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Liban - Liban

Que se sont dit Michel Aoun et Walid Joumblatt ?

Après Clemenceau où il s’est entretenu avec le chef du PSP en présence de son fils, Taymour Joumblatt, Michel Aoun s’apprête à se rendre à Aïn el-Tiné au cours des prochains jours. Photo Dalati et Nohra

Qu'ont bien pu se dire Michel Aoun et Walid Joumblatt hier? Pour ceux qui espéraient l'amorce d'un déblocage de la présidentielle, la déception est au rendez-vous. Les deux hommes n'ont pas abordé ce dossier. Du moins, c'est ce qu'on a indiqué dans leur entourage.


La visite du chef du CPL à Clemenceau était prévue depuis deux semaines, lorsque Michel Aoun a pris rendez-vous de Walid Joumblatt, qui lui avait rendu visite à Rabieh, dans le cadre de la tournée qu'il avait entamée auprès des leaders maronites, dans l'espoir de parvenir à un consensus sur l'élection d'un chef de l'État. L'entretien d'hier s'inscrit dans le cadre de la coordination qu'ils s'étaient entendus de poursuivre, ont-ils assuré à la presse. Selon M. Aoun, la conversation a porté sur les questions d'actualité et les moyens de consolider l'unité nationale face aux dangers qui guettent le Liban.
Lui et M. Joumblatt ont fait état d'une convergence de vues sur plusieurs points et se sont prononcés contre une rallonge du mandat de la Chambre. Prié de dire qui effectuera les consultations parlementaires contraignantes pour la nomination d'un chef du gouvernement, si jamais le scrutin a lieu, le chef du CPL a répondu : « Un nouveau président de la Chambre sera élu et devra convoquer les députés à l'élection d'un chef de l'État. Si un président n'est pas élu après les législatives, ce sera la fin » du Liban.

 

(Lire aussi : Sleiman : Les législatives rendent nécessaire une présidentielle immédiate)


À la question de savoir si son bloc compte se rendre au Parlement pour s'exprimer contre une prolongation du mandat parlementaire, M. Aoun a indiqué que « la présence ou l'absence de celui-ci sera kif-kif ».
M. Joumblatt, qui a affirmé ne pas avoir discuté de la présidentielle avec son hôte, a souligné, en réponse à une question, « l'importance du poids politique de Michel Aoun qui fait de lui un candidat à la présidence de la République ». Il s'est par ailleurs dit opposé à l'alliance internationale contre l'État islamique, estimant qu'il serait dangereux pour le pays de faire partie de cet axe.


De sources informées, on croit cependant savoir que la visite du chef du CPL est intrinsèquement liée à la présidentielle. Même si le général Aoun avait affirmé mardi soir qu'il n'a pas présenté sa candidature à la magistrature suprême en raison de l'opposition de la rue sunnite, il n'en demeure pas qu'il pense que ses chances d'y accéder sont montées en raison des développements qui s'accélèrent dans la région. L'exclusion de la Syrie, de la Russie et, surtout de l'Iran, de l'alliance internationale contre l'État islamique entraînera un durcissement de ton de cet axe qui, au plan local, ne peut jouer qu'en sa faveur, indique-t-on dans son entourage. L'Iran notamment réagira à cette exclusion en employant ses atouts au Liban pour renforcer sa position et celle de l'axe auquel il appartient. Une élection du général Aoun s'inscrirait dans ce cadre, estime-t-on toujours dans l'entourage de Rabieh.

 

 (Lire aussi : Oui aux législatives s'il y a d'abord une présidentielle, estime le Futur)

 

Une nouvelle dynamique ?
Le chef du CPL aurait-il ainsi lancé une nouvelle dynamique, semblable à celle que le leader druze avait tenté d'initier mais qu'il avait fini par suspendre ? Tout porte à le croire puisque le général Aoun envisage, après Clemenceau, de se rendre à Aîn el-Tiné pour un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, son allié avec qui les relations ne sont pas toujours au beau fixe. On ignore la date de la rencontre, mais de sources informées, on estime qu'elle devra se tenir avant la réunion que M. Berry entend convoquer pour une prolongation du mandat parlementaire. Une mesure devenue inévitable, même si elle fait grincer des dents.
Celle-ci aurait lieu la semaine prochaine et serait justifiée par la nécessité de briser le blocage qui frappe presque tous les aspects de vie politique et socio-économique du pays. Il n'est pas question évidemment d'élire un président de la République au cours de cette réunion, pour les considérations qu'on connaît, mais de « parer au plus urgent », pour reprendre une formule employée par un proche de M. Berry. En fait, on parle de plus en plus de débats, de tractations et de marchandages liés à la rallonge parlementaire envisagée (à laquelle le Hezbollah, les Forces libanaises et le CPL sont hostiles) qu'on voudrait justifier par la nécessité de légiférer à l'heure où des dossiers cruciaux sont en suspens, comme celui de la grille des salaires.


