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Économie - Grèves

Au Liban, la grogne sociale reprend de plus belle

Après des semaines de calme relatif, les syndicats refont surface et font monter le ton d'un cran. Après la grève des transporteurs routiers, hier, ce sont les enseignants des écoles privées et publiques ainsi que les fonctionnaires qui manifestent aujourd'hui, et une grande partie des travailleurs demain, à l'appel de la CGTL.

Le rassemblement des transporteurs routiers, hier, dans le centre-ville. Photo Hassan Assal

Taxis, bus, camions de transport de marchandises et minibus... Ils étaient tous au rendez-vous hier matin, au rond-point Cola ou à Dora, direction la place Riad el-Solh, défilant dans les rues de la capitale à l'appel des syndicats et unions des transporteurs routiers. Ils protestent principalement contre la non-application du plan de réforme du transport public promis depuis des années, contre l'inaction des pouvoirs publics face aux chauffeurs qui utilisent de fausses plaques d'immatriculation ou le laxisme face aux contrevenants à la loi sur la circulation.


Aujourd'hui, c'est le Comité de coordination syndicale (CCS) qui appelle les fonctionnaires ainsi que les enseignants des écoles privées et publiques à la grève pour marquer la fin du délai des deux semaines que s'était fixé le Parlement pour achever l'étude des moyens de financement de la grille des salaires. « Cette nouvelle grille est un droit et il est temps de mettre un terme à cette mascarade qui dure depuis deux ans et demi », a affirmé le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud. « Nous sommes d'accord pour la mise en place de réformes, mais elles ne se feront pas aux dépens de nos droits et acquis sociaux », a-t-il poursuivi. Il a par ailleurs annoncé « qu'aujourd'hui, mardi, serait un jour de grève pour toutes les écoles privées », invitant les enseignants à manifester en masse à Beyrouth. M. Mahfoud a ainsi appelé les députés à « ne pas prendre de décisions qui conduiraient vers le boycott des examens officiels ».
Demain, mercredi, c'est une grève générale « de mise en garde », lancée par la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) sur l'ensemble du territoire, qui risque de paralyser le pays. Une manifestation est également prévue à 11 heures place Riad el-Solh. L'aéroport de Beyrouth suspendra son activité entre 11 heures et 13 heures, le port de Beyrouth fermera ses portes, ainsi que tous les bureaux de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS). Les employés d'Électricité du Liban (EDL), de l'Office des eaux, de la Régie libanaise des tabacs et tombacs, d'Ogero, des municipalités, du secteur de la santé et des usines commerciales et agricoles sont également appelés à respecter la grève.

 

(Lire aussi : Au Liban, le corps enseignant au bout du rouleau)


La CGTL réitère son soutien au projet de loi sur la grille des salaires des fonctionnaires et des enseignants. Elle appelle néanmoins les députés à « ne pas profiter de ce dossier pour augmenter les impôts, notamment la TVA ». Elle proteste également contre la loi sur la libéralisation des anciens loyers, « qui profitera aux propriétaires et aux entrepreneurs immobiliers, au détriment de dizaines de milliers de familles qui seront obligées de quitter la capitale, et des quartiers entiers seront détruits pour être remplacés par des centres commerciaux ». La CGTL appelle le chef de l'État, Michel Sleiman, à s'abstenir de signer la loi. Un accent particulier a en outre été mis sur « la nécessité de réformer le système de Sécurité sociale et de l'étendre aux retraités ». Enfin, la CGTL a appelé l'État à « corriger systématiquement les salaires selon l'indice de cherté de vie et les chiffres de l'inflation ».

 

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