Obama, Raï et les chefs des Églises orientales : 40 minutes d’entretien à la Maison-Blanche

Malgré un agenda superchargé hier à cause des multiples commémorations du 11-Septembre, le président américain Barack Obma a reçu à la Maison-Blanche les patriarches des diverses Églises d'Orient, avec à leur tête le patriarche maronite Béchara Raï, venus prendre part au sommet organisé par « In Defence of Christians ». L'entretien a duré quarante minutes et le président américain a pris le temps d'évaluer la situation au Moyen-Orient, avec des interlocuteurs religieux vivant ces moments difficiles entre tous qui sont le lot de la région.
« C'était une bonne rencontre », a dit Mgr Raï sur le plateau de la chaîne de télévision LBCI. « Il nous a surpris par sa présence et a réellement écouté les patriarches d'Orient. Nous avons évoqué avec lui plusieurs dossiers : la présidence libanaise, le soutien à l'armée libanaise, et il nous a promis de veiller à ce que le Liban soit toujours protégé des répercussions des crises régionales », a-t-il ajouté. « Les patriarches d'Orient ont senti que M. Obama porte sur ses épaules le fardeau de la région, qu'il a pleinement conscience du danger que représente l'État islamique et qu'il entend vraiment soutenir les minorités à travers un plan sur lequel il est en train de travailler ; il a insisté sur le nécessaire retour des chrétiens dans leurs pays », a affirmé le patriarche maronite.
La veille, il y avait eu un dîner de gala sur le thème de la « solidarité ». Y a pris d'abord la parole l'ambassadeur Gilbert Chaghoury qui a notamment dit : « Aujourd'hui, le Moyen-Orient est à nouveau à une croisée de chemins. Le torrent de massacres, le flot incessant de personnes déplacées et l'ampleur des souffrances humaines continuent. Nous sommes ici unis en faveur des libertés religieuses pour tous les peuples de toutes les régions, pour qu'ils vivent dans la paix, la prospérité et la dignité. Nous avons demandé à des membres du Congrès d'aider dans ce domaine par le biais de lois en faveur des droits de l'homme, et de secours aux personnes blessées et déplacées. Dans ce contexte, nous demandons à la communauté internationale de créer un tribunal pour enquêter er sévir non seulement contre les assaillants, mais aussi contre les individus et les gouvernements qui les financent et les abritent. »
Le patriarche Raï a abondé dans ce sens : « Les terribles sévices que subissent les chrétiens nous ont poussés tous ensembles à rallier ce sommet afin de créer des conditions qui aideront à ce que la paix et l'harmonie prévalent parmi les différentes religions et les groupes ethniques qui existent dans la région depuis des siècles. »
Au cours de ce gala, Le sénateur Ted Cruz, évangéliste de droite, connu pour s'enflammer sur tous les sujets, a commencé par parler de « l'amour du prochain » et a enchaîné sur un dithyrambe en faveur d'Israël tout en se déchaînant contre le Hezbollah et le Hamas. Alors qu'on huait l'orateur, l'ambassadeur du Liban à Washington, Antoine Chédid, a quitté la salle suivi par les députés libanais Atef Majdalani, Jean Oghassabian et Joseph Maalouf, ainsi que par le patriarche grec-catholique, Mgr Grégoire Laham.
À la suite de cet incident, le président de l'IDC a publié un communiqué disant : « Comme l'a dit si éloquemment le patriarche Raï, "kel 3eres elou oros" (chaque mariage a son trouble-fête). Dans le cas d'espèce, un opportuniste a voulu semer la division parmi une audience qui durant deux jours a fait preuve d'unité en s'opposant au génocide subi non seulement par les chrétiens, mais aussi par les peuples de toute croyance. Nous avons réussi à établir un pont transgressant toutes les frontières géographiques et politiques. Ce qui est un défi. »