Le message de Assiri aux Libanais : Préservez l’unité nationale, élisez un président et barrez la voie à la discorde

Trois responsables libanais, l'ancien chef de gouvernement Saad Hariri, et les députés Marwan Hamadé et Nehmé Tohmé, ont voulu marquer le 82e anniversaire de la fondation de l'Arabie saoudite par des déclarations dans lesquelles ils ont surtout mis en relief le rôle du royaume wahhabite dans la lutte contre le terrorisme.
Pour la même occasion, il y a eu un message de l'ambassadeur saoudien à Beyrouth, Ali Aouad Assiri, qui, fait significatif, s'adresse aux Libanais que le diplomate invite à consolider leur unité, à élire un président et à barrer la voie à la discorde.
Après avoir rappelé le secours apporté par le fondateur du royaume aux pays arabes en difficulté, que ce soit au plan politique ou financier, M. Assiri a souligné la gravité de la situation dans la région, « témoin de phénomènes étranges à notre environnement, à nos sociétés et à nos traditions, et dont les effets affectent plusieurs États dont le Liban ». Il a mis l'accent sur l'attachement de Riyad à ce pays, avant de poursuivre, en s'adressant aux Libanais : « Il est vrai que l'occasion est saoudienne, mais la préoccupation est libanaise. (...) Je vous exhorte à nouveau de préserver votre pays et de n'épargner aucun effort pour le protéger à travers la consolidation de votre unité nationale, l'élection d'un nouveau chef de l'État qui dirigerait le pays et lancerait le dialogue, court-circuitant toute tentative de discorde. » Dans le même ordre d'idées, M. Assiri a invité les Libanais à « ne pas provoquer la rue, à privilégier la raison, la logique, la sagesse et la modération, et à prendre soin de ne pas léguer leurs différends à leurs enfants ».
Parallèlement, Saad Hariri a relevé dans sa déclaration « les événements tragiques qui menacent le monde arabe et l'unité de plusieurs pays frères, et qui placent dans le même temps le royaume face à des défis majeurs et de grandes responsabilités, qu'il traite conformément aux intérêts communs arabes ».
Le chef du courant du Futur a estimé dans ce cadre que les récentes prises de position du roi Abdallah « définissent la voie à suivre pour lutter contre l'un des problèmes les plus dangereux auxquels le monde arabe est confronté ». M. Hariri, qui faisait allusion au terrorisme pratiqué par l'État islamique et le Front al-Nosra, a jugé que celui-ci a « réussi à s'infiltrer dans les pays arabes à travers les canaux de la tyrannie et de l'autoritarisme sectaire en employant l'islam et ses préceptes pour commettre des atrocités et généraliser la culture de l'assassinat et de la destruction ».
Toujours selon M. Hariri, les prises de position du roi Abdallah ont « jeté les bases des options arabes pacifiques dont s'inspirent les groupes spirituels et politiques, actuellement unis pour défendre la modération musulmane et rejeter les appels empoisonnés qui menacent l'unité des pays et la coexistence entre leurs composantes ». Le chef du courant du Futur a relevé que le soutien saoudien à l'armée libanaise s'inscrit dans ce cadre.
Abondant presque dans le même sens, le député Marwan Hamadé a relevé le rôle modérateur de l'Arabie saoudite « qui prêche un islam tolérant et moderne », en rappelant que le roi avait été parmi les premiers à mettre en garde contre le terrorisme et l'extrémisme. Ses avertissements, a-t-il poursuivi, avaient favorisé la mise en place d'une coalition arabo-internationale contre le terrorisme.
M. Hamadé et son collègue, Nehmé Tohmé, ont tous deux salué également le soutien que Riyad apporte à l'armée libanaise. M. Tohmé a mis l'accent à son tour sur l'importance du rôle politique et diplomatique de l'Arabie saoudite à l'échelle internationale.