Rechercher
Rechercher

Liban - Visite officielle

Le retour de Hariri et une prorogation pour Sleiman évoqués dans l’entourage de Salam en Arabie

Alors que le Premier ministre Tammam Salam voulait garder sa visite loin des tensions politiques, l'échéance présidentielle était quand même omniprésente au sein de la délégation qui l'accompagne.

Une rencontre non prévue : le Premier ministre Tammam Salam s’est entretenu avec le roi Abdallah avant de quitter l’Arabie, hier. Photo Dalati et Nohra

Ce n'est que vers midi et demi que le Premier ministre Tammam Salam a repris hier ses entretiens en Arabie saoudite. En effet, la nuit avait été longue lundi soir au domicile de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, où M. Salam a dîné en compagnie de la grande délégation qui l'accompagne pour sa première visite officielle à l'étranger, notamment les ministres Akram Chehayeb, Michel Pharaon, Rachid Derbas, Mohammad Machnouk, Abdel Mouttaleb Hennaoui et Élias Bou Saab. Après le dîner, au cours duquel M. Hariri a judicieusement évité d'aborder le sujet épineux de l'élection présidentielle devant des ministres du 8 Mars, l'ancien Premier ministre s'est réuni à huis clos avec Tammam Salam pendant plus de deux heures, pour discuter des moyens de sauvegarder les institutions en cas de vide présidentiel. Les deux hommes se sont donc mis d'accord sur la nécessité pour le cabinet de prendre en charge le pouvoir exécutif en cas de vide constitutionnel. Il a également été question d'un retour proche de Saad Hariri à Beyrouth. Ce dernier a ensuite rencontré individuellement et rapidement les ministres Pharaon, Cheyaheb et Bou Saab, qui a nié avoir transmis à l'ancien Premier ministre un message du général Michel Aoun. Des sources ministérielles de la délégation ont par ailleurs assuré hier que rien n'est jusque-là sûr en ce qui concerne la présidentielle et la séance parlementaire de demain, mais que la rencontre Geagea-Hariri était très réussie, et que le chef du courant du Futur était toujours attaché à l'entente entre maronites en ce qui concerne l'élection présidentielle.

 

« Rêver » de Aoun
Ce qui a cependant surpris à Djeddah, c'est la discussion récurrente à propos d'une possible prorogation du mandat du président Sleiman, comme l'avait suggéré le patriarche Raï, désireux de garder les portes de Baabda ouvertes. Des sources ministérielles ont affirmé sur ce plan que la proposition a été sérieusement avancée, malgré la difficulté d'assurer un quorum des deux tiers du Parlement pour amender la Constitution. « Si entente il y a, la prorogation pourrait être réglée en une demi-heure », assurait ainsi un ministre.
Il semblerait par ailleurs que les craintes d'une démission des ministres aounistes du cabinet Salam en cas de vacance présidentielle et de l'échec de Michel Aoun dans sa course à Baabda soient sérieuses, l'accord Hariri-Aoun se faisant de plus en plus incertain et des sources le qualifiant même d'« impossible ». Lundi à dîner, le ministre Bou Saab a voulu offrir un verre de jus d'orange à Saad Hariri, qui l'a poliment refusé, l'offrant à Akram Chehayeb en lui disant, en référence aux récents propos de Walid Joumblatt : « C'est vous qui rêvez jour et nuit du général Aoun. »

 

Rencontre imprévue avec le roi
Ce n'est donc que vers midi et demi que le Premier ministre Salam et les ministres libanais ont rencontré mardi le prince héritier Selman ben Abdel Aziz, en présence du prince Moqren, du prince Bendar ben Khaled, du ministre saoudien de l'Information et de nombreux responsables saoudiens, lors d'une journée les plus chaudes de Djeddah depuis la fin de la saison hivernale. Après un déjeuner d'une heure et demie, au cours duquel le Premier ministre a remercié l'Arabie pour sa généreuse donation à l'armée, la délégation libanaise est rentrée à l'hôtel, au Palace des conférences de Djeddah. Alors que M. Salam descendait de sa voiture, et que quelques-uns des ministres regagnaient leurs chambres, un responsable du protocole royal saoudien accourt pour annoncer au Premier ministre que le roi Abdallah, qui se prépare à prendre l'avion pour le Maroc, aimerait le rencontrer à l'aéroport. Le Premier ministre libanais s'est aussitôt empressé d'aller à sa rencontre en compagnie des trois ministres restés à ses côtés, le convoi officiel filant à toute allure sur le bord de mer, disparaissant loin des journalistes sur la route bordée de palmiers, en lisière de la mer Rouge.


Après cette rencontre express et inattendue avec le roi Abdallah apparemment assez fatigué, le Premier ministre est rentré à l'hôtel où il a eu avant son retour à Beyrouth des entrevues télévisées avec des chaînes saoudiennes, et une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé de nouveau les touristes arabes à passer l'été à Beyrouth. Qualifiant sa visite en Arabie de « réussie », M. Salam a également assuré réfléchir à des solutions pour la crise des réfugiés syriens, précisant une nouvelle fois que son cabinet assumera ses responsabilités en cas de vacance présidentielle. Interrogé à propos d'une éventuelle initiative saoudienne pour sauver l'échéance présidentielle, M. Salam a déclaré que cette dernière était une affaire d'ordre interne libanais. Quant à l'intervention du Hezbollah en Syrie et les moyens de stopper cette ingérence, Tammam Salam a rappelé que le parti chiite a signé la déclaration de Baabda stipulant la neutralité du Liban. « Il existe toutefois un grand écart entre ce qui a été dit et ce qui se passe sur le terrain, mais nous œuvrons pour assurer la neutralité du pays du Cèdre », a-t-il conclu.

 

Lire aussi

Le bloc du Futur réaffirme son soutien à Geagea

Pour les députés du CPL et du Hezbollah, c'est « Michel Aoun ou personne », l'éclairage de Philippe Abi-Akl

Maronites en perdition, le bloc-notes d'Abdo Chakhtoura

Petit manuel utile en cas de vacance présidentielle

Ce n'est que vers midi et demi que le Premier ministre Tammam Salam a repris hier ses entretiens en Arabie saoudite. En effet, la nuit avait été longue lundi soir au domicile de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, où M. Salam a dîné en compagnie de la grande délégation qui l'accompagne pour sa première visite officielle à l'étranger, notamment les ministres Akram Chehayeb, Michel...

commentaires (2)

PROVOCATION... OUI ! MAIS PROVOQUER L'ABRUTISSEMENT POUR REMETTRE LE PAYS SUR SES RAILS EST UNE VERTU !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 57, le 21 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • PROVOCATION... OUI ! MAIS PROVOQUER L'ABRUTISSEMENT POUR REMETTRE LE PAYS SUR SES RAILS EST UNE VERTU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 57, le 21 mai 2014

  • PROVOCATION... ICI !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 34, le 21 mai 2014

Retour en haut