Nawaf Salam à l'ONU : Aidez mon pays

Le représentant du Liban auprès de l'ONU, Nawaf Salam, a prononcé un discours, samedi soir à New York, lors de la réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Irak. "Comme notre présent à tous ne peut être dissocié de l'Irak, notre avenir à tous est lié aussi à l'avenir de ce pays, et cela n'est nullement une exagération", a déclaré M. Salam.

"Aujourd'hui, l'Irak est en danger et ce qui le menace menace de la même manière notre avenir à tous, pays, peuples et sociétés, a-t-il poursuivi. La vague de terrorisme aveugle qui a déferlé sur d'importants territoires en Irak, n’épargnera personne ni dans ce pays ni ailleurs si nous n’œuvrons pas rapidement à l’éradiquer". Et l'ambassadeur du Liban de marteler : "Cette vague de terrorisme ne reconnaît pas les États et leurs frontières et n'accepte pas leurs institutions. C'est la barbarie qui ne connaît ni religion, ni morale ni valeurs, même si elle se prévaut de l'islam et s'abrite derrière ses slogans".

Nawaf Salam a assuré que "le Liban apprécie le rôle joué par l'ONU pour contrer ce phénomène et l'invite à préserver son unité en vue de prendre toutes les dispositions et résolutions requises pour détruire Daech (le groupe État islamique, ndlr) et les organisations terroristes similaires". Il a dans ce contexte souligné que "pour faire face au terrorisme, les opérations militaires et les mesures financières ne suffisent pas : une approche globale, politique, économique et sociale des racines du terrorisme est également requise".

Et M. Salam de conclure : "Le Liban qui a tant souffert, et souffre toujours, des actes terroristes, dont le dernier en date remonte à ce matin (samedi, ndlr) contre ses forces armées dans la région de Ersal, après l’enlèvement de nombre de militaires, est aujourd'hui avec vous comme il l'a été avant à Djeddah et à Paris, dans notre bataille commune contre le terrorisme". "Cette bataille, pour qu'elle soit réussie, requiert que vous aidiez mon pays à travers le renforcement de ses forces armées et le soutien à son économie et à ses institutions nationales", a-t-il ajouté.

Samedi, le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté la communauté internationale "à renforcer et étendre" le soutien au gouvernement irakien dans sa lutte contre l'EI, dans une déclaration adoptée lors d'une réunion ministérielle présidée par le secrétaire d’État américain John Kerry. Le Conseil "condamne fermement les attaques menées par des organisations terroristes, dont celle opérant sous le nom d'État islamique en Irak et au Levant en Irak, en Syrie et au Liban. Il affirme que cette offensive de grande ampleur représente une menace majeure pour la région", a souligné la déclaration.

Mardi dernier, à la conférence internationale de Paris sur l'Irak, le Liban avait pleinement adhéré aux engagements pris tout en formulant des recommandations visant à amplifier et à préciser l'action de la communauté internationale. Dans son discours à la tribune, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil avait recommandé "l'éradication de Daech militairement et idéologiquement" avec la participation de "tous les pays et non seulement des pays présents à la conférence de Paris". Il avait rappelé que cette organisation terroriste "met notre existence en danger" et que tous les moyens devaient être mis en œuvre "pour éliminer ce fléau". Le ministre a préconisé des mesures (immédiates, à court et long terme) et une stratégie globale en trois points pour que la guerre contre Daech et tous les groupes similaires "soit conduite dans les meilleures conditions jusqu'à la victoire".

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