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Culture - Qu’est-ce que vous me chantez là ?

« Gaby », ou la chanson de la dernière chance

« Gaby, oh! Gaby, tu veux qu'j'te chante la mer ; le long, le long, long des golfes... pas très clairs. » Qui est cette ou ce Gaby que chante Alain Bashung dans les années 80 ?

Le chanteur de « Gaby, oh! Gaby »...

Écrite par Boris Bergman et interprétée par Alain Bashung, Gaby, oh! Gaby est d'abord publiée en single en 1980 chez Philips avec un autre titre, Elle s'fait rougir toute seule, en face B. Plus tard, devant son immense succès, la chanson sera incluse dans la réédition de l'album Roulette russe.
Mais Gaby, oh! Gaby est l'histoire d'un artiste qui galérait depuis quinze ans avant d'être considéré comme celui qui a révolutionné le mode rock de la chanson française et qui s'est fait une place « différente » de celle d'Eddy Mitchell et Johnny Hallyday. C'était un peu le morceau de la dernière chance car, après une dizaine de 45 tours dès 1966 et deux albums, Alain Bashung était considéré par la profession comme un loser. La célébrité le boudait et la boîte de production Philips était prête à lui rendre son contrat. Bashung demande alors à son parolier Bergman de lui écrire une dernière chanson. Les paroles évoquent ainsi un travesti ou un transsexuel, Gaby, provenant de l'argot «gaboune», qui désignait un homosexuel. Aucune radio à l'époque ne voulait passer le titre sur les ondes, se souvient l'animateur télé Jacky Jakubowicz, à l'époque attaché de presse pour Bashung. «Le seul à nous avoir soutenus, dira-t-il, c'est Jean-Bernard Hebey, dans l'émission de nuit Poste restante, sur RTL.»
Mais la chanson peine à se faire connaître. «Nous étions au pays de Galles, raconte encore l'attaché de presse, lorsqu'on nous annonce au téléphone que la chanson était numéro 1 du hit-parade de France-Soir.» Le tube diffusé dans les boîtes de nuit et les campings lance un nouveau rock. Bergman dira: «Alain a volontairement laissé la priorité à ce texte très récitatif, en mettant la musique en
retrait.»
Gaby, oh! Gaby s'écoule à un million d'exemplaires. «On a été dépassé par le succès. Il m'a fallu dix ans pour réaliser qu'elle était générique d'une époque», avoue Bergman.
Après les succès de Gaby et de Vertige de l'amour, Alain Bashung va essayer de décoller cette image de légèreté qui lui colle à la peau. Il veut profiter de cette gloire qu'il désirait et attendait tant et qui lui est tombée tout d'un coup dessus. Il met un terme provisoire à sa collaboration avec son parolier Bergman. Le duo collaborera jusqu'à la fin de la décennie 1980, avec des interruptions, travaillera avec le quatuor Manfred Kovacic, Olivier Guindon, Franz Delage et Philippe Draï, puis collaborera avec Serge Gainsbourg, lequel rendra hommage au talent de Bashung, lui proposant la cosignature des textes (Gainsbourg n'avait jamais cosigné avec aucun artiste). Dans l'album Play blessures, Bashung règle pourtant ses comptes avec son tube – qui pourtant lui a offert la gloire.
«Je dédie cette angoisse à un chanteur disparu, mort de soif dans le désert de Gaby», dira-t-il.

Écrite par Boris Bergman et interprétée par Alain Bashung, Gaby, oh! Gaby est d'abord publiée en single en 1980 chez Philips avec un autre titre, Elle s'fait rougir toute seule, en face B. Plus tard, devant son immense succès, la chanson sera incluse dans la réédition de l'album Roulette russe.Mais Gaby, oh! Gaby est l'histoire d'un artiste qui galérait depuis quinze ans avant...

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