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Moyen Orient et Monde - Analyse

La Russie, arbitre incontournable de la crise en Ukraine

Le déchaînement de violences à Kiev porte un sérieux coup à la possibilité d'un compromis politique en Ukraine, tous les espoirs reposant sur une médiation internationale qui a peu de chance de succès sans implication de la Russie, selon des experts.
Ces trois derniers jours, la crise semble avoir atteint un point de non-retour. « Il y a un risque que la situation devienne incontrôlable et se transforme en guerre civile », estime Ognian Mintchev, directeur de l'Institut d'études régionales et internationales à Sofia. « Cela ne pourra être évité que par la démission de Ianoukovitch et une présidentielle anticipée », poursuit-il. Pour Gerhard Mangott, spécialiste de l'Europe orientale et de la Russie à l'Université d'Innsbruck, en Autriche, « des deux côtés, les forces radicales ont pris le dessus ». D'un côté, « il est impensable que le Maïdan donne son accord pour des discussions avec un président qui a du sang sur les mains », explique-t-il. De l'autre, « Viktor Ianoukovitch ne peut plus faire marche arrière, il a tellement attisé la violence qu'il est difficilement pensable qu'il ne soit pas poursuivi par la justice s'il quitte la présidence », poursuit-il. Cet expert écarte l'idée d'une guerre civile, car « il n'y a pas de combats entre différents groupes de population, mais un affrontement entre une partie de la population ukrainienne et l'État ». Il voit cependant le risque d'un processus de désintégration du pays.
Les pays occidentaux (UE et USA) et la Russie n'ont eu de cesse depuis le début de la crise de s'accuser mutuellement d'ingérence et de pressions, destinées à renforcer leur zone d'influence. Kiev se trouve acculé entre la menace de sanctions occidentales et le risque de faillite et d'effondrement économique s'il tourne le dos à Moscou. « Les stratèges politiques du Kremlin ont semble-t-il tout fait pour que la Russie devienne le seul espoir du pouvoir ukrainien. Il est désormais très probable que ce rêve se réalise », écrivait hier le journal libéral russe Vedomosti. Le quotidien a appelé les autorités russes à organiser une conférence internationale sur l'Ukraine.
Moscou a semblé esquisser un pas dans cette direction hier, en annonçant l'envoi d'un médiateur sur place : Vladimir Loukine, délégué aux droits de l'homme du Kremlin. « Une médiation commune UE-Russie pourrait se montrer décisive pour régler la crise », estime Lilit Gevorgyan, économiste de la société d'analyse IHS Global Insight à Londres. « Une feuille de route commune prévoyant la fin immédiate de la violence des deux côtés pourrait aboutir à la formation d'un gouvernement de technocrates puis une élection présidentielle sous haute surveillance », poursuit l'expert, relevant que « pacifier l'Ukraine pourrait constituer une nouvelle victoire diplomatique pour le président russe Vladimir Poutine ».
(Source : AFP)

 

Le déchaînement de violences à Kiev porte un sérieux coup à la possibilité d'un compromis politique en Ukraine, tous les espoirs reposant sur une médiation internationale qui a peu de chance de succès sans implication de la Russie, selon des experts.Ces trois derniers jours, la crise semble avoir atteint un point de non-retour. « Il y a un risque que la situation devienne incontrôlable...

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