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Liban

Le Hezbollah met en garde contre un cabinet neutre, porteur de chaos

Alternant les déclarations d'ouverture et les offres de dialogue sur fond de vœux aux chrétiens avec les menaces en cas de formation d'un gouvernement du fait accompli, les principaux cadres du Hezbollah ont multiplié les déclarations politiques truffées de messages à toutes les parties.
Au cours des deux derniers jours, des délégations du Hezbollah se sont ainsi rendues à Bkerké, à l'évêché maronite du Nord et auprès des évêques du Sud pour présenter leurs vœux à l'occasion de Noël. Ces délégations ont insisté sur la signification de cette fête qui introduit l'espoir dans les cœurs, « surtout en cette période où certaines forces cherchent à plonger la région dans le noir et dans l'obscurantisme ». C'est ainsi qu'envoyés par le parti, Ghaleb Abou Zeinab et Moustafa Hajj Ali se sont rendus à Bkerké et après la séance de vœux traditionnels en présence de Mgr Samir Mazloum et de Hareth Chéhab, ils ont eu un aparté avec le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.
C'est aussi le même message d'ouverture et de dialogue qui a été véhiculé par le député hezbollahi Ali Fayad au cours de la visite qu'il a effectuée au métropolite Georges Haddad au siège de l'évêché grec-catholique à Marjeyoun. Fayad a ainsi insisté sur l'importance de rester attaché au principe de coexistence, à la volonté de vivre ensemble, à l'unité nationale et aux valeurs communes à toutes les composantes du tissu social libanais. Fayad a encore déclaré que le Hezbollah est prêt à mener un dialogue au sujet des échéances cruciales qui attendent le pays, sans conditions préalables, à commencer par la formation d'un gouvernement de participation nationale, selon la formule « 9,9,6 », pour faire en sorte que l'élection présidentielle se déroule à la date prévue, avant de reprendre les débats sur une loi électorale moderne qui permettra d'organiser les élections législatives en novembre prochain.

Kassem et le cabinet
De son côté, le numéro 2 du Hezbollah cheikh Naïm Kassem a été moins conciliant, répondant indirectement au chef de l'État en disant qu'un gouvernement neutre ou de fait accompli est en réalité une entrave à la tenue de l'élection présidentielle et qu'il est porteur des germes du chaos.
Évoquant les takfiristes, cheikh Kassem a précisé que ce phénomène n'est pas une réaction à une situation donnée. Ces groupes sont porteurs d'un projet qui vise à éliminer tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux. Ils veulent imposer leur vision et leurs méthodes, et ils ne tolèrent aucune divergence. Selon cheikh Kassem, l'Occident a cru pouvoir les utiliser pour faire chuter le régime syrien, comme prélude à la naissance du « Nouveau Moyen-Orient ». Il les a amenés des quatre coins de la planète pour les envoyer se battre en Syrie. Mais il lui est apparu que sa capacité à les contrôler est limitée. Par conséquent, les takfiristes sont devenus un poids réel pour l'Occident alors qu'ils ont constitué en Syrie leur plus gros rassemblement de l'époque contemporaine. Ces groupes ne respectent pas les frontières et utilisent les méthodes les plus abjectes, en coupant les têtes et en dévorant les organes des tués... Ils veulent faire peur et faire plier ceux qui s'opposent à eux, et leur objectif n'est pas seulement le monde arabe et musulman, mais aussi le monde. Les voilà maintenant qui font exploser des voitures piégées un peu partout dans la région, de Libye au Yémen, en passant par l'Égypte, l'Irak, le Pakistan, l'Afghanistan, la Syrie, le Liban... « Leur projet, a-t-il dit, est transétatique et leur culture est celle de l'élimination de l'autre et de l'intolérance. D'ailleurs, les takfiristes ont fait le plus grand nombre de victimes parmi les sunnites d'abord. Ils ont toutefois besoin d'un environnement favorable qui leur permet de s'épanouir et derrière lequel ils se cachent. C'est à cela qu'il faut faire attention. » Pour cheikh Kassem, les takfiristes existent bien avant le conflit en Syrie. Ils ont leur propre projet, mais les événements leur ont permis de se développer et de s'implanter au Liban et en Syrie, grâce notamment à l'appui des Occidentaux et de certains États régionaux. Ils existaient au Liban à Nahr el-Bared et auparavant à Denniyé, et désormais ils circulent un peu partout et visent essentiellement les civils, non les membres du Hezbollah. Ils visent en particulier l'armée libanaise. Selon cheikh Kassem, il faut donc cesser de leur trouver des excuses, et ceux qui les protègent seront les premiers à être leurs victimes.
Cheikh Kassem a encore affirmé qu'il existe au Liban deux projets, l'un national et local, et un autre étranger. Selon lui, ceux qui ont un projet national veulent un gouvernement qui rassemble, qui protège la résistance et les droits du Liban tout en assurant l'élection d'un nouveau président à la date prévue. Quant au projet extérieur, il veut utiliser la carte libanaise dans la crise syrienne. S'adressant directement au 14 Mars, cheikh Kassem a précisé : « Si ce camp n'est pas favorable au projet extérieur, qu'il le dise clairement et qu'il accepte de former un gouvernement qui rassemble, en cessant de paralyser les institutions de l'État, à commencer par le Parlement... »

