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Liban - L’éclairage

Conseils internationaux à une libanisation de la présidentielle

Il suffit de suivre les événements régionaux qui s'accélèrent à un rythme pratiquement effréné pour deviner que l'élection d'un nouveau président de la République n'est pas pour bientôt. Le dossier libanais ne figure toujours pas en tête des priorités de la communauté internationale, et les Libanais le savent très bien mais ne se résolvent quand même pas à prendre leurs problèmes en main, en dépit des conseils qui leur sont adressés en ce sens.
Le représentant du secrétaire général de l'Onu au Liban, Derek Plumbly, qui s'est rendu à New York pour prendre part à la réunion du Groupe international d'appui au Liban, prévue après-demain, vendredi, a bien conseillé à plusieurs reprises à ses interlocuteurs de s'entendre sur un candidat à la présidentielle. Derek Plumbly avait, comme on le sait, effectué une tournée à Moscou, Riyad et Téhéran où la présidentielle au Liban a été, entre autres, au menu de ses entretiens. Selon une source diplomatique libanaise, ses interlocuteurs dans ces trois capitales ainsi que dans les États membres du Groupe international d'appui au Liban ont tous tenu le même discours, à savoir qu'ils considèrent l'organisation de la présidentielle comme étant fondamentale pour la stabilité du Liban et le fonctionnement des institutions et qu'ils estiment que l'élection d'un chef de l'État ne peut pas être ajournée, d'autant plus que la situation dans la région est explosive.
De mêmes sources, on s'est arrêté sur les positions prises par Derek Plumbly après sa tournée et son retour au Liban. Le responsable onusien a invité les Libanais à ne pas attendre une éventuelle éclaircie dans les relations saoudo-iraniennes, mais à se dépêcher d'élire un président, en relevant dans ce cadre un retard au niveau d'un traitement régional du dossier libanais. L'Iran, l'Arabie saoudite, le Qatar, pour ne citer que ces États, ont d'autres chats à fouetter au moment où la coalition internationale contre le terrorisme lance une guerre en bonne et due forme contre l'État islamique, même si un certain rapprochement commence à être noté entre Riyad et Téhéran.
Les conseils du représentant de Ban Ki-moon au Liban s'adressent principalement, quoique indirectement, au 8 Mars qui refuse tout dialogue autour de la présidence de la République, tant que le chef du CPL, Michel Aoun, n'a pas lui-même décidé de débloquer le dossier en pavant la voie à une entente autour d'un candidat consensuel.
Les événements du Yémen sont venus dans le même temps compliquer la situation, étant donné les lectures contradictoires qui leur ont été apportées par les deux camps adversaires au Liban, à l'affût du moindre changement significatif dans la région. Pour le 8 Mars, la progression des rebelles chiites (houthis) à Sanaa représente une sorte de coup d'État contre l'Arabie saoudite et une riposte à ce qui s'était passé plus tôt en Irak. Elle constitue, toujours selon ce camp, une nouvelle garantie pour le maintien du régime de Bachar el-Assad en Syrie. L'Iran ne peut pas renoncer à son contrôle de capitales telles que Bagdad, Damas, Beyrouth et Sanaa, ce qui signifie pratiquement, au niveau du dossier libanais, que Téhéran n'est pas près de lâcher la candidature de Michel Aoun.

Il suffit de suivre les événements régionaux qui s'accélèrent à un rythme pratiquement effréné pour deviner que l'élection d'un nouveau président de la République n'est pas pour bientôt. Le dossier libanais ne figure toujours pas en tête des priorités de la communauté internationale, et les Libanais le savent très bien mais ne se résolvent quand même pas à prendre leurs...

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