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Liban - Liban

Aridi jette l’éponge, sur fond de rupture avec le PSP

 « S'il était certain que l'enquête mènerait à révéler la vérité, je serais resté au bureau du procureur sans chercher à m'adresser au public. »

La décision annoncée hier par le ministre démissionnaire des Travaux publics et des Transports, Ghazi Aridi, d'arrêter d'expédier les affaires courantes, est liée en apparence aux dossiers de corruption qu'il avait choisi d'ouvrir, une semaine plus tôt. Il s'était d'ailleurs rendu hier, préalablement à sa conférence de presse, dans le bureau du procureur général financier, le juge Ali Ibrahim, pour être entendu au sujet des accusations qu'il avait lancées contre le ministre des Finances Mohammad Safadi.


« Ce qui est important pour moi est de protéger les intérêts des citoyens », a-t-il affirmé. « S'il était certain que l'enquête mènerait à révéler la vérité dans son intégralité, je serais resté au bureau du procureur sans chercher à m'adresser à vous en public », a-t-il ajouté.
S'il a affirmé que « le ministère des Finances n'a rien à voir » avec les inondations qui ont eu lieu au début du mois, alléguant de « rapports contradictoires sur l'état du système d'évacuation des eaux du tunnel », il a mis en doute une nouvelle fois la société privée chargée par contrat avec l'aéroport d'entretenir le système d'évacuation des eaux du tunnel.


S'agissant de l'affaire des empiètements sur les biens-fonds maritimes à Barbara, il a estimé que le permis accordé par le ministre Safadi « est valable, mais les travaux effectués y contreviennent ». Assurant qu'il n'a aucune animosité personnelle contre le ministre Safadi, il lui a souhaité bonne route s'il venait à être désigné Premier ministre.
Il est également revenu sur le dossier de la réhabilitation de la prison de Roumieh, déplorant « toutes les pressions subies pour protéger l'entrepreneur ».

 

Communiqué du PSP aujourd'hui
Si Ghazi Aridi a achevé sa conférence de presse sur des remerciements au chef de l'État, les présidents Fouad Siniora, Saad Hariri et Nagib Mikati, sa sortie a été aussi marquée par un hommage rendu à Walid Joumblatt.


C'est que son retrait de l'expédition des affaires courantes s'inscrit dans le prolongement de sa rupture avec Moukhtara, annoncée depuis que son nom n'a pas figuré dans la liste des candidats du Parti socialiste progressiste aux législatives. D'une manière presque ironique, cette rupture aurait été provoquée par des affaires de corruption par lesquelles le ministre Aridi aurait trahi la confiance du leader druze, à en croire des milieux proches de Moukhtara. Il reste que la réaction de Walid Joumblatt, via des médias télévisés, a été ferme hier : « Ghazi Aridi est membre d'un parti dont relèvent ses choix politiques. » Le PSP devra donc s'exprimer dans un communiqué aujourd'hui sur ce retrait. Selon la chaîne LBC, le ministre aurait pris mercredi dernier sa décision de se retirer de la politique, deux jours après avoir coupé tout contact avec le chef du Front de lutte nationale.


Notons que l'on ne peut parler de « démission des affaires courantes », puisque le ministre est déjà démissionnaire. Il reste donc tenu d'expédier les affaires courantes, à moins de refuser de s'en acquitter, auquel cas il aurait des comptes à rendre à la justice. Quoi qu'il en soit, lorsque ce refus est confirmé, le chef de l'État et le Premier ministre ont la compétence de nommer un suppléant à sa place pour assurer la continuité du service public, selon l'expert Maged Fayad cité par le site d'informations NowLebanon. Les milieux du Grand Sérail assurent néanmoins qu'aucune mesure ne sera prise dans ce sens, et le ministre Ahmad Karamé, désigné en tant que ministre intérimaire des Travaux publics par le décret de formation du cabinet Mikati, remplacera Ghazi Aridi.

 

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La décision annoncée hier par le ministre démissionnaire des Travaux publics et des Transports, Ghazi Aridi, d'arrêter d'expédier les affaires courantes, est liée en apparence aux dossiers de corruption qu'il avait choisi d'ouvrir, une semaine plus tôt. Il s'était d'ailleurs rendu hier, préalablement à sa conférence de presse, dans le bureau du procureur général financier, le juge...

commentaires (5)

« Ce qui est important pour moi est de protéger les intérêts des citoyens », a-t-il affirmé. Il y croit en plus... Petite anecdote, il y a un mois, la route de Damas a été rebaptisée aprés avoir été remise á niveau. Sans même vouloir juger de la qualité médiocre des travaux entrepris et qui ne sont même pas digne des routes du Soudan Sud, sachez que Mr. Aridi á décidé, maintenant, de faire les travaux des canalisations y afférentes. Mais... ce qui est important pour lui, est de protéfer les intérêts des citoyens. Les truffes en tout cas c'est nous.

Daniel Lange

17 h 20, le 17 décembre 2013

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Commentaires (5)

  • « Ce qui est important pour moi est de protéger les intérêts des citoyens », a-t-il affirmé. Il y croit en plus... Petite anecdote, il y a un mois, la route de Damas a été rebaptisée aprés avoir été remise á niveau. Sans même vouloir juger de la qualité médiocre des travaux entrepris et qui ne sont même pas digne des routes du Soudan Sud, sachez que Mr. Aridi á décidé, maintenant, de faire les travaux des canalisations y afférentes. Mais... ce qui est important pour lui, est de protéfer les intérêts des citoyens. Les truffes en tout cas c'est nous.

    Daniel Lange

    17 h 20, le 17 décembre 2013

  • Le ministre Aridi jette l’éponge et la vie continue et bonne chance pour le ministre Ahmad Karamé qui fera face espérons le à touts les nouveaux naufrages .

    Sabbagha Antoine

    13 h 28, le 17 décembre 2013

  • Bof. Un est parti mais mon Dieu comme il en reste des mediocres et des incapables.

    Karim Tabet

    11 h 58, le 17 décembre 2013

  • Vous vous rendez compte ! Le ministre s’est fait remplacer dans le parti avant même sa démission. Attention au syndrome de Bayssour, et à l’avenir une belle leçon politique pour ne jamais se poser en valet …

    Charles Fayad

    11 h 17, le 17 décembre 2013

  • Et un de plus qui ne peut plus continuer dans la mauvaise voie que le PSP a voulu emprunter. Il ne peut y avoir de salut qu'en bâtissant un état, un vrai, avec toutes ces composantes et celles-ci se doivent d’Être Libanaises dans tout le sens du terme. Toutes idéologies qui ne prêtent pas allégeance au Liban, a ces Cèdres et a son peuple est vouées tôt ou tard a mourir. Celles venues du pays des Pharaons sont mortes, celles venues du Baas Irakien idem, celles de l’arabité se meurt et auraient été mortes et enterrée si le Hezbollah n’était pas, et celle de l'Iran mourra aussi. Seul celles purement Libanaises resteront. Aussi, tout politique qui le réalise se rétracte de ses errements et reviens au bercail. Je souhaite que se soit ce que Aridi fait aujourd'hui.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 13, le 17 décembre 2013

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