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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Démarches pressantes franco-US à Paris pour lever les obstacles à l’élection d’un président

Le dossier libanais sera aujourd'hui, jeudi, au centre de concertations au plus haut niveau dans la capitale française à l'occasion de la visite du secrétaire d'État John Kerry à Paris où il doit conférer dans la journée avec le chef du Quai d'Orsay, Laurent Fabius, puis avec le leader du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, lequel s'est déjà entretenu lundi avec M. Fabius ainsi qu'avec le président Michel Sleiman. M. Hariri a également tenu une réunion il y a quelques jours, toujours à Paris, avec le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Au centre de ces démarches pressantes, l'impasse dans laquelle se trouve la présidentielle.
Une source diplomatique bien informée indique sur ce plan que cette série d'entretiens intensifs s'inscrit dans le cadre de concertations franco-US visant à lever les obstacles qui entravent l'élection d'un nouveau président de la République au Liban. De même source on précise que c'est la France qui a pris l'initiative, en coordination avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, d'entreprendre des contacts intensifs avec un certain nombre de leaders et de chefs de blocs parlementaires afin de tenter de débloquer l'élection présidentielle.
Aussi bien à Paris qu'à Washington ou à Londres, les hauts responsables officiels soulignent que l'impasse dans laquelle se trouve le dossier de la présidentielle depuis un mois, du fait du boycott par le 8 Mars des séances parlementaires consacrées à l'élection d'un nouveau chef de l'État, n'est plus acceptable, plus particulièrement à l'ombre de l'escalade militaro-sécuritaire perceptible dans la région et en raison, aussi, du poids croissant de la présence de plus d'un million et demi de réfugiés syriens sur le territoire libanais. Sans compter la reprise des attentats-suicide à un rythme effréné. Des attentats qui prennent nettement une tournure sectaire, en phase avec la recrudescence de la tension sunnito-chiite, notamment en Irak, dans le sillage de la guerre intersyrienne.
La source diplomatique susmentionnée précise dans ce contexte que l'entretien entre le chef du Quai d'Orsay et M. Hariri a eu lieu en présence de l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, et de hauts responsables du ministère français des Affaires étrangères. De même source on souligne que cette initiative française ne constitue nullement une ingérence dans le cours de la bataille présidentielle du fait que la France n'a pas de candidat et ne soutient aucun candidat particulier. Les efforts de Paris s'inscrivent dans la logique des relations privilégiées entre la France et le Liban.
Ces démarches visant à débloquer la présidentielle s'effectuent sous la houlette du ministre Laurent Fabius, à la demande du président François Hollande. À la lumière de la série de réunions tenues à ce sujet dans la capitale française, l'ambassadeur Paoli regagnera sous peu Beyrouth et s'entretiendra plus particulièrement avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, et surtout avec le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, qui refuse toujours de croiser le fer avec le président des Forces libanaises, Samir Geagea, au Parlement, dans le cadre d'un scrutin démocratique. M. Aoun insiste en outre pour que M. Geagea se retire de la course et il demande à désigner lui-même le nouveau président.
Les efforts français de conciliation seront axés, en tout état de cause, sur la possibilité de dégager un terrain d'entente entre les deux camps du 14 et du 8 Mars de manière à définir le profil d'un candidat qui bénéficierait du soutien du Hezbollah et de ses alliés, d'une part, et qui rejoindrait dans les grandes lignes le programme présidentiel avancé par M. Geagea lorsqu'il s'est porté candidat à la présidence de la République, notamment pour ce qui a trait à l'attachement à la déclaration de Baabda et la politique de distanciation à l'égard de la guerre syrienne.

Le dossier libanais sera aujourd'hui, jeudi, au centre de concertations au plus haut niveau dans la capitale française à l'occasion de la visite du secrétaire d'État John Kerry à Paris où il doit conférer dans la journée avec le chef du Quai d'Orsay, Laurent Fabius, puis avec le leader du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, lequel s'est déjà entretenu lundi avec M....

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