquie pour laisser passer les volontaires pour protéger la ville.

Du côté turc de la frontière, des Kurdes observent les combats à Kobané, le 10 octobre 2014. REUTERS/Umit Bektas

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés vendredi du quartier général des forces kurdes à Kobané, dans le nord de la ville syrienne kurde frontalière de la Turquie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les jihadistes ont pris le contrôle du 'carré de sécurité' à Kobané" qui comprend le complexe militaire des Unités de protection du peuple (YPG, principale milice kurde syrienne), la base des Assayech (forces de sécurité kurde) et le siège du conseil local de la ville, d'après l'ONG.

Plus de trois semaines après avoir lancé l'offensive pour prendre cette ville kurde stratégique du nord syrien, assiégée des côtés sud, est et ouest, les jihadistes en ont pris le tiers depuis lundi et cherchent à se frayer un chemin vers la limite nord de Kobané, à près d'un km de la frontière turque. "Ils tentent de parvenir à tout prix au poste-frontière avec la Turquie en cernant le côté nord", a indiqué vendredi matin le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.Pour y parvenir, il leur fallait prendre le "carré de sécurité" des forces kurdes.

Jeudi, l'EI avait déjà pris l'immeuble des Assayech dans ce secteur et ses combattants y étaient retranchés. Ce malgré les frappes de la coalition.

 

(Repère : Qui veut quoi, qui frappe où ?)

 

'Des munitions à moto'

Pour s'adapter aux frappes lancées le 23 septembre en Syrie par les Etats-Unis et leurs alliés arabes, les jihadistes ne se déplacent plus en convoi, et "transportent des munitions vers Kobané sur des motos", selon M. Abdel Rahmane, dont l'organisation s'appuie sur un large réseau d'informateurs et de militants en Syrie ravagée par la guerre civile.

Selon l'OSDH, les avions de la coalition ont frappé vendredi  matin l'est de Kobané après des raids nocturnes à la périphérie sud et est de cette ville connue également sous le nom arabe d'Aïn el-Arab. Alors que les Unités de protection du peuple (YPG) comptent pour le moment sur leurs propres hommes dans la bataille, le rapport de force penche en faveur des jihadistes plus nombreux et mieux armés.

 

S'ils réussissaient à conquérir Kobané, les jihadistes s'assureraient la maîtrise sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.

Depuis le début de l'offensive jihadiste le 16 septembre, près de 500 personnes en majorité des combattants ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre 300 000 habitants de la région ont pris la fuite, dont plus de 200 000 en Turquie.

Profitant de la guerre civile qui ravage la Syrie depuis plus de trois ans, le puissant groupe extrémiste, fort de dizaines de milliers d'hommes et responsable d'atrocités, a réussi à s'emparer de larges pans de territoires dans le nord et l'est du pays. Il contrôle en outre de grandes zones dans l'Irak voisin, où il a lancé une offensive fulgurante il y a quatre mois, entraînant des raids aériens des Etats-Unis et de leurs alliés occidentaux depuis le 8 août.

 

(Lire aussi : Erdogan hausse le ton contre les manifestants kurdes, toujours mobilisés)

 

Une équipe US bientôt à Ankara

Les Etats-Unis, qui ont intensifié leurs frappes ces derniers jours près et dans Kobané, ont reconnu que celles-ci ne suffisaient pas pour sauver Kobané et tentent de presser la Turquie de s'impliquer davantage dans la lutte contre l'EI qui menace sa frontière.

Vendredi, l'émissaire spécial des Nations Unies pour la Syrie Staffan De Mistura a appelé la Turquie à laisser les volontaires kurdes syriens retraverser leur frontière pour porter secours à la ville de Kobané ."Nous appelons les autorités turques à autoriser le flot de réfugiés à entrer dans la ville pour soutenir son action d'autodéfense", a dit l'envoyé spécial dans une conférence de presse à Genève, alors que la Turquie interdit pour l'instant aux réfugiés ayant traversé la frontière en venant de syrie de la retraverser dans l'autre sens. Il a déclaré craindre un "massacre". "Vous vous souvenez de Srebrenica" dans l'ex-Yougoslavie, a-t-il ajouté.

