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Culture - Exposition

L’étrange mécanique de Chadia Najjar

Le Beirut Art Center expose, jusqu'au 22 août, l'univers intérieur de Chadia Najjar, cette artiste qui a su allier les mondes masculin et féminin en donnant accès au ventre des objets.

Dans l’intérieur intime de Chadia Najjar.

Elle fait cela depuis 20 ans. Après avoir présenté son travail de 1994 à 1999 à la galerie Épreuve d'artiste et en 1995 au SAD (Salon des artistes décorateurs), participé de 1997 à 1998 à «L'Exposition itinérante, femmes méditerranéennes » (États-Unis); après avoir pris part, en 1999, à la FIAD (Foire internationale des arts décoratifs) et en 1998 à l'exposition « Liban, l'autre rive », Institut du monde arabe (Paris), et, enfin, exposé en 2000 à la Biennale internationale du design (Saint-Étienne, France) et en 2003 au Musée national de Beyrouth, Chadia Najjar installe au BAC un monde grouillant de dispositifs électroniques apprivoisés et portant son label particulier.
L'artiste et designer autodidacte farfouille dans les entrailles des machines ou des dispositifs mécaniques pour en extraire des éléments et les transformer à sa manière. Soudain, sous la touche de ses pinces et cisailles, l'objet se métamorphose et devient à loisir soliflores, bijoux ou mobiles légers. Au BAC, Najjar a choisi de les replacer dans un cadre intimiste. Il y a certes les téléviseurs (de différentes époques) et les radios qui rappellent l'omniprésence de la machine, mais il y a aussi des fauteuils, des commodes anciennes et des tables de toilette qui évoquent «l'intérieur». Car il ne s'agit que de cela dans cette installation où l'intérieur invisible peut apparaître sous différentes formes et pour divers usages.
Moteurs de voitures déstructurés, poulies d'ascenseurs décomposées, anciennes lessiveuses éviscérées, ou encore résistances de vieux chauffe-eau, rouages et ressorts d'horloges, autant de composantes électroniques qui ressurgissent sous forme de pinces à cheveux, mobiles légers ou autres éléments décoratifs. Pas de mésalliance entre ces objets de nature contraire, mais une harmonie totale. Chadia Najjar, qui n'a suivi aucune influence et n'imite personne dans son procédé, explique sa démarche: «J'assemble tous ces éléments suivant mon inspiration, car j'aime marier des choses qui n'ont rien à voir les unes avec les autres. Et quand on voit le résultat, on a l'impression que ça a toujours été comme ça.»
Un klaxon de voiture avec un flotteur de filet de pêche, cela semblerait de prime abord très hétéroclite, voire agressif. « Cela ne l'est pas, répond Najjar en désignant une lampe, quand on la regarde on dirait une vieille lampe anglaise, rien de choquant, alors que c'est un différentiel de voiture.»
Ainsi, en invitant le visiteur à explorer l'intérieur des choses, la designer ne l'inviterait-elle pas plutôt à porter un autre regard sur les objets... inanimés?

Elle fait cela depuis 20 ans. Après avoir présenté son travail de 1994 à 1999 à la galerie Épreuve d'artiste et en 1995 au SAD (Salon des artistes décorateurs), participé de 1997 à 1998 à «L'Exposition itinérante, femmes méditerranéennes » (États-Unis); après avoir pris part, en 1999, à la FIAD (Foire internationale des arts décoratifs) et en 1998 à l'exposition « Liban,...

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