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Ça va mal finir...

Arrêtons donc de nous cacher derrière notre petit doigt et reconnaissons une fois pour toutes que nous Libanais, toutes communautés et toutes affiliations confondues, avons tout fait pour aboutir à la situation calamiteuse d'aujourd'hui. Volontairement ou par omission, délibérément ou par couardise, nous avons laissé faire, permis aux pontes de la corruption et du mensonge de nous mener en bateau, de nous convaincre que les vessies sont bien les lanternes promises.
La lumière, bien évidemment, jamais ne fut et des ténèbres imposées s'élève alors la question fondamentale : où va le Liban ? Vide présidentiel, Parlement comateux, gouvernement en partance prolongée... Et presque deux millions de réfugiés et d'ouvriers syriens qui s'installent quasiment à domicile et s'étonnent que les autorités libanaises ne leur accordent pas toute l'assistance requise...
Pauvre pays victime de ses frontières poreuses, de son image flétrie de contrée d'accueil, forgée au fil des décennies, et qui n'a jamais su se prémunir contre les menaces des implantations successives, hier palestinienne, aujourd'hui syrienne. Une double bombe minutée déjà utilisée dans un passé récent et qui risque, demain, d'exploser à la figure de tout le monde pour la simple raison que l'État est absent, que la tragédie syrienne s'éternise et que les fauteurs de troubles, toujours aux aguets, n'ont pas dit leur dernier mot...
Le spectacle hallucinant, la semaine dernière, de dizaines de milliers de Syriens investissant les rues de Beyrouth pour accomplir un devoir électoral aux grosses ficelles est révélateur à plus d'un titre : il a montré l'ampleur de la manipulation orchestrée par les alliés locaux de Bachar el-Assad et rappelé aux Libanais que le facteur syrien pèse toujours lourd dans l'équation interne.
Empruntant une porte largement ouverte, en 2005, pour sortir du Liban avec armes et bagages, la Syrie, alors humiliée mais encore unifiée, y retourne aujourd'hui par la fenêtre, désintégrée mais toujours insolente, traînant derrière elle des centaines de milliers de miséreux fuyant les exactions et les bombardements du régime.
Voilà où en est maintenant le Liban : des institutions politiques paralysées, une grave crise sociale avec grèves et manifestations de rues, une économie exsangue et une population syrienne réfugiée, implantée dans toutes les régions du pays, désemparée, frustrée, en colère et manipulable à souhait.
Il suffirait d'allumer la mèche, d'une grosse provocation et le tour aura été joué... Est-ce là le scénario élaboré dans les salles obscures pour imposer un « président fort » à la tête de l'État ?
Les oracles pourront dire, alors, sans hésiter : ça va mal finir...

Arrêtons donc de nous cacher derrière notre petit doigt et reconnaissons une fois pour toutes que nous Libanais, toutes communautés et toutes affiliations confondues, avons tout fait pour aboutir à la situation calamiteuse d'aujourd'hui. Volontairement ou par omission, délibérément ou par couardise, nous avons laissé faire, permis aux pontes de la corruption et du mensonge de nous mener...

commentaires (3)

Tant qu’on a sept chefs de tribus de confessions différentes vendus au diable , et n’ont rien de patriotique et gouvernent le pays , bien sûr que ça va mal finir.

Sabbagha Antoine

17 h 52, le 02 juin 2014

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Commentaires (3)

  • Tant qu’on a sept chefs de tribus de confessions différentes vendus au diable , et n’ont rien de patriotique et gouvernent le pays , bien sûr que ça va mal finir.

    Sabbagha Antoine

    17 h 52, le 02 juin 2014

  • Seule la main qui a initie ce complot peut encore eteindre le feu . On sait qui est cette main et on se cache derriere son petit doigt . Sinon sur place il y a des esprits de bonne volonte qui luttent contre ce fleau , on ne les ecoute pas de la bonne Oreille .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 55, le 02 juin 2014

  • Ce pays tient du cocktail explosif. Suite à cette guerre en sœur-syrie, les Syriens en fuite peuplent déjà moult camps de réfugiés ; bases d’1 conquête du pouvoir damasquin fantasmée. Ce Liban peinera à canaliser leurs ardeurs. D’autant que la permissivité aux frontières entérinera leur liberté sur le sol libanais, quitte à l’exposer aux vengeances bää bää bääSSyriennes. L’aSSadique se tirant d’affaire au prix d’un carnage, aussitôt les rescapés affluent de + en + ici où ils se taillent des zones de non-droit par eux seuls régi. Et voilà que le bääSSdiotiste en profite pour sommer ce Liban de les neutraliser. Ne manque ainsi que l’étincelle qui risque de finir par jaillir comme un certain 13 Avril ! Débutera alors 1 guerre ici qui durera maybe(h) une 15aine d’années comme celle de 75 du siècle dernier. Tandis que ce qui restera du semblant de pouvoir se désagrégera, le conflit opposera, niaisement, les Sunnito-chrétiens Imbérialo-sahyoûnistes ; évidemment ; aux Fakkîhdio-boSSfàRiens Moûmânäaïstes yîîîh : en clair, l’attelage de l’aSSadiot et des minorisés de pacotille chïïtiques ou chréti(e)ns. Il se fait que cette ligne de faille défiera les ancestrales allégeances conFessionnelles, et que le choc des vendettas en brouillera le tracé. On s’entretuera donc au nom d’Omar ou d’Ali. Et peu de ces caïds mourront dans leur lit. Plus d’un tombant sous les balles de ses "frères". Sera venu alors l’âge d’or des serments bafoués et des alliances indigènes de revers....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 58, le 02 juin 2014

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