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Économie

Baisse de l’euro, l’autre canal de reflation de la BCE

La BCE compte sur ses actions de soutien de l'activité des banques pour relancer la croissance et éloigner l'inflation de la « zone de danger » (<1 %) où elle se trouve depuis un an. De ce point de vue, l'examen du bilan des banques, les stress tests, la mise en place du superviseur unique, le maintien durable de taux zéro, les injections de liquidité à long terme (TLTRO), les achats d'actifs privés (ABS et obligations sécurisées) forment un tout. C'est en rouvrant le canal du crédit que la BCE entend remplir son mandat. La BCE est plus hésitante à assumer que la reflation dépend aussi de la baisse de l'euro. La doctrine officielle en matière de change reste délimitée par quelques principes généraux : le taux de change n'est pas un objectif de politique monétaire, les taux de change sont déterminés par les forces de marché, il faut promouvoir la coordination des politiques de change dans le cadre du G7/G20, etc. La BCE répète ces propos depuis 1999 sans en changer un iota. Or, dans les faits, il est évident que la BCE a radicalement modifié son analyse du taux de change et a tout fait pour promouvoir un mouvement baissier sur l'euro.
À sa création, la BCE considérait que la seule valeur de l'euro qui importait était sa valeur interne (taux d'inflation) et non sa valeur externe (taux de change). L'euro étant bâti pour avoir des vertus anti-inflationnistes, sa hausse avait toujours quelque mérite. La situation est toute différente quand l'appréciation de la devise siphonne les pressions déflationnistes existant sur la planète. L'euro était devenu au printemps dernier un risque baissier pour la stabilité des prix. Même si la BCE n'est pas intervenue sur le marché des changes pour vendre sa devise et acheter des devises étrangères (dollar, etc.), en pratique, le résultat est le même puisque la politique monétaire vise à accentuer la production de liquidités en euros. De surcroît, Mario Draghi ne rate jamais une occasion de souligner combien le différentiel de politique monétaire entre la BCE et la Fed est là pour durer, au moins jusqu'à la mi-2016. Au total, la BCE a réussi à inverser la tendance de l'euro depuis quelques mois, faisant en sorte que le canal du taux de change contribue à l'assouplissement des conditions monétaires, ce qui n'était plus le cas depuis deux ans.

La BCE compte sur ses actions de soutien de l'activité des banques pour relancer la croissance et éloigner l'inflation de la « zone de danger » (<1 %) où elle se trouve depuis un an. De ce point de vue, l'examen du bilan des banques, les stress tests, la mise en place du superviseur unique, le maintien durable de taux zéro, les injections de liquidité à long terme (TLTRO), les...

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