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Économie - Rapport

Les réfugiés syriens au Liban s’enfoncent dans la pauvreté

En moyenne, les familles arrivent avec 370 dollars d’économies, qui fondent vite au Liban, où le coût de la vie est plus élevé qu’en Syrie.

Des familles ayant fui la région de Qalamoun, théâtre d’âpres combats en Syrie, attendent pour s’enregistrer auprès du HCR à Ersal, dans la plaine de la Békaa, au Liban. Joseph Eid/AFP

Des familles syriennes réfugiées au Liban s’enfoncent dans l’endettement et la pauvreté, ce qui affecte l’éducation de leurs enfants et leur dignité, a prévenu l’agence internationale d’aide Oxfam.
« Les réfugiés syriens sont confrontés à une lutte quotidienne pour survivre dans un pays où les emplois et les logements abordables sont rares. La quête perpétuelle d’un travail anéantit leurs espoirs », a déclaré Nigel Timmins, qui dirige depuis Beyrouth l’action d’Oxfam en Syrie.


« La concurrence est rude pour tous les types d’emplois, entre les réfugiés désespérés et les Libanais en situation de pauvreté qui se sentent évincés du marché du travail. Les emplois saisonniers dans l’agriculture, par exemple, se raréfient avec l’approche de l’hiver, rendant la situation encore plus difficile », a-t-il ajouté.
L’agence s’appuie sur les résultats d’une étude qu’elle a commandée à un institut de recherche libanais sur 1 500 familles réfugiées au Liban.


Cette étude « montre que les gens dépensent plus de deux fois plus que ce qu’ils gagnent : les revenus mensuels des familles réfugiées sont d’environ 250 dollars, mais les dépenses moyennes sont d’environ 520 dollars », quasiment uniquement pour la nourriture (225 dollars) et le logement (275 dollars), relève Oxfam. En moyenne, les familles arrivent avec 370 dollars d’économies, qui fondent vite au Liban, où le coût de la vie est plus élevé qu’en Syrie.
Surtout, « l’étude montre que seulement 25 % des enfants sont scolarisés, ce qui laisse entrevoir une génération d’enfants syriens privés d’une éducation nécessaire », s’inquiète l’ONG.
Les écoles publiques sont gratuites au Liban, mais de nombreux parents ne peuvent payer les frais annexes comme le transport. Oxfam cite l’exemple de Hadir Jasem, 21 ans, arrivée avec sa famille il y a deux ans : elle « brûle de rentrer chez elle en Syrie et de commencer l’université », mais son emploi d’aide-enseignante à 200 dollars par mois représente le seul revenu des 13 membres de sa famille.


« La situation désespérée des réfugiés va bien au-delà des problèmes d’argent, de logement ou de scolarité. Ils parlent de l’angoisse et de la douleur liée à la perte de dignité, la perte d’amis, l’isolement ou la colère de certains membres de la famille, le manque d’estime de soi, les mauvaises conditions de vie et de santé », toujours selon le rapport.


Plus de 2 millions de Syriens ont fui les violences dans les pays limitrophes, dont 800 000 au Liban. Selon Oxfam, les opérations humanitaires pour faire face à cet afflux massif ne sont financées qu’à 61 %, et « une injection massive de fonds » est nécessaire pour éviter qu’une génération de réfugiés syriens ne se voie condamnée à « une vie de misère noire ».

 

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