Le leader du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, a suggéré que le président de la République libanaise soit élu directement au suffrage universel, en deux tours de scrutin.
"Je propose un amendement constitutionnel limité pour que le président de la République soit élu par le peuple, de manière directe et en deux tours", a déclaré Michel Aoun à la presse. "Le premier tour serait un vote direct des chrétiens et au second tour, tous les Libanais pourraient voter", a-t-il souligné.
Il avait été annoncé que le chef du CPL allait lancer une initiative aujourd'hui, alors que le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Sleiman, le 25 mai dernier. Les députés ont échoué à sept reprises à élire un nouveau président, faute de majorité lors de la première convocation, puis de quorum. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué les députés à se réunir une huitième fois le mercredi 2 juillet.
Le général Aoun a dénoncé dans ce cadre les "campagnes médiatiques qui visent a faire porter la responsabilité du boycottage de l'élection présidentielle" au CPL. "Vous vivez depuis 24 ans à l'ombre de la vacance et pas seulement depuis le 24 mai", a-t-il martelé.
M. Aoun a par ailleurs appelé à l'adoption rapide d'une nouvelle loi électorale pour les législatives.
"Le législateur doit mettre en place une loi électorale qui assure la parité entre chrétiens et musulmans", a encore dit le chef du CPL. "Chaque confession devrait élire ses propres députés afin d'instaurer une forme de justice pour chacune d'entre elles", a-t-il ajouté, assurant qu'une telle formule n'entraînerait pas un renforcement du confessionnalisme.
Le 31 mai 2013, le Parlement libanais avait prolongé son mandat et reporté d'un an les élections prévues en juin, en raison de l'incapacité des partis politiques à s'accorder sur une loi électorale, mais surtout des profondes divisions suscitées par la guerre en Syrie.
L'ancien Premier ministre, Nagib Mikati, a qualifié de "coup" contre la Constitution et l'accord de Taëf les propositions de M. Aoun. "Il s'agit d'un véritable coup, non seulement contre la Constitution libanaise et l'accord de Taëf, mais aussi contre tout son parcours politique depuis son retour" au Liban en 2005, a déclaré M. Mikati.
Même son de cloche chez le parti Kataëb qui a dénoncé des propositions "rédhibitoires". "Vouloir sortir de la crise ne signifie en aucun cas faire des propositions rédhibitoires qui ne feront qu'amplifier le problème et prolonger la vacance", ont affirmé les Kataëb.
L'initiative de M. Aoun vient s'ajouter à celle que le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, avait présentée le 25 juin, dans un entretien à l'agence al-Markaziya, pour débloquer l'échéance présidentielle.
"Il y a deux possibilités pour mettre fin à la vacance", avait affirmé M. Geagea, candidat déclaré à la présidentielle. "La première, c'est que Bkerké appelle l'ensemble des députés chrétiens, et pas seulement maronites, à se réunir au patriarcat, en présence des chefs de communautés chrétiennes, afin de mettre tout le monde devant ses responsabilités", avait-il indiqué. "La deuxième possibilité, c'est qu'une pression populaire soit exercée par les électeurs sur Michel Aoun, au Kesrouan, et aux Metn-Nord et Sud afin qu'il se rende à la séance électorale", avait proposé M. Geagea.
M. Geagea avait également proposé l'idée d'un sit-in des blocs parlementaires du 14 Mars devant le Parlement pour inciter les récalcitrants à venir, il avait aussi appelé le président de la Chambre à les pousser à se présenter aux séances.
Dimanche, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a tancé, une fois de plus, les députés, leur reprochant de minimiser l'importance de l'élection d'un président de la République.
Lire aussi
Les uns s'entre-tuent... les autres écopent !, la chronique de Nagib Aoun
La présidentielle tenue en échec au seuil de Rabieh
Geagea propose à Aoun un retrait réciproque en faveur de deux autres candidats
"Je propose un amendement constitutionnel limité pour que le président de la République soit élu par le peuple, de manière directe et en deux tours", a déclaré Michel Aoun à la presse. "Le premier tour...
commentaires (10)
Oui mille fois. Pourquoi tourner autour du pot? Que les candidat de la confession concernée (selon la répatrtion Libanaise!)s'en remettent au jugement de tout le peuple. Ainsi le vaiqueur aura une légitimité sans faille et sans discussion. Ceux qui la refusent ont peur des résusltats. Le 14 mars n'avait-il pas gagné les législatives précédentes avant que joumby chameleon du chouf ne change de couleur?
Ali Farhat
23 h 59, le 30 juin 2014