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Culture - Qu’est-ce que vous me chantez là ?

« Give Peace a Chance » est née au lit

« Tout le monde parle de ministres, d’extrémistes, de conformistes, de pêcheurs, d’ecclésiastiques, de sceptiques et de psychotiques... Tous nous disons : donnez une chance à la paix », une chanson tellement à propos et pourtant enregistrée par John et Yoko en 1969. Faites le compte mesdames et messieurs.

Lennon et Ono dans leur chambre d’hôtel.

«Les Beatles sont plus populaires que Jésus-Christ», avait déclaré un jour le chanteur John Lennon, ce qui lui valut l’inimitié de l’Amérique conservatrice et puritaine. C’est à cette Amérique qu’il va s’opposer en participant au mouvement contestataire de la jeunesse mondiale dans les années 70. Un mouvement que l’artiste entame avec sa compagne Yoko Ono dans la position la plus horizontale et la plus immobile qu’il soit. Si ce n’est pas une révolution! Des «bed-ins» où ils reçoivent les journalistes pour les convaincre du bien-fondé de leur slogan «Make love not war» (Faites l’amour et pas la guerre).
Give Peace a Chance est la première chanson officielle produite de la carrière solo de John Lennon, sortie en juillet 1969. Elle avait été enregistrée quelques semaines plus tôt dans une suite de l’hôtel Queen Elizabeth de Montréal, dans le cadre du second bed-in du fondateur des Beatles et de Yoko Ono, militante pour la paix dans le monde, entourés de nombreux participants, célèbres ou anonymes.
Dans cette chanson, Lennon invite simplement à donner une chance à la paix, dans le contexte notamment de la guerre du Vietnam.
C’est exactement le 26 mai 1969, dès leur arrivée à Montréal, que Lennon et Ono descendent à l’hôtel Queen Elizabeth dans le centre-ville où ils occupent les trois suites 1 738, 1 740 et 1 742. C’est dans cette dernière suite que le lit nuptial est installé. La chanson sera enregistrée sur place par André Perry le 1er juin en utilisant simplement huit micros, un magnétophone Scully à quatre pistes, loués chez RCA Victor dans cette ville, et une console d’enregistrement à 8 pistes.
Lennon chante et joue de la guitare, accompagné par Tommy Smothers, au milieu d’une assistance d’une quarantaine de personnes parmi lesquelles on retrouve le militant Timothy Leary et son épouse, l’attaché de presse Derek Taylor, des membres de Hare Krishna, le futur ambassadeur du Canada aux Nations unies Allan Rock, le poète Allen Ginsberg et la chanteuse britannique Petula Clark. Les paroles de la chanson seront affichées en grand sur les murs de la chambre.
Malgré la mauvaise acoustique de la chambre d’hôtel, André Perry parvient à réarranger la musique, supprime la majorité des voix des participants et les remplace en studio en utilisant des chanteurs non professionnels. La voix et le son de la guitare de John Lennon ainsi que celle de Tommy Smothers seront gardés intacts.
Muni d’une fausse carte de presse, un jeune admirateur de dix-sept ans, du nom d’Allen Radu, se faufile ce jour-là dans la suite 1 742 avec son appareil photo. Lennon se rend compte du subterfuge et l’invite à rester quatre jours avec eux. Radu réalisera plus de 160 clichés inédits, qu’il exposera vingt-cinq ans plus tard.
Gail Renard, également Montréalaise d’origine, a participé à l’âge de 16 ans à ce bed-in. John Lennon lui a laissé comme souvenir de l’événement le manuscrit des paroles de la chanson Give Peace a Chance. Cette pièce (précieuse) d’archives sera mise en vente aux enchères quelques décennies plus tard chez Christie’s à Londres et lui rapportera quelque 840000 dollars canadiens.
Cet hymne pacifiste est encore d’actualité. Et plus que jamais!
«Les Beatles sont plus populaires que Jésus-Christ», avait déclaré un jour le chanteur John Lennon, ce qui lui valut l’inimitié de l’Amérique conservatrice et puritaine. C’est à cette Amérique qu’il va s’opposer en participant au mouvement contestataire de la jeunesse mondiale dans les années 70. Un mouvement que l’artiste entame avec sa compagne Yoko Ono dans la position la...

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