Umberto Eco entouré de droite à gauche par l’ambassadeur d’Italie Sebastiano Cardi et le Dr Corrado Passera.
Préserver la mémoire de l’humanité à travers EncycloMedia semble être un ambitieux objectif qui trace les principaux développements de la civilisation européenne depuis l’Antiquité à nos jours dans les domaines de l’histoire, la littérature, la science, la musique, la philosophie, l’art, l’économie, le droit, la médecine, la technologie, le mythe, la religion et la communication. C’est dans cette perspective que se place cette nouvelle initiative d’encyclopédie digitale EncycloMedia pour « lutter contre la perte de la mémoire » qui vient d’être lancée au siège de l’ONU en présence d’Umberto Eco, romancier, philosophe, essayiste et spécialiste de sémiotique.
« Cet éminent écrivain » qui devait rencontrer le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a eu au préalable, à la Mission italienne, une « conversation » avec une poignée de journalistes internationaux triés sur le volet. L’entretien a été suivi d’une conférence sur la préservation de la mémoire donnée par Umberto Eco à l’Assemblée générale de l’ONU. Quel rôle pour les Nations unies ? « Étrange idée que de venir présenter cette initiative aux Nations unies ! » relève avec étonnement Umberto Eco interrogé par L’Orient-Le Jour. Car l’arène internationale pour le lancement d’un tel projet ne semble pas adéquate, puisque « l’ONU est en ce moment occupée par des questions plus importantes telles que la Syrie et autres tragédies, » note l’écrivain.
Cette conférence qui a pour thème la lutte contre la perte de la mémoire présentée par le professeur Umberto Eco a été organisée par le Département de l’information de l’ONU (DPI) en coopération avec la Mission italienne. « Elle suscite la réflexion et offre une perspective sur la manière dont l’humanité se situe par rapport à l’histoire et au souvenir d’événements passés par les communautés et les individus. Une grande partie de notre travail à l’ONU est liée à la préservation de l’histoire de l’Organisation, et à favoriser le souvenir d’événements passés, tels que la traite des esclaves, le génocide du Rwanda et l’Holocauste. L’ONU travaille également à travers l’Unesco à protéger le patrimoine culturel commun mondial, » explique à L’OLJ Farhan Haq, porte-parole de Ban Ki-moon. Pour l’ambassadeur italien Sebastiano Cardi, les « Nations unies sont au centre de la préservation de la mémoire. »
Civilisation européenne digitale
La conversation engagée avec Umberto Eco s’est déroulée à la Mission italienne en présence du représentant permanent d’Italie à l’ONU, l’ambassadeur Sebastiano Cardi, de Danco Sander, directeur de cette initiative, et du Dr Corrado Passera, ex-PDG d’Olivetti, impliqué dans le concept et la mise en œuvre de l’EncycloMedia. « Il est important pour nous de parler de la perte de la mémoire. Car si l’on ne connaît pas son passé, on ne peut vraiment travailler pour l’avenir, » ponctue l’ambassadeur Cardi dans son introduction. Il a fallu « attendre vingt ans pour réaliser cet objectif », se souvient Umberto Eco. Le projet qui a été présenté par Danco Sander et le Dr Corrado Passera était sur CD Rom un outil totalement obsolète! C’est uniquement pour des raisons économiques qu’ils décident de se concentrer sur la civilisation européenne. « Car il est difficile d’englober toutes les civilisations. Nous avons voulu donner une idée d’une distance chronologique », explique Umberto Eco. « Danco a produit une disquette qui était au départ un échec commercial à cause de son prix élevé. Mais avec l’avènement de l’Internet, les choses ont changé. Il était possible de mettre les informations en ligne et de les distribuer aux écoles, » note-t-il. C’est ainsi que le projet a pris une autre orientation. EncycloMedia qui couvre les événements allant du Big Bang à nos jours est un outil complet. « Danco Sanger souligne à son tour que le projet qui est en langue italienne sera traduit dans plusieurs langues et peut être accessible à travers une souscription.
« Les jeunes sont en train de perdre leur mémoire ! »
Umberto Eco s’inquiète du fait que « les jeunes sont en train de perdre leur mémoire. De jeunes Italiens ne se souviennent pas qui est Aldo Moro ; d’autres, comme c‘est le cas en Grande Bretagne, pensent que Churchill était un personnage fictif et Harry Potter un personnage historique réel ! » s’exclame-t-il. Ce projet est important car il permet aux jeunes générations d’éviter de répéter les erreurs historiques ou tragédies du passé. Il est centré essentiellement sur la civilisation occidentale mais il se réfère aussi à d’autres civilisations », dit-il.
EncycloMedia est une immense base de données que l’on peut utiliser de différentes manières. Elle « représente un modèle pour des applications futures, » justifie Umberto Eco. « Le potentiel est grand. C’est une encyclopédie qui peut être réécrite tous les jours. Plus de cinquante grands professeurs y ont collaboré. Pour faciliter son accès, il y aura une édition pour les tablettes et les livres. C’est un véritable multimédia. C’est aussi un puits de connaissance à la disposition du public. Nous avons besoin d’Umberto Eco, car sans lui rien de ce calibre n’aurait pu être créé », constate avec satisfaction Dr Passera.
