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Culture - Liban

Henri Lebreton veut « pousser les feux » de la coopération culturelle au Liban

Directeur de l'Institut français du Liban depuis le mois d'octobre, Henri Lebreton s'est attelé en toute discrétion au travail, relevant le défi d'accentuer la coopération et de maintenir le cap des programmations en ces temps, pour le moins, difficiles.

Henri Lebreton : « Toujours maintenir l’équilibre entre des manifestations grand public et d’autres relevant de domaines plus pointus. » Photo Michel Sayegh

«Quand on m'a offert la possibilité de venir au Liban, j'ai bien sûr tout de suite répondu positivement. Je ne pouvais qu'être intéressé par ce pays aux relations très anciennes avec la France et par son Institut français aux activités très connues au-delà de ses frontières», affirme Henri Lebreton. Qui poursuit prudemment: «Mais je ne suis là que depuis quelques mois et j'ai le sentiment d'avoir encore beaucoup à découvrir sur le Liban et sur la coopération entre nos deux pays.»
C'est un homme réservé qui a pris la succession du très médiatique Aurélien Lechevallier. Un homme qui mesure ses propos et, sans doute aussi, la difficulté à prendre les rênes d'un Institut français en pays hautement instable. Un institut qui, avant son arrivée, avait déjà opéré sa grande mue, s'était réorganisé (comme l'ensemble du réseau de coopération culturelle française à travers le monde) et avait achevé ses grands aménagements (notamment une salle Montaigne, rue de Damas, entièrement rafraîchie et remise aux normes).

 

Maintenir le cap...
À la tête de ce navire institutionnel qui prend, du coup, sa vitesse de croisière par...avis de gros vents, Henri Lebreton est résolument prêt à maintenir le cap des grands rendez-vous culturels – dont le très prisé «Mois de la francophonie» (à la programmation annoncée dans ces mêmes colonnes dans l'édition du 22 février). Mais aussi à accentuer plusieurs domaines de la coopération.


Le nouveau directeur a derrière lui un certain nombre de postes de responsabilité en matière de coopération et d'action culturelle à l'étranger. Et dans des pays très différents, allant de la Jordanie, la Roumanie, la Hongrie à la Corée du Sud, en passant par le Maroc et l'Iran. Son parcours est aussi tissé d'allers-retours entre la France et l'étranger. Car entre ses différents séjours outre-mer, Lebreton a également occupé des fonctions auprès du ministère de la Recherche en France et à l'agence qui s'occupe de l'enseignement du français dans le monde au sein du ministère des Affaires étrangères. C'est donc fort de cette expérience qu'il a rapidement diagnostiqué quelques axes à renforcer, sur la base de ce qui existe déjà.


«Je pense qu'on est à un moment où il faut structurer davantage notre coopération. Et pousser les feux sur un certain nombre de domaines de travail en essayant d'accroître leur efficacité et les rendre plus visibles», déclare-t-il. «Au niveau de la coopération éducative, par exemple, celle que nous menons avec nos partenaires au ministère libanais de l'Éducation et au CRDP, il faudrait accentuer les projets de formation de formateurs et moderniser les outils d'enseignement du – et en – français. En matière de coopération universitaire, nous devons apporter une aide accrue aux universités francophones partenaires, telles que l'USJ ou l'UL, désireuses de concentrer les efforts de la coopération sur le renforcement de leurs capacités de recherche. Il s'agit donc de poursuivre les programmes de bourses pour les maîtres de conférences, de raffermir leur organisation avec ce que l'on appelle en France des ingénieurs de recherche, de faciliter l'insertion des réseaux de chercheurs libanais dans l'environnement international et d'apporter une contribution très "professionnalisante" sur divers domaines de la recherche, que ce soit en sciences humaines ou sciences pures...»


«Bien sûr, structurer davantage cette coopération ne veut pas dire que l'on élague ou que l'on fasse moins de choses par ailleurs, s'empresse de souligner le directeur. Cela ne veut pas dire, non plus, que cette dynamique ne doive passer qu'avec les partenaires institutionnels de l'ambassade. Nous cherchons, au contraire, à encourager également les échanges beaucoup plus informels entre société civile, collectifs d'artistes et partenaires de longue date en France.»

 

Pas de « francophonie collet monté »
Au niveau des activités culturelles, Henri Lebreton poursuit une programmation déjà établie, mixant événements et activités se déroulant dans les différents espaces de l'institut et de la Résidence des Pins avec d'autres se déployant dans divers lieux de la ville et du pays. «Nous continuons notre collaboration avec les structures, institutions ou acteurs culturels libanais. Ainsi, même si l'on est dans une période de tension, nous avons voulu maintenir le cap (du Mois de la francophonie) avec des spectacles grand public et familiaux. Avec même certaines activités très ciblées sur les enfants et des tournées de spectacles à travers le pays, comme les Z'indépendants, groupe d'improvisateurs qui se produiront même à Tripoli. L'objectif est que les gens puissent venir échanger, créer, débattre... Que le français soit partagé par le plus grand nombre au cours de ce mois et puis, dans le courant de l'année, nous présenterons des événements plus pointus.»
Car même s'il ne veut pas faire de la «francophonie collet monté», le directeur de l'Institut français du Liban tient à «toujours maintenir l'équilibre entre des manifestations grand public et d'autres destinées à présenter ou soutenir des initiatives plus innovantes ».


C'est dans ce dernier registre qu'il place les «Rencontres à la Résidence des Pins». «Le format qui a été défini avec notre partenaire, la Banque Libano-Française, est celui permettant à un public (de personnalités, décideurs ou spécialistes), sur invitation, de rencontrer et d'échanger différemment avec des personnalités françaises. Mais, bien entendu, chaque fois qu'il est possible de faire une opération double, nous le faisons (ex. Patrick Poivre d'Arvor est venu à la Résidence des Pins mais après être passé au Salon du livre).»
Enfin, Henri Lebreton ne manque pas de souligner que «le Liban est demeuré pour notre ministère des Affaires étrangères une priorité». Il en donne pour preuve un budget non diminué, malgré la crise en France. Et le maintien de la programmation actuelle, qui va de l'avant et confirme, si besoin est, le soutien constant de l'Hexagone «aux échanges continus avec les Libanais».

 

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