 

La bataille de Kobané a suscité des violences depuis lundi en Turquie notamment dans les provinces à majorité kurde, faisant plus de 30 morts, après le refus d'Ankara d'intervenir contre l'EI en Syrie. Malgré le feu vert du Parlement pour une opération militaire contre l'EI, le gouvernement turc rechigne à envoyer des troupes seul pour combattre les jihadistes.

"Des mesures urgentes et rapides sont nécessaires pour stopper les capacités militaires de l'EI", a néanmoins indiqué le département d'Etat en précisant que le général John Allen, qui coordonne la coalition internationale, le dira "clairement" aux responsables turcs.

Une équipe militaire américaine se rendra à Ankara la semaine prochaine pour des discussions avec des responsables militaires de la Turquie. Ankara a fait de la création d'une zone tampon, visant à protéger les secteurs tenus par la rébellion modérée contre le régime syrien et les populations fuyant la guerre, une condition de sa participation aux opérations antijihadistes. Mais cette proposition, soutenue par la France, ne suscite guère l'enthousiasme de la Maison Blanche et de l'Otan.

 

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Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés vendredi du quartier général des forces kurdes à Kobané, dans le nord de la ville syrienne kurde frontalière de la Turquie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les jihadistes ont pris le contrôle du 'carré de sécurité' à Kobané" qui comprend le complexe militaire des Unités de protection du peuple (YPG,...

commentaires (2)

Un ancien contractant de la CIA, Steven Kelley, a dit que les officiels américains ne peuvent plus tromper la communauté internationale avec la menace de leur creation de daech. “Ces gens ne font certainement plus aucune déclaration logique aux peuples du monde et je pense que nous savons tous maintenant ce qu’est daech et autres. Une création américaine avec l’aide de ses alliés”, a dit Kelley lundi dans un entretien avec Press TV.Il a fait ces remarques après que l’ancien ministre de la défense Leon Panetta ait dit que les Etats-Unis devraient se préparer pour une longue bataille contre l’EI, bataille qui pourrait durer 30 ans.Scenario classique du roman d’Orwell “1984” de la guerre perpétuelle…)“Je pense que nous faisons face à une guerre de 30 ans”, a dit Panetta alors qu’il critiquait le président Obama pour ses prises de décision concernant le terrorisme ces trois dernières années.La bataille contre les extrémistes devrait s’étendre au-delà de daech en Irak et en Syrie et inclure les menaces émergentes au Nigeria, en Somalie, au Yémen, en Libye et ailleurs a-t-il dit.Panetta a aussi critiqué Obama de ne pas pousser plus fort le gouvernement irakien à garder une force américaine résiduelle dans le pays après le retrait de 2011. L’absence de forces américaines en Irak a-t-il dit, a laissé un “vide” qui a été rempli par les groupes extremistes leurs allies.

FRIK-A-FRAK

16 h 49, le 10 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • Un ancien contractant de la CIA, Steven Kelley, a dit que les officiels américains ne peuvent plus tromper la communauté internationale avec la menace de leur creation de daech. “Ces gens ne font certainement plus aucune déclaration logique aux peuples du monde et je pense que nous savons tous maintenant ce qu’est daech et autres. Une création américaine avec l’aide de ses alliés”, a dit Kelley lundi dans un entretien avec Press TV.Il a fait ces remarques après que l’ancien ministre de la défense Leon Panetta ait dit que les Etats-Unis devraient se préparer pour une longue bataille contre l’EI, bataille qui pourrait durer 30 ans.Scenario classique du roman d’Orwell “1984” de la guerre perpétuelle…)“Je pense que nous faisons face à une guerre de 30 ans”, a dit Panetta alors qu’il critiquait le président Obama pour ses prises de décision concernant le terrorisme ces trois dernières années.La bataille contre les extrémistes devrait s’étendre au-delà de daech en Irak et en Syrie et inclure les menaces émergentes au Nigeria, en Somalie, au Yémen, en Libye et ailleurs a-t-il dit.Panetta a aussi critiqué Obama de ne pas pousser plus fort le gouvernement irakien à garder une force américaine résiduelle dans le pays après le retrait de 2011. L’absence de forces américaines en Irak a-t-il dit, a laissé un “vide” qui a été rempli par les groupes extremistes leurs allies.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 49, le 10 octobre 2014

  • Une vraie mascarade de l'occident ou malgré touts les bombardements les jihadistes ont gagné .

    Sabbagha Antoine

    14 h 49, le 10 octobre 2014

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