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Lifestyle - Histoire

Le dernier vol du « Petit Prince »

Il y a 70 ans, le célèbre écrivain-aviateur Antoine de Saint-Exupéry disparaissait en mer au large de Marseille, lors d'une mission de guerre.

La ville de Cassis a rendu hommage hier, avec la participation de la patrouille de France, à « l’immense écrivain, le pilote, mort pour son pays ». Sur cette image, un Lightning P38, le même que celui du célèbre aviateur, survole Marseille. Patrick Valasseris/AFP

« Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien » : les derniers mots écrits par l'écrivain français Antoine de Saint-Exupéry, avant de s'envoler le 31 juillet 1944, ont entretenu le mystère sur sa disparition, élucidée un demi-siècle plus tard par la découverte de son avion et le témoignage du pilote allemand qui l'a abattu.
En ce 31 juillet 1944 donc, le commandant Antoine de Saint-Exupéry (44 ans) quitte, aux commandes de son Lightning P38, l'aérodrome de Borgo, en Haute-Corse, pour une mission de reconnaissance en Savoie. Il ne regagnera jamais la base. L'écrivain-aviateur est déclaré « mort pour la France », mais sa disparition reste un mystère. Les hypothèses les plus diverses circulent sur sa disparition, jusqu'à la découverte, en 1998, d'une gourmette à son nom remontée dans les filets d'un pêcheur au large de Marseille. Deux ans plus tard, un plongeur archéologue marseillais, Luc Vanrell, retrouve l'épave du Lightning F5-B 223, près de l'île de Riou, entre Marseille et Cassis. Les morceaux de l'épave sont remontés à la surface trois ans plus tard et un numéro de série sur la carlingue permet d'identifier définitivement l'appareil. Des débris d'un Messerschmitt allemand retrouvés près de l'épave orientent alors l'enquête vers l'Allemagne.
Les dernières révélations datent de 2008, lorsque l'auteur des tirs sort de l'ombre. « Vous pouvez arrêter de chercher, c'est moi qui ai abattu Saint-Exupéry », confie alors Horst Rippert à Luc Vanrell. Rippert a été retrouvé après de longues recherches. En poste en Provence deux semaines avant le débarquement de Provence, l'aviateur allemand explique que c'est en regagnant sa base qu'il a aperçu un avion d'observation Lightning P-38 volant vers Marseille, trois mille mètres au-dessus de lui. « Le pilote, je ne l'ai pas vu. C'est après que j'ai appris que c'était Saint-Exupéry », avait raconté Horst Rippert, décédé aujourd'hui. Très affecté, il avait confié avoir espéré que ce n'était pas lui, car, « dans notre jeunesse, nous l'avions tous lu, on adorait ses bouquins ».

Vocations allemandes
Saint-Ex avait en effet suscité de nombreuses vocations parmi les pilotes allemands. « C'est pourquoi l'Allemagne a fait profil bas », selon son neveu et filleul François d'Agay pour lequel le témoignage de Rippert « est crédible à 90 % ». Saint-Ex « était le pilote à ne pas abattre », renchérit Luc Vanrell, certain que les Allemands « ont su très tôt qu'il s'agissait de Saint-Ex ».
Une question n'a pas trouvé de réponse : que faisait Saint-Ex, envoyé en mission en Savoie, au large de Marseille ? Pour François d'Agay, « il n'a pas pu effectuer sa mission » en raison de mauvaises conditions météorologiques et « a décidé de survoler la zone de Toulon et Marseille », sans doute pour faire des repérages pour le débarquement de Provence qui devait avoir lieu en août. « S'il a pris des photos, elles auraient été très utiles. Il a pris des risques, il le savait », ajoute-t-il. Une hypothèse partagée par Luc Vanrell. Faute d'effectuer sa mission savoyarde, Saint-Exupéry a pu choisir de se déplacer vers l'ouest, du côté de Hyères, une zone extrêmement surveillée par l'armée allemande. Rippert aurait été spécialement envoyé en mission depuis la base de Marignane. Et il a détruit l'avion après avoir tenté une manœuvre d'intimidation. Rippert « annonce aussitôt sa victoire dans un message intercepté par les Américains. Mais les informations ne sont pas transmises aux Français », notamment pour des problèmes de langue, explique Luc Vanrell.
Les morceaux de l'avion de l'auteur du Petit Prince et de Pilote de guerre ont été remis en juin 2004 au Musée de l'air et de l'espace du Bourget.
La ville de Cassis a rendu hommage hier, avec la participation de la patrouille de France, à « l'immense écrivain, le pilote, mort pour son pays » qui, « 70 ans après sa disparition, propose toujours des repères et nourrit la réflexion sur les questions qui se posent au monde contemporain », selon le maire de Cassis, Danielle Milon.

(Source : AFP)

« Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien » : les derniers mots écrits par l'écrivain français Antoine de Saint-Exupéry, avant de s'envoler le 31 juillet 1944, ont entretenu le mystère sur sa disparition, élucidée un demi-siècle plus tard par la découverte de son avion et le témoignage du pilote allemand qui l'a abattu.En ce 31 juillet 1944 donc, le commandant...

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