Le commandant des pasdaran, la force paramilitaire d'élite en Iran, accuse le gouvernement iranien d'être sous l'influence de l'Occident et exige un changement politique.
Les commentaires du général Mohammad Jafari, commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), sont d'une rare sévérité, s'agissant de propos tenus publiquement, depuis l'arrivée à la présidence du modéré Hassan Rohani en août.
Le nouveau chef de l'État s'est engagé à améliorer les relations entre l'Iran et les pays de la région ainsi qu'avec les pays occidentaux, États-Unis en tête. C'est dans ce contexte de détente qu'un accord intérimaire sur le programme nucléaire iranien a pu être conclu fin novembre à Genève, permettant un allégement limité des sanctions internationales qui étranglent le pays.
Cet accord a été salué en Iran et à l'étranger, mais les partisans d'une ligne dure s'agacent d'un tel revirement diplomatique et craignent de perdre l'oreille de l'homme qui détient le pouvoir suprême en Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution. « Les systèmes et procédures militaires qui gouvernent le système administratif du pays sont les mêmes qu'avant (mais) ont été légèrement modifiés et malheureusement infectés par la doctrine occidentale. Il faut donc un changement fondamental », a ainsi déclaré Mohammad Jafari mardi selon l'agence de presse Fars.
Le chef des pasdaran s'en est également pris au ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à la suite de commentaires de sa part sur les systèmes de défense iraniens. Mohammad Javad Zarif a déclaré la semaine dernière, selon la presse iranienne, que l'Occident ne craignait pas vraiment la défense militaire iranienne et pourrait la détruire s'il le décidait. Le ministre a ensuite dit que ses déclarations avaient été mal interprétées et sorties de leur contexte. « Nous le considérons comme un diplomate expérimenté, mais il n'a pas d'expérience dans le domaine militaire », a déclaré mardi Mohammad Jafari, sans nommer le ministre.
Luttes d'influence
Durant les huit années du mandat du précédent président, le conservateur Mahmoud Ahmadinejad, le CGRI a renforcé sa présence dans les cercles politiques et économiques iraniens. Le président Rohani souhaite remettre en question cette influence. « Depuis les tout débuts de sa présidence, Rohani cherche à redéfinir le rôle du CGRI dans la politique. Il le considère comme un obstacle à l'accord nucléaire », estime Siavush Ranjbar-Daemi, maître de conférence à l'université de Manchester. « Il essaie d'acquérir autant d'influence que possible sur Khamenei. Les relations entre Rohani et les gardiens ne sont pas bonnes, à l'évidence. Il va y avoir de nombreux ajustements et des luttes d'influence. » Le président Rohani a pour l'instant le soutien sans faille de l'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur les questions de politique étrangère et de sécurité, mais fait preuve d'une grande défiance envers les pays occidentaux.
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commentaires (3)
De deux chose l'une, soit c'est le Jaafari qui éliminera le Rohani, soit le contraire. Comme dans ces regions l'elimination d'un adversaire et physique, tenez le vous pour dit ce ne sera qu'une de plus pour les intérêts du ... Fakih. Dans quel sens!? c'est a suivre! Rien a redire sur les leçons de démocraties exemplaires que nous donne l'Iran!
Pierre Hadjigeorgiou
12 h 17, le 12 décembre 2013