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Liberté liberticide...

Dans le processus de destruction délibérée des institutions, de sabotage de toutes les structures protectrices du citoyen dans son intégrité et sa dignité, il est une arme impitoyable, dévastatrice, que les professionnels de la « pensée libre » brandissent depuis un certain temps à volonté : la calomnie. Libres de médire des uns et des autres, de lancer des accusations à tort et à travers, de produire ce qu'ils appellent « des preuves irréfutables », ils investissent les plateaux de télévision, accaparent les réseaux sociaux et distillent leur poison en toute impunité.
Ils parlent haut et fort, ne supportent pas la contradiction, étalent « leurs preuves », noir sur blanc, dans des médias complaisants et se drapent dans leur « dignité bafouée » quand les réparties cinglantes les renvoient à leurs misérables contradictions.
C'est alors sur les sites Web, si nombreux, si incontrôlables, qu'ils se rabattent et les « révélations » se multiplient, selon l'axiome « mentez, mentez, il en restera forcément quelque chose ». Et de fil en aiguille, les mensonges deviennent vérités et les vérités mensonges...
Hommes politiques, responsables sécuritaires, personnalités artistiques ou sportives, simples citoyens, tous sont concernés, tous sont à la merci d'un tweet, d'une « révélation » ou d'une histoire montée de toutes pièces. La rumeur publique fera le reste.
Mais c'est au niveau des affaires politiques que la manipulation est la plus flagrante, la plus porteuse de conséquences, mais surtout la plus révélatrice du double jeu et de la duplicité des parties concernées. Ennemis d'hier, amis d'aujourd'hui : du jour au lendemain les sites Web, les tweets et autres messages changent de ton, basculent des déclarations de guerre aux apologies les plus dithyrambiques ; « les corrompus et corrupteurs » sont soudainement blanchis, quasiment innocentés, les diatribes s'essoufflent et les requins deviennent de blanches colombes... Inutile, bien évidemment, de citer des noms, les principaux acteurs se reconnaîtront !
Le bouquet dans cette « soif irrépressible de liberté d'expression », telle qu'elle est publiquement revendiquée par ses défenseurs, se traduit alors par des attaques frontales contre le chef de l'État, une campagne carrément diffamatoire destinée à lui faire payer sa volonté affichée de placer la résistance sous la tutelle de l'État, seule entité à même de décider de la guerre ou de la paix.
Une campagne inévitablement relayée par les mêmes médias complaisants, par des sites Internet et des réseaux sociaux plus enclins à farfouiller dans les poubelles de l'histoire qu'à participer à l'avènement d'un véritable État de droit.
Pauvre Liban, infortuné pays du Cèdre où même la liberté d'expression devient une arme de destruction massive, de dynamitage des institutions légales, où même les outils de la démocratie sont exploités pour attiser les haines.
Au bout du chemin, la loi de la jungle... en toute liberté !

P.S. Jean Issa nous a quittés, presque sur la pointe des pieds. Jeannot-lapin, des décennies plus tard, des années de compagnonnage plus tard, a commis sa dernière pirouette et nous laisse tous orphelins, frustrés de ne plus entendre ses « sorties » uniques, de ne plus lire ses acrobaties linguisto-littéraires, de ne plus voir dans son regard cette immense affection qu'il portait à ses collègues et amis. Jeannot a cessé le combat, il parcourt aujourd'hui la route ultime, celle que nous emprunterons tous tôt ou tard. À un de ces jours l'ami...

Dans le processus de destruction délibérée des institutions, de sabotage de toutes les structures protectrices du citoyen dans son intégrité et sa dignité, il est une arme impitoyable, dévastatrice, que les professionnels de la « pensée libre » brandissent depuis un certain temps à volonté : la calomnie. Libres de médire des uns et des autres, de lancer des accusations à tort et...

commentaires (4)

Il ne lui faut, dit-il, ny matière, ny baze : laissez la courre, elle bastit aussi bien sur le vuide que sur le plein… L’erreur particuliaire fait premièrement l’erreur plublicque, et à son tour après, l’erreur publicque fait l’erreur particulière. Ainsi va tout ce bastiment, s’éstoffant et formant de main en main, de manière que le plus éloigné tesmoing en est mieux instruict que le plus voysin et le dernier informé mieulx persuadé que le premier; C’est un progrez naturel : car quiquonque croit quelque chose estime que c’est ouvrage de charité de la persuader à un aultre, et pour ce faire, ne craint point d’aiouster de son invention, autant qu’il veoid estre nécessaire en son conte pour suppléer à la résistance et au défault qu’il pense être en la conception d’aultruy. "Montaigne, Essais, Liv.III ch.XI

Bahijeh Akoury

14 h 01, le 10 mars 2014

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Commentaires (4)

  • Il ne lui faut, dit-il, ny matière, ny baze : laissez la courre, elle bastit aussi bien sur le vuide que sur le plein… L’erreur particuliaire fait premièrement l’erreur plublicque, et à son tour après, l’erreur publicque fait l’erreur particulière. Ainsi va tout ce bastiment, s’éstoffant et formant de main en main, de manière que le plus éloigné tesmoing en est mieux instruict que le plus voysin et le dernier informé mieulx persuadé que le premier; C’est un progrez naturel : car quiquonque croit quelque chose estime que c’est ouvrage de charité de la persuader à un aultre, et pour ce faire, ne craint point d’aiouster de son invention, autant qu’il veoid estre nécessaire en son conte pour suppléer à la résistance et au défault qu’il pense être en la conception d’aultruy. "Montaigne, Essais, Liv.III ch.XI

    Bahijeh Akoury

    14 h 01, le 10 mars 2014

  • LA MÉDISANCE LIBANAISEMENT INNÉE ET DOUBLÉE DE BÊTISES ET D'HYSTÉRIE SCHIZOPHRÈNE... QUI FRAPPE LES ÉLUS AUTO-PROROGÉS AVANT D'INFECTER LE COMMUN DES MORTELS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 17, le 10 mars 2014

  • À propos de ces "libres penseurs" ; on les ouï chaque jour depuis ; ces tous Petits bientôt périmés : On ne pouvait, jadis, ne pas sur eux tomber traînant dans cette campagnarde république ; rêvant derrière ce décor malfamé qu’ils aiment. Qu’ils adorent même, quand ils décryptaient les anciens avant de dévorer leurs affidés pour les remplacer ! Quand ils avaient aménagé de bons petits putschs au beau milieu des législatures, pour mieux les dédicacer et les offrir à leurs amis aSSadiques d’à côté. Ces dédicaces leur rappellent qu’en ce temps-là, sur Barada, ils s’étranglèrent à jamais d’arêtes plus ou moins esturgeonnées de la Caspienne marée. Face à un maître de céans genre "divin" en verve, ces lauréats confient qu’ils ont désormais deux idéaux dans leur vie restante pour le moment au Grand- Liban : Bääbdah-Palais devant les portes duquel ils traînent, genre gosses, ambitionnant d'en devenir le concierge ; et leur petit bien-être actuel ! Petits qui n'ont peut-être pas l'habitude d'être, comme ils le furent, soulevés de terre et embrassés à bouche que veux-tu par une New flopée de séides. Pour le moment, ils rayonnent ! Et dire qu’en pensant sans doute à tous ces énergumènes qu'il reste encore à supporter, on a la certitude d'être encore souvent, mais indéniablement plus pour très longtemps, profondément malheureux et déprimés : pas spécialement pour le moral, mais pour ce pauvre Kottor-contrée !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 35, le 10 mars 2014

  • Vous avez dit "liberté d'expression" ? C'est une liberté de servilité et de lèche-bottes que ceux-là revendiquent et au nom de laquelle ils s'expriment.

    Halim Abou Chacra

    04 h 45, le 10 mars 2014

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