L'ancien Premier ministre Saad Hariri a démenti hier toute forme de marchandage en affirmant sur son compte Twitter : « Beaucoup sera dit sur un marché présumé pour proroger le mandat du Parlement. Il n'y a pas de tel marché. » Il a rappelé qu'il n'est pas question pour son bloc de participer aux législatives tant qu'un président n'est pas élu, avant de mettre en garde de nouveau contre un vide institutionnel général dans le pays.
Quoi qu'il en soit, il semble qu'un débat soit en cours sur le fait de savoir si le besoin de légiférer qu'on avance pour justifier la rallonge parlementaire s'applique seulement aux dossiers urgents ou s'il doit être général.

Qu'ont bien pu se dire Michel Aoun et Walid Joumblatt hier? Pour ceux qui espéraient l'amorce d'un déblocage de la présidentielle, la déception est au rendez-vous. Les deux hommes n'ont pas abordé ce dossier. Du moins, c'est ce qu'on a indiqué dans leur entourage.
La visite du chef du CPL à Clemenceau était prévue depuis deux semaines, lorsque Michel Aoun a pris rendez-vous de Walid...

commentaires (6)

La rencontre entre Michel Aoun et Walid Joumblatt nous laisse bien croire que la politique est l'art de faire croire qu'il y a des problèmes mécaniques quand plus personne ne sait conduire.

Sabbagha Antoine

18 h 14, le 18 septembre 2014

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Commentaires (6)

  • La rencontre entre Michel Aoun et Walid Joumblatt nous laisse bien croire que la politique est l'art de faire croire qu'il y a des problèmes mécaniques quand plus personne ne sait conduire.

    Sabbagha Antoine

    18 h 14, le 18 septembre 2014

  • ce genre de rendez vous ne sert pas le Liban M. AOUN est out of limit Il parle des sunnites, alors qu'il est à la botte du Hezbollah qui, si je ne me trompe, est chiite Comment peut-il pener un seul instant qu'il est capable d'unir les libanais !!!!!???? Quant à Joumblatt , ce n'est pas un rassembleur !!!! Aoun va ensuite visiter BERRY ... On s'en fiche des déplacements de ce général .... Le Liban est dans une double impasse : l'absence de président, sa situation face aux djihadistes sans oublier la cancer bien connu et , à mon modeste avis, inguérissable

    FAKHOURI

    15 h 26, le 18 septembre 2014

  • DE CAMÉLÉON... À CAMÉLÉON... À GOUPIL... DU PAYS, ON SE PREND POUR... OU ON SE CROIT... LE NOMBRIL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 50, le 18 septembre 2014

  • "Face aux dangers qui guettent le Liban" les salamalecs inutiles des "zaims". Le général Aoun est inquiet pour "la fin du Liban" ? C'est simple. Puisqu'il est convaincu maintenant qu'"il n'a pas le vote sunnite" pour la présidence -et c'est sa faute car depuis son retour d'exil il n'a fait que s'enfoncer dans l'axe ennemi des sunnites et gagner l'inimitié de ces derniers- on attend alors de lui le geste le plus patriotique, à savoir qu'il annonce sa disposition à désister de sa candidature "non-annoncée", comme le chef des Forces libanaises l'a fait de son côté pour la sienne, en vue d'une candidature acceptée par les composantes du pays. Ainsi plus aucun risque de "fin du Liban" et, élu un président, ce pays se remettra en marche.

    Halim Abou Chacra

    11 h 06, le 18 septembre 2014

  • Secret de polichinelle sur ce qu'ils se sont dits hier: je veux être président affirme l'un. L'autre de lui répondre: Je reçois quoi en échange ? Dans le monde du bazar où le flou est roi, les grandes "strategies" se limitent a ça. Donne moi que je te donne.

    Tabet Karim

    08 h 56, le 18 septembre 2014

  • IL N'Y A AUCUNE PERSONNE CHEZ LES DRUZES QUI EST CULTIVÉ ET COMPÉTENT POUR REMPLACER CETTE FAMILLE JOUMBLATT QUI NOUS EMMERDE DEPUIS KAMAL, WALID ET MAINTENANT TYMOUR BIEN EXPOSÉ ET ATTEND SON TOUR ? QUEL PAYS !

    Gebran Eid

    06 h 20, le 18 septembre 2014

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