« Cet éminent écrivain » qui devait rencontrer le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a eu au préalable, à la Mission italienne, une « conversation » avec une poignée de journalistes internationaux triés sur le volet. L’entretien a été suivi d’une conférence sur la préservation de la mémoire donnée par Umberto Eco à l’Assemblée générale de l’ONU. Quel rôle pour les Nations unies ? « Étrange idée que de venir présenter cette initiative aux Nations unies ! » relève avec étonnement Umberto Eco interrogé par L’Orient-Le Jour. Car l’arène internationale pour le lancement d’un tel projet ne semble pas adéquate, puisque « l’ONU est en ce moment occupée par des questions plus importantes telles que la Syrie et autres tragédies, » note l’écrivain.
Cette conférence qui a pour thème la lutte contre la perte de la mémoire présentée par le professeur Umberto Eco a été organisée par le Département de l’information de l’ONU (DPI) en coopération avec la Mission italienne. « Elle suscite la réflexion et offre une perspective sur la manière dont l’humanité se situe par rapport à l’histoire et au souvenir d’événements passés par les communautés et les individus. Une grande partie de notre travail à l’ONU est liée à la préservation de l’histoire de l’Organisation, et à favoriser le souvenir d’événements passés, tels que la traite des esclaves, le génocide du Rwanda et l’Holocauste. L’ONU travaille également à travers l’Unesco à protéger le patrimoine culturel commun mondial, » explique à L’OLJ Farhan Haq, porte-parole de Ban Ki-moon. Pour l’ambassadeur italien Sebastiano Cardi, les « Nations unies sont au centre de la préservation de la mémoire. »
Civilisation européenne digitale
La conversation engagée avec Umberto Eco s’est déroulée à la Mission italienne en présence du représentant permanent d’Italie à l’ONU, l’ambassadeur Sebastiano Cardi, de Danco Sander, directeur de cette initiative, et du Dr Corrado Passera, ex-PDG d’Olivetti, impliqué dans le concept et la mise en œuvre de l’EncycloMedia. « Il est important pour nous de parler de la perte de la mémoire. Car si l’on ne connaît pas son passé, on ne peut vraiment travailler pour l’avenir, » ponctue l’ambassadeur Cardi dans son introduction. Il a fallu « attendre vingt ans pour réaliser cet objectif », se souvient Umberto Eco. Le projet qui a été présenté par Danco Sander et le Dr Corrado Passera était sur CD Rom un outil totalement obsolète! C’est uniquement pour des raisons économiques qu’ils décident de se concentrer sur la civilisation européenne. « Car il est difficile d’englober toutes les civilisations. Nous avons voulu donner une idée d’une distance chronologique », explique Umberto Eco. « Danco a produit une disquette qui était au départ un échec commercial à cause de son prix élevé. Mais avec l’avènement de l’Internet, les choses ont changé. Il était possible de mettre les informations en ligne et de les distribuer aux écoles, » note-t-il. C’est ainsi que le projet a pris une autre orientation. EncycloMedia qui couvre les événements allant du Big Bang à nos jours est un outil complet. « Danco Sanger souligne à son tour que le projet qui est en langue italienne sera traduit dans plusieurs langues et peut être accessible à travers une souscription.
« Les jeunes sont en train de perdre leur mémoire ! »
Umberto Eco s’inquiète du fait que « les jeunes sont en train de perdre leur mémoire. De jeunes Italiens ne se souviennent pas qui est Aldo Moro ; d’autres, comme c‘est le cas en Grande Bretagne, pensent que Churchill était un personnage fictif et Harry Potter un personnage historique réel ! » s’exclame-t-il. Ce projet est important car il permet aux jeunes générations d’éviter de répéter les erreurs historiques ou tragédies du passé. Il est centré essentiellement sur la civilisation occidentale mais il se réfère aussi à d’autres civilisations », dit-il.
EncycloMedia est une immense base de données que l’on peut utiliser de différentes manières. Elle « représente un modèle pour des applications futures, » justifie Umberto Eco. « Le potentiel est grand. C’est une encyclopédie qui peut être réécrite tous les jours. Plus de cinquante grands professeurs y ont collaboré. Pour faciliter son accès, il y aura une édition pour les tablettes et les livres. C’est un véritable multimédia. C’est aussi un puits de connaissance à la disposition du public. Nous avons besoin d’Umberto Eco, car sans lui rien de ce calibre n’aurait pu être créé », constate avec satisfaction Dr Passera.
Préserver la mémoire de l’humanité à travers EncycloMedia semble être un ambitieux objectif qui trace les principaux développements de la civilisation européenne depuis l’Antiquité à nos jours dans les domaines de l’histoire, la littérature, la science, la musique, la philosophie, l’art, l’économie, le droit, la médecine, la technologie, le mythe, la religion et la...
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