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Liban - Le commentaire

Interrogations et espérances libanaises après les frappes de la coalition contre Daech

Plusieurs interrogations entourent l'après-guerre et la période qui suivra l'offensive menée par la coalition occidentale contre l'État islamique (EI).
Tout d'abord, la question de savoir combien de temps dureront les frappes et si le phénomène islamique est aussi puissant et aussi largement répandu que l'ont décrit certains responsables, anticipant ainsi une opération qui risque de se prolonger avant d'en arriver à l'éradication de ce groupe.
Ce mouvement a-t-il par ailleurs été créé pour servir de prétexte et ramener les États-Unis et ses alliés au Proche-Orient en vue de remodeler la carte de la région en redessinant ses frontières ?
Quelles que soient les réponses, ce qui intéresse le Liban dans ce paysage en mutation est de savoir quel sera l'avenir de ses propres frontières avec, d'une part, Israël, et d'autre part, la Syrie, deux pays qui ne respectent ni son indépendance ni sa souveraineté. Il est également utile de rappeler que le Liban ne reconnaît pas non plus l'État hébreu tant que la fameuse paix globale n'a pas été réalisée et qu'un nouveau pouvoir qui respecte l'indépendance du Liban tout en s'abstenant de s'ingérer dans ses affaires internes n'a pas été établi en Syrie
Depuis la création de l'État d'Israël, les frontières du Liban sont en état de turbulence permanente. Que ce soit du temps de la résistance palestinienne qui lançait ses attaques à partir du Liban-Sud, ou après l'émergence de la résistance chiite incarnée par le Hezbollah, avec toutes les conséquences induites par ces deux résistances en termes de destruction et de déplacement de population sans aucun acquis pour le Liban. Sauf peut-être des guerres internes absurdes. Israël de son côté – qui a catégoriquement refusé l'application des résolutions internationales adoptées par le Conseil de sécurité – a donné le prétexte rêvé au Hezbollah pour mener sa résistance armée.
Celle-ci continue de s'autojustifier par la poursuite de l'occupation par l'État hébreu des fermes de Chebaa. Si les États-Unis désirent véritablement la sécurité et la stabilité au Liban, le moins qu'ils puissent faire est d'exercer des pressions sur Israël pour le contraindre à appliquer les résolutions internationales relatives au Liban. Histoire de séparer la question libanaise des dossiers environnants et de ne pas attendre ad vitam aeternam la paix globale.
Qui plus est, la solution du conflit libanais avec Israël a été rattachée à celle de la question syrienne dans la mesure où Damas – qui préconise la concomitance des deux volets – ne veut pas de règlement séparé entre le Liban et Israël, encore moins ce dernier. Or, la résolution 425 prévoit le retrait d'Israël des territoires occupés libanais sans condition aucune alors que les résolutions concernant les questions syriennes ou palestiniennes évoquent des négociations préalables en vue d'un règlement. Autant de responsabilités qui incombent au Conseil de sécurité qui a fait preuve jusqu'à aujourd'hui de laxisme ou au mieux d'impuissance à cet égard.
Mais les maux du Liban ne s'arrêtent pas là. Une partie de ses problèmes sont provoqués par la Syrie qui ne veut absolument pas laisser ce pays tranquille, œuvrant constamment à perpétrer le conflit à ses frontières qu'elle refuse de délimiter comme le prévoit la résolution 1701. Tout simplement parce qu'elle ne désire pas trancher la question de la propriété des fermes de Chebaa, et parce que la résolution de cet abcès entraînerait inéluctablement la fin du conflit entre Israël et le Liban.

Plusieurs interrogations entourent l'après-guerre et la période qui suivra l'offensive menée par la coalition occidentale contre l'État islamique (EI).Tout d'abord, la question de savoir combien de temps dureront les frappes et si le phénomène islamique est aussi puissant et aussi largement répandu que l'ont décrit certains responsables, anticipant ainsi une opération qui risque de se...

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