Rechercher
Rechercher

Liban - La mémoire des 90 ans

Harem !...

Dans « L'Orient » du 24 avril 1927

Vous avez peut-être ri de ce juge d'instruction qui lançait, il y a trois jours, son mandat d'arrêt contre « le nommé Béchir ». S'il avait fallu appréhender tous les nommés Béchir qui se promènent sur l'étendue du territoire libanais, toute la gendarmerie n'y eût pas suffi, et y eût-elle suffi qu'il serait resté à savoir s'il y avait des prisons à Beyrouth pour contenir tous ces Béchir-là...
Là où il faut cependant s'arrêter de rire, c'est à la deuxième partie du mandat d'arrêt. Là où il ne faut pas seulement s'arrêter de rire, mais où il y a lieu encore de réfléchir fort sérieusement, c'est au passage où il est question, quand on recherche un assassin, de « l'inviolabilité des harems ».
Le harem est sacré ; le harem est inviolable, c'est entendu. Mais il ne faudrait tout de même pas que l'on en abusât, et il serait peut-être temps que les légistes fixent une limite à cette inviolabilité. Nous avons vu l'année dernière, dans des circonstances particulièrement dramatiques, un assassin filer sous le nez de la police et tous les agents immobilisés, au moment où ils allaient le rejoindre, par le seul cri de : harem ! poussé derrière une clôture. Or il n'y avait pas plus de harem derrière ce mur que derrière les guichets de la Banque de Syrie (...)

Vous avez peut-être ri de ce juge d'instruction qui lançait, il y a trois jours, son mandat d'arrêt contre « le nommé Béchir ». S'il avait fallu appréhender tous les nommés Béchir qui se promènent sur l'étendue du territoire libanais, toute la gendarmerie n'y eût pas suffi, et y eût-elle suffi qu'il serait resté à savoir s'il y avait des prisons à Beyrouth pour contenir tous...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut