La conférence internationale sur le Liban tenue hier à l'Élysée était celle de l'espoir, un mot qui a été prononcé sept fois dans le discours inaugural de François Hollande.Le président français se tenait aux côtés du président de la République Michel Sleiman et de M. Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l'ONU et également les ministres des Affaires étrangères ou les représentants des pays membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que de pays et organisations considérés comme parties prenantes dans cette grande opération de soutien et de sauvetage du Liban. C'est-à-dire l'Arabie saoudite, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne la Norvège, la Finlande, la BM, le PNUD et la Ligue arabe. Certains ministres n'étaient pas pile au rendez-vous comme l'émir Saoud al-Fayçal en raison du décès de son frère, ou ont rejoint le groupe plus tard, et Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, arrivé juste à temps pour le déjeuner de travail et la suite de la concertation dans l'après-midi.
Espoir, donc, pour le Liban sous l'ombre protectrice d'une communauté internationale plus que jamais solidaire du Liban. Dans les discours et propos officiels aussi bien que dans les propos tenus en coulisse, un ton ferme et un avertissement à quiconque voudrait déstabiliser le Liban, du plus petit groupuscule terroriste au plus puissant des États de la région, les grands étant unanimes à vouloir veiller à la pérennité du pays du Cèdre, ou du moins à afficher cette volonté.
C'est le président Hollande qui a donc donné le « la » en affirmant d'emblée que le contexte de cette conférence n'est pas que libanais. « C'est bien qu'il en soit ainsi, a poursuivi le chef de l'État français, puisque le Liban peut aussi offrir des opportunités qui n'avaient pas été identifiées au point de départ, mais peuvent être saisies. » La réunion d'aujourd'hui est donc un événement, a poursuivi M. Hollande. Un événement pour le Liban, un événement pour la région, un événement pour la communauté internationale, qui rassemble les ministres de dix pays et les représentants de nombreux contributeurs au redressement du Liban.
Il faut apporter au Liban un soutien qui ne peut pas être simplement moral, a encore dit François Hollande, un appui qui ne peut pas être simplement politique. Il a ajouté : « Nous devons donc faire en sorte que le Liban – qui affronte une crise dans un pays voisin, la Syrie – puisse être capable d'assurer sa stabilité politique et sa sécurité, notamment à ses frontières et enfin puisse avoir le développement économique qui est attendu d'un pays comme le Liban. »
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Le maître de l'Élysée a évoqué par ailleurs le problème des réfugiés syriens, évaluant ces derniers à un million, avec de nouveaux arrivants au rythme de 50 000 par mois, expliquant que cela représente une charge et un fardeau, que le groupe international devra aider le Liban à assumer à travers un effort de l'accueil des réfugiés, leur logement, les soins médicaux nécessaires et la scolarisation des enfants.
La déclaration de Baabda et la présidentielle
Après avoir rappelé les conséquences tragiques des événements de Syrie au Liban, le président Hollande a salué les efforts de son homologue libanais pour que cette conférence se tienne pour préserver le pays du Cèdre et toutes ses communautés de la crise. Il a évoqué la déclaration de Baabda dont l'esprit doit être, a-t-il dit, à chaque fois rappelée, parce que c'est essentiel. Il a également parlé d'une feuille de routé présidentielle libanaise qui prévoit une mise au travail effective du gouvernement Salam et l'organisation d'une élection présidentielle dans les délais.
Il a enfin défini les trois vecteurs de la mobilisation internationale, à savoir les domaines humanitaire, économique et militaire, saluant au passage la contribution consistante de l'Arabie saoudite au renforcement de l'armée libanaise.
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Après l'intervention du président Sleiman (voir par ailleurs), M. Jeffrey Feltman a rappelé que l'idée de cette conférence a germé à l'ONU à l'initiative du secrétaire général Ban Ki-moon, ajoutant que le Liban et l'ONU partagent une longue histoire et une relation de partenariat. ll s'est félicité de la solidarité internationale qui s'exprime à Paris en faveur du Liban qui, a-t-il précisé, cherche à préserver et à consolider la paix qui a été si durement construite et qui le mérite. « Nous devons cela aux Libanais », a conclu M. Feltman qui a réaffirmé que la réunion de Paris permet d'exprimer encore une fois l'unité de la communauté internationale en soutien au Liban et de faire le point sur l'assistance apportée à ce jour dans la perspective d'obtenir un soutien plus fort et continu. Hors des sentiers battus des discours, on apprenait en soirée que le président Hollande a annoncé aux participants à la conférence que cette réunion de Paris ne sera pas orpheline, et qu'elle se tiendra à nouveau, pilotée à partir d'une cellule spéciale à l'Élysée.
Le chef de l'État français aurait par ailleurs fait remarquer dans un commentaire en privé que si les ministres Kerry et Lavrov ont réaffirmé lors de leurs entretiens à Paris leur accord sur le Liban à un moment où la crise ukrainienne est particulièrement aiguë, il faut en tirer des conclusions positives, notamment de la part des Libanais, qui doivent maintenant faire bouger les choses eux-mêmes et s'aider eux-mêmes...
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commentaires (9)
C'EST PARTI SEUL. JE RÉPÈTE : LE MALADE EST ENTOURÉ DE SES AMIS... NON DES MÉDÉCINS... C'EST QU'IL : AGONISE !
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 32, le 08 mars 2014