Une délégation de religieux de Zahlé s’est rendue à Dahr el-Baïdar auprès des parents des militaires enlevés.
Les familles des soldats et des gendarmes enlevés ont continué, hier, leur mouvement de protestation. La route de Dahr el-Baïdar est restée bloquée, alors que celle de Masnaa a été fermée dans les deux sens durant une heure. Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues pour rétablir la circulation arrêtant quatre proches des militaires enlevés. Ils ont été plus tard relâchés.
Toujours sur la route Beyrouth-Damas, les familles des soldats et des agents des FSI enlevés ont bloqué le chemin pour la septième journée consécutive. Elles ont reçu la visite, en fin d'après-midi, de l'évêque melkite de Zahlé et de Ferzol, Issam Darwich, et du mufti de la Békaa, Khalil el-Meiss, qui sont venus les soutenir. Parmi les parents présents, hier à Dahr el-Baidar, figurait la mère du soldat Georges Khazzaka, qui a appelé les ravisseurs à « permettre à son fils d'appeler son père très malade et qui aimerait entendre sa voix ».
À Qalamoun, les parents des militaires enlevés ont poursuivi leur sit-in sous les tentes qu'ils avaient dressées la semaine dernière, mais ils ont gardé la route ouverte, hier, dans les deux sens.
Dans un message prononcé à Masnaa, un porte-parole des familles a appelé « l'État à agir et à accepter l'échange de prisonniers et cela sans poser trop de conditions ». Il a aussi prié « les ravisseurs de libérer les militaires pour la fête de l'Adha afin qu'ils puissent célébrer avec leurs familles ».
Les proches des otages de l'armée et des FSI garderont la route de Dahr el-Baïdar fermée demain à la circulation. Ils ont menacé de bloquer d'autres artères du pays.
Sur le plan des négociations, l'émissaire qatari s'est rendu dans l'après-midi d'hier, pour quelques heures, dans le jurd de Ersal où il s'est réuni avec les ravisseurs appartenant à l'EI et au Front al-Nosra. Il y a quelques jours, ces deux groupements fondamentalistes avaient entamé des négociations avec des religieux libanais. Mais l'affaire était restée sans suites.
Selon l'agence al-Markaziya, le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a quitté le Liban pour suivre le dossier des militaires enlevés.
Des sources syriennes citées par le journal saoudien Okaz ont rapporté que l'Armée syrienne libre négocie de son côté la libération des soldats et des gendarmes libanais. Il semble que ce groupement armé a sa place également dans le jurd de Ersal et qu'il a joué un rôle important pour le retrait des miliciens fondamentalistes de la localité après les combats qui les avaient opposés à l'armée libanaise, en août dernier. Les négociations se font, toujours selon cette source, par le biais d'une personnalité politique libanaise.
Le député Amal, Ali Khreiss, a souligné pour sa part que les négociations progressent, notant que ni la Turquie ni le Qatar ont refusé d'aider le Liban dans ce dossier.
Sur un autre plan, un soldat libanais est décédé hier des suites de ses blessures. Il avait été victime avec ses camarades d'une explosion à Ersal le 19 septembre . Il s'agit de Mahmoud Ali Fadel, âgé de 19 ans, originaire de Younine dans la Békaa. Il a été enterré au cimetière de Hay el-Sellom, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Enfin, à Aïn el-Héloué, dans ce camp palestinien le plus peuplé du Liban, des fondamentalistes habitant Hay al-Tawarek ont fait leur apparition, l'espace d'une heure, dans un quartier modéré du camp, géré par le Fateh. Cachant leur visage sous des cagoules, ils arboraient les banderoles du Front al-Nosra et de l'EI.
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