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Liban - Politique

Présidentielle : le dialogue de sourds, plus que jamais

Le bloc aouniste « prêt à négocier »... pour faire élire le général Aoun.

Un véritable dialogue de sourds se poursuit dans les milieux politiques, et notamment entre les deux principaux camps en présence, autour de la présidentielle. Aucun progrès n'est palpable à ce stade dans les tractations en cours, si tractations il y a.
Alain Aoun, membre du bloc du Changement et de la Réforme, a il est vrai fait part dans une déclaration à La Voix du Liban 93,3 de la disposition de son bloc à « mener des négociations afin d'élire un président de la République ». Cependant, le député de Baabda a tenu d'autres propos qui tendent à dire qu'à ses yeux, il n'y a pas d'autre candidat possible que le chef du bloc, le général Michel Aoun.
Ainsi, toujours dans le cadre de sa déclaration à la radio, M. Aoun a estimé que « le maintien avec insistance de la candidature du député Henry Hélou est un sabotage de l'échéance présidentielle ». En outre, dans une interview au journal al-Liwa', le parlementaire affirme que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, « devrait lancer une initiative aux termes de laquelle il soutiendrait lui-même la candidature du général Aoun parce que ce dernier est le plus fort chez les chrétiens ».
Selon lui, Bkerké a accompli son rôle pour ce qui est de la présidentielle, mais que son travail a été mis en échec par « ceux qui souhaitent n'importe qui à la présidence sauf Michel Aoun ».
Cela n'empêche pas le député de considérer, dans la même interview, que le clivage entre 8 Mars et 14 Mars n'est plus de mise.
Pour rester, grosso modo, dans le même camp, les milieux berrystes (le Hezbollah ne s'est pas trop manifesté durant le week-end) ont persévéré pour leur part dans leurs variations sur le thème du refus du candidat de « défi » (Samir Geagea), sans évoquer celui qu'ils souhaiteraient eux-mêmes voir accéder à la présidence.
Ainsi, le député Abdel Majid Saleh, membre du bloc du Développement et de la Libération, que préside Nabih Berry, a estimé hier dans des déclarations au Liban-Sud que « le maintien d'un candidat de défi à la présidence ne réglera pas le problème et ne permettra pas aux Libanais de parer à la vacance » de la première magistrature. Pour M. Saleh, « le chemin le plus court vers l'élection d'un président passe par un consensus sur sa personne ».
Son collègue Hani Kobeissi s'est affligé de constater que « chaque partie voudrait que soit élu un président de son goût ». « Pour notre part, nous disons qu'il faudrait un président pour le Liban, qui soit en mesure de protéger la patrie et les acquis de la résistance. Or un président de défi ne peut pas réussir », a-t-il estimé.
De l'autre côté de l'échiquier politique, les positions n'évoluent pas non plus et, dans certains cas, les critiques contre le général Aoun en particulier se précisent, y compris au sein du courant du Futur.
À l'heure où le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, déplore la « frustration » due à la vacance présidentielle, celui des Télécoms, Boutros Harb, accuse le chef du CPL d'être responsable de l'impasse. « Aoun refuse de s'engager dans un processus électoral s'il n'est pas à 100 % sûr d'être élu », a déclaré M. Harb au quotidien al-Chark al-Awsat. « Le problème n'est pas tant avec le 14 Mars que chez Aoun et ses alliés. Nous, au sein du 14 Mars, sommes prêts à participer à n'importe quel moment au processus électoral », a-t-il ajouté, tenant le général Aoun pour responsable des « risques qui menacent le pays à cause de la vacance de la présidence ».
Amine Wehbé, député membre du bloc du Futur, s'est pour sa part interrogé sur les caractéristiques du président de « défi » et du président « sérieux ». « Qui est donc le président sérieux? Est-ce celui qui présente un programme dans lequel il préconise la défense des intérêts de l'État, la bonne marche des institutions et l'égalité des Libanais devant la loi ou bien celui dont le programme fait l'éloge de l'alliance des minorités, se complaît à ouvrir les plaies du passé et adopte la posture du moi ou personne ? » a demandé M. Wehbé lors d'une conférence à Hasbaya, dans une claire allusion au chef des FL d'abord, puis au général Aoun.

 

Un véritable dialogue de sourds se poursuit dans les milieux politiques, et notamment entre les deux principaux camps en présence, autour de la présidentielle. Aucun progrès n'est palpable à ce stade dans les tractations en cours, si tractations il y a.Alain Aoun, membre du bloc du Changement et de la Réforme, a il est vrai fait part dans une déclaration à La Voix du Liban 93,3 de la...

commentaires (1)

Ceux qui bloquent l'élection présidentielle sont ceux qui refusent d'aller voter. Ce n'est pas Mr. de la Palisse qui dira le contraire! Il y a peut-être "ceux qui souhaitent n'importe qui à la présidence sauf Michel Aoun" - ce qui laisse tout de même une bonne marge de manœuvre - mais il y a surtout qui exigent "Michel Aoun ou personne"! Chaque député est libre de ne pas voter pour GMA, mais aucun n'est libre de ne pas voter du tout. Ils ont été élus et (largement) payés pour cela.

Yves Prevost

07 h 16, le 02 juin 2014

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Commentaires (1)

  • Ceux qui bloquent l'élection présidentielle sont ceux qui refusent d'aller voter. Ce n'est pas Mr. de la Palisse qui dira le contraire! Il y a peut-être "ceux qui souhaitent n'importe qui à la présidence sauf Michel Aoun" - ce qui laisse tout de même une bonne marge de manœuvre - mais il y a surtout qui exigent "Michel Aoun ou personne"! Chaque député est libre de ne pas voter pour GMA, mais aucun n'est libre de ne pas voter du tout. Ils ont été élus et (largement) payés pour cela.

    Yves Prevost

    07 h 16, le 02 juin 2014

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