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Liban - Attentat

Le Front al-Nosra sévit encore : Hermel en sang

Le 14 Mars appelle au « contrôle des frontières », tandis que le 8 Mars presse les parties à former un cabinet « fédérateur ».

« La peur et la colère » sur la face d’une habitante, secourue par des bénévoles de la Croix-Rouge.

Un nouvel attentat a été perpétré hier matin peu avant 9 h, dans la localité de Hermel, dans le nord-est du Liban. Une voiture piégée a explosé devant le Sérail de la ville, qui est un fief du Hezbollah. Le véhicule, de type Kia et de couleur noire, aurait été volé d'Antélias à son propriétaire Nazrat Chaheniyan.

Un témoin oculaire a rapporté à la chaîne al-Manar avoir eu une altercation verbale avec le chauffeur pour une place de stationnement, le contraignant à se garer devant le Sérail où son véhicule a exposé. Selon la même chaîne, l'explosion a eu lieu non loin d'une caserne de l'armée libanaise. Des sources du Hezbollah, citées par le site d'information Now Lebanon, ont démenti l'hypothèse selon laquelle l'attentat visait un responsable du parti.

Les habitants ont été pris de panique dans les minutes ayant suivi la forte explosion, qui a aussi provoqué des dégâts dans plusieurs immeubles. « L'explosion était très puissante. Les gens ont vraiment peur et sont en colère. L'attaque a eu lieu juste au moment où les gens se rendaient à leur lieu de travail dans le centre-ville », a déclaré à l'AFP Ali Chamas, proviseur du collège Hermel.


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La Croix-Rouge a avancé, dans un communiqué, un bilan de 5 morts (l'Agence nationale d'information a rapporté l'identité d'une des victimes, une femme de la famille Harmouche) et plus de quarante blessés, soignés dans les hôpitaux al-Assi et al-Batoul. Le communiqué fait état aussi de restes humains carbonisés sur le lieu de l'attaque. Un expert militaire a estimé la charge à 35 kg d'explosifs.

Le comité national de gestion des catastrophes et des crises a tenu une réunion urgente en vue de prendre les mesures nécessaires relatives au dédommagement des victimes.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a émis un mandat autorisant les services de renseignements militaires et les services d'anthropométrie à entamer l'enquête préliminaire. Il a également chargé son adjoint, le juge Kamal Nassar, de se rendre sur le lieu de l'explosion.

Dans un communiqué diffusé hier soir sur Twitter, le Front al-Nosra, groupuscule islamiste lié à el-Qaëda, a revendiqué l'attentat. Le Front al-Nosra affirme que l'attaque visait le Hezbollah, qu'il accuse de « combattre les sunnites en Syrie ».
C'est la première fois qu'un attentat à la voiture piégée frappe le Hermel, situé à une dizaine de kilomètres de la frontière syrienne, sachant que des attaques armées avaient auparavant visé des positions du Hezbollah dans la Békaa-Est.

Communiqué de l'ambassade US
L'attentat a été stigmatisé à l'unisson par les différents milieux politiques et certaines réactions n'ont pas manqué de revenir sur le procès des assassins présumés de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, dont l'ouverture a coïncidé avec le timing de l'explosion.

Cet attentat « est un nouvel épisode de la série criminelle qui frappe le Liban », a déclaré le président de la République Michel Sleiman dans un communiqué, ajoutant que « la justice sera faite inévitablement, comme cela se produit aujourd'hui (hier) à La Haye ». Nazek Rafic Hariri a veillé à présenter ses condoléances aux familles des victimes de l'explosion de Hermel, soulignant que « la justice atteindra son but, celui de protéger le Liban ». Tel est en outre l'esprit du communiqué du bloc du Futur et celui de la députée Bahia Hariri.

L'ambassade des États-Unis a dénoncé dans un communiqué l'explosion du Hermel, appelant « toutes les parties à faire preuve de retenue et de calme, en s'abstenant de commettre des actes vindicatifs ». Saluant le rôle des services de sécurité, l'ambassade US a appelé à « remettre à la justice toute partie impliquée dans l'attentat ».

Le Premier ministre démissionnaire et le Premier ministre désigné ont également condamné l'explosion, alors que le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a estimé que les condamnations des attentats « ne sont plus suffisantes ». « Ceux qui justifient les attentats n'ont aucune vision parce que les actes terroristes ne font pas la différence entre les innocents et les autres », a-t-il déclaré.
Alors que le vice-président du Conseil, Samir Mokbel, a jugé « inimaginable que les hommes politiques restent les bras croisés devant les attentats successifs », le secrétariat général du 14 Mars, qui a vivement dénoncé « l'explosion terroriste », a estimé que « le seul moyen de mettre un terme aux attentats itinérants est le contrôle des frontières par l'armée, avec l'aide de la Finul, en vertu des mécanismes prévus par la résolution 1701 ».

Chamoun : Bientôt, un cabinet neutre
Le leader du Parti national libéral, le député Dory Chamoun, a souligné de son côté qu'un gouvernement verra bientôt le jour, mais sur base de la formule qui avait été prévue par le président de la République et le Premier ministre désigné, en l'occurence un cabinet neutre.

Pour le 8 Mars, néanmoins, le maintien de la stabilité paraît indissociable de la formation d'un gouvernement « fédérateur ». C'est ce qu'ont rappelé en chœur hier des ministres et députés du Hezbollah, avec leurs alliés prosyriens. Cette position a ainsi été exprimée en force par les députés Nawwar Sahili, Assem Kanso et Ghazi Zeaiter, qui se sont rendus successivement hier sur le lieu de l'attentat. « Un nouveau gouvernement fédérateur s'impose urgemment et porte un intérêt national certain », a affirmé pour sa part le député Asaad Hardane, chef du Parti syrien national social. Cette position a été relayée par les députés du bloc berryste, parmi lesquels Ali Osseirane, qui a clairement signalé que « les attentats ne changeront pas l'équation politique ». Le député du bloc du Changement et de la Réforme Ghassan Moukheiber a également appelé à accélérer la formation d'un cabinet, qui incarnerait « l'unité dans la lutte contre le terrorisme ».
L'ancien Premier ministre Salim Hoss, le cheikh Akl druze, cheikh Naïm Hassan, et le président des instances économiques, Adnane Kassar, ont réitéré cet appel.


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