Alternant les déclarations d'ouverture et les offres de dialogue sur fond de vœux aux chrétiens avec les menaces en cas de formation d'un gouvernement du fait accompli, les principaux cadres du Hezbollah ont multiplié les déclarations politiques truffées de messages à toutes les parties.Au cours des deux derniers jours, des délégations du Hezbollah se sont ainsi rendues à...

commentaires (3)

çà roule des mécaniques tous azimuts...çà veut arriver à la présidentielle sans nouveau gouvernement..çà veut voir son candidat président...et,çà se trompe.Parce qu'avec près de 1 500 000 réfugiés sur son sol,le Liban est en voie de rétrécissement et de phagocytage,un peu plus chaque jour.Et çà,c'est une réalité,pas une vue de l'esprit. Bientôt,plus du tiers de la population vivant au Liban sera étrangère,et inutile de préciser historiquement hostile à l'idée même de Liban.Mais çà préfère continuer à jouer aux matamores...çà,c'est notre classe dirigeante...qui n'aura peut être plus rien à diriger avant longtemps.Yel3ankon!

GEDEON Christian

10 h 33, le 27 décembre 2013

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Commentaires (3)

  • çà roule des mécaniques tous azimuts...çà veut arriver à la présidentielle sans nouveau gouvernement..çà veut voir son candidat président...et,çà se trompe.Parce qu'avec près de 1 500 000 réfugiés sur son sol,le Liban est en voie de rétrécissement et de phagocytage,un peu plus chaque jour.Et çà,c'est une réalité,pas une vue de l'esprit. Bientôt,plus du tiers de la population vivant au Liban sera étrangère,et inutile de préciser historiquement hostile à l'idée même de Liban.Mais çà préfère continuer à jouer aux matamores...çà,c'est notre classe dirigeante...qui n'aura peut être plus rien à diriger avant longtemps.Yel3ankon!

    GEDEON Christian

    10 h 33, le 27 décembre 2013

  • SI LE CABINET NEUTRE EST PORTEUR DE CHAOS QU'EN SERAIT-IL DES AMALGAMÉS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 19, le 27 décembre 2013

  • "Ces groupes sont porteurs d'un projet qui vise à éliminer tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux. Ils veulent imposer leur vision et leurs méthodes, et ils ne tolèrent aucune divergence." N'est-ce pas, dans la bouche de Kassem, la meilleure définition que l'on puisse donner de son propre parti?

    Yves Prevost

    08 h 20, le 27 décembre 2013

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