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À La Une - terrorisme

Les Turcs enlevés en Irak libérés, des milliers de Kurdes syriens fuient devant l'EI

L'Iran a "un rôle" à jouer dans la lutte contre l'EI, déclare Kerry.

Des membres des forces de sécurité irakiennes prennent une pause des combats qui les opposent aux jihadistes, le 19 septembre 2014, à Ramadi. AFP PHOTO/AZHAR SHALLAL

Quarante-neuf Turcs ont été libérés samedi après trois mois de captivité en Irak aux mains du groupe Etat islamique (EI), qui a réalisé une percée fulgurante dans le nord de la Syrie, poussant des dizaines de milliers de Kurdes à se réfugier en Turquie.

Face à "l'offensive de grande ampleur" menée par l'EI, le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté la communauté internationale à "renforcer" son soutien au gouvernement irakien. La coalition initiée par le président américain Barack Obama s'est étoffée ces dernières 48 heures avec les premières frappes françaises en Irak et l'accord du Congrès américain pour aider les rebelles en Syrie face aux jihadistes, responsables des pires exactions dans les régions qu'ils ont conquises.

Alors que l'EI a revendiqué ces dernières semaines la décapitation de trois otages occidentaux, les forces spéciales turques ont libéré 49 de leurs ressortissants que l'EI avait capturés le 11 juin lors de la prise du consulat général de Turquie à Mossoul, aux premiers jours de son offensive dans le nord de l’Irak.
"Tôt ce matin, nous avons récupéré nos citoyens et nous les avons ramenés en Turquie", sains et saufs, a annoncé le Premier ministre, Ahmet Davutoglu.

 

(Lire aussi : En Syrie aujourd’hui, comme au Liban hier, la guerre des autres...)

 

"Opération de sauvetage"
Le président Recep Tayyip Erdogan a expliqué que les otages avaient été libérés lors d'une "opération de sauvetage" dans la nuit de vendredi à samedi, sans donner davantage de précisions.

Parmi les otages figuraient le consul général et son épouse, plusieurs diplomates et leurs enfants, ainsi que des membres de forces spéciales turques.
Depuis juin, Ankara avait répété avoir maintenu des "contacts" pour obtenir leur libération, sans plus de précisions.

Le gouvernement islamo-conservateur turc, soutien de l'opposition au président syrien Bachar el-Assad, a été accusé à de nombreuses reprises d'avoir armé des groupes islamistes hostiles au régime de Damas, dont l'EI, ce qu'Ankara a toujours fermement nié. La Turquie a refusé la semaine dernière de participer aux opérations militaires lancées par la coalition antijihadistes, arguant de sa volonté de protéger la vie des otages mais nourrissant ainsi critiques et suspicion.

Une quarantaine de pays ont décidé de participer, d'une manière ou d'autre, à cette coalition initiée par les Etats-Unis. Vendredi, des avions français ont mené "une première frappe contre un dépôt logistique" de l'EI et l'ont "entièrement détruit", a indiqué la présidence française. Selon une source militaire française, le dépôt contenait notamment "beaucoup de munitions".

 

(Repère : Coalition internationale contre l'EI : Qui va faire quoi?)

 

Prise de 60 villages
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit "absolument convaincu qu'à travers une campagne mondiale nous pouvons vaincre la menace de l'EI", fort de 35 000 hommes en Syrie et en Irak selon les estimations.
M. Kerry a même jugé que l'Iran, jadis considéré comme l'un des pires ennemis des Etats-Unis, avait "un rôle à jouer" dans la lutte contre l'EI, sans détailler.

Ces deux derniers jours, ce groupe extrémiste sunnite a effectué une avancée majeure dans le nord de la Syrie, en prenant le contrôle de 60 villages kurdes autour d'Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Samedi, au moins 300 combattants kurdes de Turquie sont arrivés en Syrie pour prêter main forte à leurs frères d'armes à Aïn al-Arab face à l'EI, selon cette ONG.

Craignant les terribles exactions de cette organisation ultra-radicale, quelque 45 000 Kurdes se sont réfugiés en Turquie depuis jeudi, a annoncé le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus. Plusieurs milliers d'autres se pressaient encore à la frontière samedi, selon un photographe de l'AFP.
Après avoir un temps refusé l'entrée de ces nouveaux réfugiés, la Turquie -qui accueille déjà près d'un million et demi de Syriens- a justifié ce geste "exceptionnel" par la violence des combats.

 

(Lire aussi : Le Pentagone élabore une stratégie méticuleuse contre l'EI en Syrie)



Samedi, l'OSDH a précisé qu'au moins 18 jihadistes avaient péri dans la nuit de vendredi à samedi dans les affrontements avec les forces kurdes, qui se poursuivaient samedi. Une déplacée a affirmé sur la chaîne turque Haber-Türk que les jihadistes avaient tué de nombreuses personnes et a évoqué des viols.
"Il y a 800 habitants de ces villages dont le sort est inconnu", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Ayant exclu de déployer des troupes de combat, les Etats-Unis comptent sur les rebelles syriens modérés pour affronter l'EI sur le terrain. Dans ce but, le Sénat a adopté jeudi un plan de 500 millions de dollars sur un an pour équiper et entraîner ces rebelles, affaiblis par la double guerre qu'ils mènent contre l'EI et le régime syrien.

Alors que les Etats occidentaux craignent le retour sur le sol des jihadistes ayant combattu en Syrie et en Irak, la sécurité a été renforcée place Saint-Pierre à Rome après l'interception par des services de renseignements étrangers d'un message menaçant évoquant une possible attaque au Vatican, selon un journal italien. Un média belge a indiqué de son côté que les autorités de ce pays avaient empêché plusieurs attentats.

 

 

 

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