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Culture - Création

Le « Cheap Prints » de Mazen Kerbaj

L'artiste hyperactif Mazen Kerbaj donne à voir une trentaine de ses œuvres à la galerie « Plan Bey » à Mar Mikhael*. L'exposition permet de (re)découvrir un homme au regard acerbe, tant envers lui qu'envers Beyrouth.

Le dôme, l’un des symboles les plus importants de Beyrouth, selon Mazen Kerbaj.

Sur les 2000 dessins réalisés depuis 2006, seuls une vingtaine ont été sélectionnés par Mazen Kerbaj pour cette exposition. Il a volontairement choisi d'ignorer ceux présents dans Beyrouth, juillet-août 2006, son ouvrage à succès qui l'a fait connaître à l'étranger. « Je considère que les dessins publiés ont leur vie propre et qu'ils sont devenus adultes. Avec "Cheap Prints", je voulais présenter ceux qui ont été le moins exposés. »
Beyrouth, l'amour, la guerre, la mort sont des thèmes éternels qui hantent l'artiste et que l'on retrouve à nouveau. « Je me dessine tel que je suis, avec mes obsessions, la guerre, la mort, une cigarette à la bouche quand je fume, ou alcoolisé lorsque j'ai pris un verre de trop. Je dessine mon amour et ma haine de Beyrouth qui sont en lutte permanente dans ma tête et dans mon cœur. Derrière chaque dessin, il y a mon autobiographie en filigrane. »
On retrouve le dôme (The Egg) dans sept œuvres présentées à la galerie Plan Bey. Pour le dessinateur, c'est l'un des symboles les plus importants de Beyrouth. « Depuis que je suis enfant, je vois cette forme étrange de loin. Ce bâtiment est comme venu d'ailleurs. L'UFO, comme je le surnomme, est tout droit sorti de Goldorak. » Avant de rajouter, fidèle à son cynisme et à sa réputation provocatrice : « Je ne fais pas partie de ceux qui regretteront sa disparition, persuadé qu'un autre immeuble sera construit à la place, mais sûrement détruit par la prochaine guerre. »
À l'adolescence, Gotlib, Goossens et Tardi sont des auteurs de bandes dessinées qui ont inspiré le dessinateur. « Ce qui me plaît par-dessus tout, ce sont les artistes radicaux, ceux qui empruntent les chemins de traverse, qu'on ne peut pas enfermer dans une case. » Impossible de coller une étiquette à Mazen Kerbaj. Il dessine, écrit, joue de la musique, mais il tient à dissocier ses différentes carrières. L'homme est pluridisciplinaire et avoue adopter une position à la limite de la schizophrénie. « La BD, c'est quelque chose de concret, de solitaire, d'introverti, un art dans lequel on peut se permettre d'être enfermé sur soi-même. La musique, c'est tout le contraire : il faut communier avec le public, c'est quelque chose d'abstrait et d'imprévisible. »
Dans cet accrochage, on retrouve des dessins sur divers supports, des photos retravaillées, une œuvre dépliable à la manière d'une carte réalisée avec sa mère Laure Ghorayeb, mais aussi des sous-verre et des cartes postales. Décidément, Mazen Kerbaj fait bien partie de ces artistes qui empruntent des chemins de traverse et qui ne craignent pas de créer un monde à part.
*Jusqu'au 12 juillet. Horaires d'ouverture : tous les jours de 11h00 à 20h30.

Sur les 2000 dessins réalisés depuis 2006, seuls une vingtaine ont été sélectionnés par Mazen Kerbaj pour cette exposition. Il a volontairement choisi d'ignorer ceux présents dans Beyrouth, juillet-août 2006, son ouvrage à succès qui l'a fait connaître à l'étranger. « Je considère que les dessins publiés ont leur vie propre et qu'ils sont devenus adultes. Avec "Cheap Prints", je...

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