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Culture - Théâtre

« What I Heard About the World », une pièce caustique au Monnot

Dans le cadre du festival Zoukak Sidewalks, « What I Heard About the World », la pièce présentée au théâtre Monnot, est une œuvre tant hilarante qu'émouvante.

Transporter le public dans un monde à part.

What I Heard About the World est le fruit de la rencontre entre deux compagnies de théâtre. D'un côté, Third Angel, en provenance de Sheffield (Royaume-Uni), qui mélange théâtre, vidéo et photographie. De l'autre, Mala Voadora, compagnie portugaise fondée en 2003 par Jorge Andrade et José Capela. Inspirée par des conversations avec des géographes, cette œuvre cynique s'appuie sur de petites anecdotes à propos des différents pays du monde. La pièce offre à voir le pire et le meilleur de la nature humaine à travers des histoires courtes, mais néanmoins piquantes.
La représentation s'ouvre sur un morceau pop joué en live à la guitare électrique. La musique émaille la pièce de bout en bout et permet des respirations au sein d'un texte dense. Les trois narrateurs se questionnent sur la valeur de l'information, d'un fait d'actualité publié dans un journal britannique. On rit à gorge déployée de la bêtise humaine dès le début du spectacle avec cette scène autour de la montée des eaux qui menace les îles des Maldives. L'un des narrateurs persuade les deux autres qu'ils peuvent empêcher cette catastrophe en faisant boire un litre d'eau salée par jour aux sept milliards d'êtres humains que nous sommes. On se moque allègrement des religions (avec un répondeur qui écoute vos confessions), du conflit israélo-palestinien (la radio israélienne qui diffuse du silence jusqu'à une possible alerte), ou des zèbres du zoo de Gaza (qui ne seraient que des ânes peints). Tout cela est abordé avec beaucoup d'humour (noir), mais surtout avec une grande dérision.
La plupart des histoires racontées sont réelles et parlent à la mémoire collective des spectateurs, à l'image de l'histoire du détournement de l'avion d'Ethiopian Airlines en 1996. Mais les comédiens s'amusent aussi à repousser les limites du mélange entre fiction et réalité. On divague souvent entre faits historiques et légendes urbaines, entre libre interprétation et distorsion volontaire.
Mais qu'importe, on se laisse facilement prendre au jeu des acteurs. Et cela pousse tout simplement à réfléchir davantage à « notre propre monde ». Le jeu des acteurs est de très bon niveau et le flegme anglais éclatant. Aussi, le décor sert parfaitement la mise en scène de la pièce.
Il s'agit en somme d'une ode à la tolérance, de l'étranger, de l'inconnu, de l'homme plus généralement. Mais pendant 75 minutes, le spectateur est fourbu d'anecdotes et c'est là que le bât blesse. Comme les « medley » en musique, à force d'assembler des histoires sans réelle base commune, What I Heard About the World s'essouffle en se répétant. Malheur à celui qui décroche quelques secondes d'inattention, sinon il faudrait attendre la prochaine histoire pour rattraper le train.

What I Heard About the World est le fruit de la rencontre entre deux compagnies de théâtre. D'un côté, Third Angel, en provenance de Sheffield (Royaume-Uni), qui mélange théâtre, vidéo et photographie. De l'autre, Mala Voadora, compagnie portugaise fondée en 2003 par Jorge Andrade et José Capela. Inspirée par des conversations avec des géographes, cette œuvre cynique s'appuie sur de...

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