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À La Une - Dans la presse

Farid Fata, l'oncologue libano-américain qui s'enrichissait aux dépens de la santé de ses patients

Dr. Farid Fata, oncologue d'origine libanaise basé dans le Michigan, risque la prison à vie.

Nombreux sont les Libanais de la diaspora qui s'illustrent dans des domaines aussi différents que la finance, l'innovation, la recherche, l'art... Par leurs réalisations, ils font la fierté de leurs compatriotes et apportent un brin d'optimisme dans une actualité libanaise plutôt glauque. Farid Fata était bien parti pour se faire une place dans cette longue liste des Libanais qui réussissent. Aujourd'hui, c'est derrière les barreaux d'une prison qu'il risque de finir sa vie.

Farid Fata, 49 ans, oncologue d'origine libanaise basé dans le Michigan, était un médecin proéminent, selon la presse américaine. A Detroit, ce père de trois enfants, naturalisé américain en 2009, traitait plus d'un millier de patients et était propriétaire du centre d'hématologie et d'oncologie du Michigan qui disposait de plusieurs bureaux à travers l'Etat.

La chute commence en 2010, quand Angela Swantek, infirmière, passe un entretien de travail dans une clinique du docteur Fata. Une heure plus tard, de retour chez elle, elle écrit une lettre aux autorités de l'Etat demandant l'ouverture d'une enquête sur le médecin. Pendant l'heure passée dans la clinique, l'infirmière a noté que des patients subissaient des séances de chimiothérapie de manière inappropriée.

L'année suivante, les autorités lui assurent n'avoir rien noté d'anormal. Il faudra attendre 2013 pour que le médecin soit inculpé par le gouvernement fédéral de faux diagnostics et prescriptions de traitements lourds non nécessaires. Il est également accusé de fraudes dans le but de s'enrichir via Medicare, et ce à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Début août 2013, Farid Fata, qui avait fait ses études à la faculté de médecine de l'Université Saint-Joseph, à Beyrouth, est jeté en prison. Alors qu'il demande que sa caution de 9 millions de dollars soit ramenée à 500 000 dollars, un juge américain décide qu'il doit rester derrière les barreaux. "Bien sûr qu'il y a la présomption d'innocence, mais le tribunal estime qu'il y a de sérieuses chances que l'accusé tente de fuir, les accusations étant graves", déclare, à l'époque, le juge Paul Borman.

Un an plus tard, Farid Fata crache enfin le morceau. Menotté, vêtu de la tenue rouge des prisonniers, la tête basse, il plaide coupable devant un juge de Detroit, le 16 septembre.

"Je savais que c'était médicalement inutile", avoue-t-il en listant les traitements qu'il a ordonnés à des patients qui n'en avaient pas besoin. Farid Fata plaide coupable de fraude en matière de santé, de blanchiment d'argent, et de complot en vue de payer et de recevoir des pots-de-vin.

Le procureur, Barabara McQuade, a requis la prison à vie pour ce qu'elle a appelé la fraude "la plus monstrueuse" en matière de soins de santé. "Le docteur Fata a prescrit de la chimiothérapie à des personnes qui n'en avaient pas besoin, il leur a injecté du poison en leur disant qu'ils avaient un cancer alors qu'ils n'en avaient pas", a déclaré Mme McQuade au Detroit Free Press. "L'idée qu'un médecin mente à un patient juste pour se faire de l'argent est choquante, le docteur Fata considérait ses patients non comme des personnes à guérir mais comme des marchandises à exploiter", a-t-elle ajouté.

 

Au tribunal, Farid Fata a du faire face aux victimes et à leurs familles. Parmi les victimes, Dave Kroff. Pendant des années, il a subi des séances de chimio pour rien. Au Inquisitr, il a assuré que ce "traitement" a tellement touché son système immunitaire, qu'il a perdu ses deux jambes. Au même journal, Cindy Burt faisait part de sa colère : "Je ne pense pas qu'il y ait une justice. J'ai perdu ma soeur et ses enfants ont perdu leur mère. il n'y a pas de justice pour ça".

Le docteur connaîtra sa peine en février.

 

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commentaires (5)

Quel monstre!

Michele Aoun

13 h 21, le 01 octobre 2014

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Commentaires (5)

  • Quel monstre!

    Michele Aoun

    13 h 21, le 01 octobre 2014

  • ET CEUX QUI S'ENRICHISSENT AUX DÉPENDS DU PEUPLE... QUI LUI FONT DESCENDRE SUR LA TÊTE TOUTES LES MALÉDICTIONS DU MONDE... QUE RISQUENT-ILS ? DE GARNIR ET D'ALOURDIR DE PLUS EN PLUS LEURS CULOTTES MERDIQUES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 03, le 29 septembre 2014

  • oncologue en langage local ...ca veut dire député...?

    M.V.

    18 h 02, le 29 septembre 2014

  • Une honte colossale ! Il est à souhaiter que les médecins semblables au Liban -oui, il y en a- en aient la conscience secouée.

    Halim Abou Chacra

    17 h 51, le 29 septembre 2014

  • Quelle honte... et dire qu'il a prêté serment... d'Hippocrate ou d'hypocrite?????

    NAUFAL SORAYA

    17 h 29, le 29 septembre 2014

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