Sept importants groupes islamistes rebelles combattant le régime en Syrie ont annoncé vendredi dans un communiqué leur fusion et la création d'un Front islamique, pour construire un "Etat islamique".
L'annonce survient au moment où l'armée régulière enregistre d'importantes avancées sur le terrain, notamment autour de cette grande ville du nord de la Syrie et de Damas. Ces récentes victoires de l'armée ont été attribuées, au sein de l'opposition et par des experts, en partie aux divisions dans les rangs rebelles.
"Le Front islamique est une force sociale et militaire indépendante qui a pour objectif de renverser le régime (du président Bachar el-)Assad en Syrie et le remplacer par un Etat islamique juste", affirme le communiqué.
La fusion avait été peu auparavant annoncée sur Facebook par un porte-parole de la plus grande brigade d'insurgés d'Alep, Liwa al-Tawhid. "Dieu merci, la fusion totale des principales formations militaires combattant en Syrie a été annoncée", a dit le porte-parole du Liwa al-Tawhid, Abou Firas.
La création du Front islamique survient après la mort lundi d'Abdel Qader Saleh, chef charismatique de Liwa al-Tawhid, un groupe d'environ 8.000 combattants proche des Frères musulmans.
Connu sous le nom de Hajj Marea, Abdel Qader Saleh avait été blessé lors d'un raid de l'armée quatre jours auparavant sur un bâtiment à Alep dans lequel il était réuni avec des dirigeants d'autres formations.
Il aurait plusieurs fois appelé à la fusion des groupes rebelles.
Parmi les formations ayant rejoint le Front islamique, figurent Liwa al-Tawhid, Ahrar al-Sham (salafiste) et Jaïch al-islam, déployé autour de Damas.
Le Front islamique kurde a également rejoint la nouvelle formation. Il s'agit de la première fusion de groupes rebelles islamistes depuis le début du conflit en Syrie.
Tous ces groupes ont fusionné "sous la bannière de +Il n'y a de dieu que Dieu", a indiqué Abou Firas, citant la profession de foi musulmane.
Parlant à l'AFP via internet, Abou Firas a affirmé que "les portes étaient ouvertes à toutes les factions militaires", et qu'"une commission examinait les demandes des groupes qui souhaitaient faire partie" du Front islamique. "Il a été décidé que tous les combattants, médias, bureaux administratif et humanitaire des factions fusionneront, au cours d'une période transitionnelle de trois mois", a-t-il ajouté.
Lors de rassemblements hebdomadaires contre le régime, des manifestants appelaient vendredi à l'unification des rangs rebelles. "Le sang du martyr (Abdel Qader Saleh) nous unit", criaient-ils.
Des militants anti-régime sur le terrain ont vu dans cette annonce une "mauvaise nouvelle" pour le président Bachar el-Assad ainsi que pour les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui combat le régime mais aussi des groupes rebelles.
"Cette nouvelle va terroriser le régime et l'EIIL en même temps", a estimé un autre militant.
Pour Abou Omar, un militant anti-régime d'Alep, cela "aidera à prendre le contrôle de toutes les zones libérées (tenues par l'opposition, NDLR) de Syrie, et empêcher l'émergence de mini-Etats divisés".
Outre les attaques des forces du régime, les secteurs tenus par les rebelles doivent faire face à une grande insécurité et à une criminalité en hausse en raison du manque d'une autorité centralisée.
Plus de 120.000 personnes ont péri dans la guerre civile en Syrie depuis mars 2011, selon une ONG, et des millions d'autres ont dû fuir vers d'autres régions ou l'étranger.
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commentaires (4)
les cons,çà s'amalgame facilement...
GEDEON Christian
20 h 42, le 23 novembre 2013