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Liban - L’éclairage

L’administration US encourage les Libanais à décider seuls...

Selon un responsable politique libanais qui se rend régulièrement aux États-Unis où il a des rencontres avec les centres de décision, la politique de l'administration Obama est différente des précédentes. Pour ce responsable, l'administration américaine ne veut pas s'investir directement au Moyen-Orient ni intervenir dans les conflits en cours. Au contraire, elle veut se désengager autant que possible et ne pas avoir à envoyer des troupes sur le terrain, comme ce fut le cas en Irak et en Afghanistan, sous les mandats de George W. Bush. Ce responsable estime que l'administration américaine ne veut pas assumer ses responsabilités à l'égard de la région et en particulier à l'égard de ses alliés, sauf lorsque ses intérêts sont menacés. Son seul rôle consiste à encourager les parties en conflit à nouer un dialogue entre elles.
Pour ce responsable politique, cette attitude est en harmonie avec la volonté du peuple américain qui ne souhaite plus voir ses soldats mourir au Moyen-Orient, dans des conflits qui n'ont rien à voir avec les États-Unis. Dans ce contexte, l'administration américaine ne s'intéresse au Liban que dans la mesure où elle souhaite y préserver la stabilité et maintenir les développements sous contrôle.
Toutefois, avec l'arrivée de la menace que représente l'État islamique, l'administration américaine s'est vue obligée de concevoir une forme d'intervention. Elle a choisi, pour le faire, de former une vaste alliance pour combattre le terrorisme de Daech. Mais il est clair que les États-Unis ont décidé d'exclure le régime syrien de cette alliance, en dépit des positions d'ouverture adoptées par le ministre syrien des AE Walid Moallem. Même son de cloche chez le président français, qui a qualifié Daech et le régime syrien de « deux faces d'une même monnaie ». Par contre, l'Iran est considéré comme partie intégrante de cette alliance, au sein de laquelle un rôle important lui est même réservé.
Les observateurs diplomatiques pensent toutefois que les États-Unis ne sont pas totalement mécontents de l'apparition du phénomène Daech. Ils l'utilisent en fait comme épouvantail pour affaiblir l'Iran, puisque c'est à cause de la proclamation du califat islamique que l'Iran a finalement accepté de lâcher le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki au profit de Haïdar Abadi, qui est mieux accepté par l'Arabie saoudite. Selon des sources diplomatiques, la désignation de Abadi pourrait être le début d'un règlement plus vaste en Irak qui passerait par une entente sur le partage des pouvoirs, mais aussi sur une forme de réhabilitation des anciens baassistes dans les provinces sunnites, un peu comme les peshmergas dans la province du Kurdistan. En même temps, les Kurdes conserveraient le portefeuille des Affaires étrangères, les sunnites obtiendraient celui de l'Intérieur et les chiites celui de la Défense. Le gouvernement devrait d'ailleurs voir le jour la semaine prochaine ou au plus tard dans quinze jours et consacrer le principe du partage du pouvoir, un peu à la manière libanaise.
D'ailleurs, sur le plan libanais, l'administration américaine pousse vers l'élection d'un président sans pour autant exercer des pressions en ce sens. D'ailleurs, elle n'a pas un candidat en particulier et ne pose aucun veto. Mais elle encourage les parties libanaises à prendre elles-mêmes leur décision, au lieu d'attendre des signes venus de l'extérieur. Sa priorité reste en tout cas au maintien de la stabilité et à aider les forces armées à remplir leur mission à ce niveau. C'est dans ce cadre que l'administration américaine a envoyé des aides militaires à l'armée et elle compte en envoyer d'autres pour aider l'armée et les FSI à lutter contre les groupes terroristes qui menacent le Liban et à protéger les frontières avec la Syrie.

Selon un responsable politique libanais qui se rend régulièrement aux États-Unis où il a des rencontres avec les centres de décision, la politique de l'administration Obama est différente des précédentes. Pour ce responsable, l'administration américaine ne veut pas s'investir directement au Moyen-Orient ni intervenir dans les conflits en cours. Au contraire, elle veut se désengager...

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